Le guide alimentaire canadien, bis

En première page du journal la Presse les 6-7 novembre : «Quand les restaurants mangent leurs bas.» Voilà qui devrait étonner.

S’il est vrai que l’on nous recommande souvent de manger régulièrement des fibres, ce titre peut paraître aller un tantinet trop loin. N’est-ce pas exagérer le souci de son transit intestinal ? Est-ce pour cela que le magazine Québec science a déjà parlé du Québécois comme d’un «mangeur distinct» (été 2009) ?

On aurait tort de le penser : au Québec, manger ses bas n’a rien à voir avec l’alimentation. L’expression désigne plutôt un échec complet, ou du moins un échec appréhendé : voilà ce qu’il nous reste quand tout a échoué. Celui qui mange ses bas doit ravaler son honneur. Désespéré, il est à la dernière extrémité.

L’Oreille tendue se demande — mais sans impatience excessive — d’où pareille expression peut bien venir.

P.-S. — Manger ses bas peut aussi signifier être nerveux. «J’ai pensé à Denys Arcand, qui devait être en train de manger ses bas […]» (la Presse, 26 mai 2003). Ce n’est pas l’usage le plus courant.

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8 réponses sur “Le guide alimentaire canadien, bis”

  1. je crois que c’est ds «20 000 lieues sous les mers» qu’une des illustrations montrent Ned en train de «manger son chapeau» parce qu’il avait pris au sérieux l’expression et ça m’impressionait beaucoup

  2. En effet, manger son chapeau est l’expression équivalente dans la littérature française qui veut dire reconnaître son erreur ou d’avoir eu tort. Mais le manger ses bas s’interprète aussi comme avoir honte ! Ou avoir l’air fin, disons avec ironie. Qu’en pensez-vous professeur?

  3. un prof de français nous avait expliqué que « manger son chapeau » était une déformation de « avaler son chapeau », au sens de l’enfoncer sur la tête pour ne pas être vu parce qu’on a honte… vrai ou faux, je ne sais pas

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