L’Oreille se fait entendre

Soit le tweet suivant, de @simoncarreau, du 26 octobre dernier : «Underrated : les rides de vélos les soirs d’automne…» Qu’est-ce qui est sous-estimé («underrated») ?

S’agit-il vraiment de cette ride qui est un «Petit sillon cutané (le plus souvent au front, à la face, au cou) dû au froncement, à l’âge ou à l’amaigrissement» (le Petit Robert, édition numérique de 2010) ? D’une «Légère ondulation, [de] cercles à la surface de l’eau» (bis) ? Il faudrait alors prononcer ainsi :

Sound Icon / Icône du son

Non. Il s’agit plutôt d’une promenade à vélo, le mot ride, au Québec, étant prononcé (presque) à l’anglaise :

Sound Icon / Icône du son

Les oreilles du cru ne s’y trompent pas. Les autres, plus, à l’avenir, du moins on l’espère.

P.-S. — On parle parfois de «ride à l’os». Ce n’est pas indispensable, surtout «les soirs d’automne».

 

[Complément du 1er février 2022]

C’est ce verbe que l’on entend dans le poème suivant du recueil les Secrets de l’origami (2018) de Gabrielle Boulianne-Tremblay :

j’ai assez pleuré mes ecchymoses
je rejoins le monstre
je le dompte
je le baise
je le ride (p. 40)

 

Référence

Boulianne-Tremblay, Gabrielle, les Secrets de l’origami. Poésie, Montréal, Del Busso éditeur, 2018, 68 p.

Le zeugme du dimanche matin et de Jean Rolin

Jean Rolin, le Ravissement de Britney Spears, 2011, couverture

«La veille, après notre arrivée tardive à Twentynine Palms et notre installation au Ranch des Douleurs, nous avions marché longuement sur le bas-côté de la route 62, dans le sable pulvérulent, et dans une obscurité d’autant plus éprouvante que nous étions régulièrement éblouis par les phares des voitures venant en sens inverse […].»

Jean Rolin, le Ravissement de Britney Spears. Roman, Paris, P.O.L, 2011, 284 p., p. 277.

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 24 octobre 2011.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Divergences transatlantiques 018

Le compte Twitter de Larousse proposait, il y a peu, le mot du jour suivant : «tiper ou tipper. En Suisse, taper sur le clavier d’une caisse enregistreuse.» (Prononciation ici.)

Au Québec, venu de l’anglais, le verbe s’entend, mais il signifie laisser un pourboire.

On ne confondra pas.

Urbi et orbi

Définition : «Munis de leur GPS, de cartes, de lampes frontales, de casques, de cordes et d’appareils photo, ces Tintin urbains vont visiter des sites désaffectés, de vieilles mines, des usines abandonnées, des égouts. Les archéologues du temps présent, quoi !» De quel mot s’agit-il ? «Urbexeurs», dit le Devoir du 7 octobre 2011.

Le mot viendrait de l’anglais «urbex», pour «urban exploration»; c’est Wikipedia qui l’affirme.

La chose se pratique partout dans le monde. En France, par exemple, il existe un «Forum d’Urbexing». Évidemment.