«une voilette qu’elle soulevait avec grâce et deux doigts gantés de blanc» (Jacques A. Bertrand, Des Papous dans la tête, France Culture, livraison du 24 mars 2013).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«une voilette qu’elle soulevait avec grâce et deux doigts gantés de blanc» (Jacques A. Bertrand, Des Papous dans la tête, France Culture, livraison du 24 mars 2013).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
La semaine dernière, une lectrice de la première heure de l’Oreille tendue, @PimpetteDunoyer, a créé un nouveau Tumblr, Vivez la vie urbaine, et elle a invité l’Oreille à y contribuer. Invitation acceptée : on y trouvera quelques-unes des découvertes regroupées ici sous la rubrique Ville urbaine. Entrée du jour : «Un vent marin au souffle urbain.» Que de poésie !
«It was the first time I saw Opparizio in person. He was a block of a man who somehow appeared as wide as he was tall. The skin on his face had been stretched tight by the scalpel or by years of anger. By the cut of his hair and of his suit, he looked like money.»
Michael Connelly, The Fifth Witness. A Lincoln Lawyer Novel, New York, Little, Brown and Company, 2011. Édition numérique.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Au Québec, pour acheter de l’alcool, à la Société des alcools (SAQ) comme ailleurs, il faut avoir dix-huit ans. Si vous ne semblez pas les avoir, on peut vous demander vos papiers — vos cartes. Vous vous faites alors carter.
C’est arrivé il n’y a pas très longtemps à @mcbeaucage :
«La jeune femme moderne sort ses cartes avec plaisir quand elle se fait carter à la SAQ. Han, @MadameChos ?»
Ce sens est courant. L’est moins celui de mettre la photo de quelqu’un sur une carte. Pourtant cet autre sens est attesté par l’exemple suivant :
«Se faire carter à mon âge… merci @Doctorakgo et crew ! http://doctorak-go.blogspot.ca/2013/03/charles-dionne-fabrice-masson-goulet.html» (@Fabricemg).
Même si on entend aussi le premier sens du verbe dans cette phrase («à mon âge»), on ne confondra pas carter et carter.
Autant le reconnaître : l’Oreille tendue est une créature ordonnée. Elle aime que les choses soient à leur place, plutôt que pas.
Dès lors, on aurait pu s’attendre à ce qu’elle soit sensible à ce qui est clairement structuré, voire structurant, d’autant que son propre frère érige des structures d’acier. C’est plus compliqué que cela.
Quand elle entend parler les commentateurs sportifs télévisuels, par exemple Marc Denis, à RDS, elle n’est pas bien sûre de comprendre ce que serait du «hockey structuré».
Du mot «structurant», elle sait, d’instinct, qu’elle doit se méfier. C’est le cas ici : «Le transport collectif doit être structurant» (le Devoir, 14-15 avril 2012, p. G3).
Inversement, en quelque sorte, il est des situations où elle se rend compte que l’absence de structure est connotée positivement : «Bernie les attendait, très élégant, très droit dans un ensemble noir et chic déstructuré, rien à voir avec les tenues que lui avait connues Max» (Au piano, p. 204).
Sa compagne, de même, aime les repas «déstructurés», comme cela se pratique beaucoup en Thaïlande.
Il est un peu difficile, pour l’Oreille, de mettre de l’ordre dans tout ça.
Référence
Echenoz, Jean, Au piano. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2003, 222 p.