À la série des mots qui changent de genre d’un côté à l’autre de l’Atlantique — vidéo, porno, loto —, ajoutons country.
Ce sera tout. Merci.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
À la série des mots qui changent de genre d’un côté à l’autre de l’Atlantique — vidéo, porno, loto —, ajoutons country.
Ce sera tout. Merci.
Les personnages de Jachère, de Philippe Aigrain, ne sont pas les premiers personnages romanesques à essayer de reconstruire le monde après une apocalypse.
Ce sont peut-être les premiers à pouvoir bénéficier de l’aide de… Wikipédia.
Y a-t-il des modèles existants qui s’appliqueraient à notre situation ? C’est là que Georgije, notre geek, intervient. À cause de lui ou grâce à lui, on s’est trimballé un ordinateur portable […]. […] Dans le disque, il y a une copie statique de tous les articles des Wikipedia anglophone et slovène avec leurs images fixes à une résolution raisonnable. Il a fallu renoncer aux vidéos et aux enregistrements sonores des Wikimedia Commons (p. 42-43).
On n’arrête pas (complètement) le progrès.
P.-S.—Il a déjà été question de ce roman ici.
Référence
Aigrain, Philippe, Jachère, publie.net, 2023, 217 p. Illustrations de Roxane Lecomte. Postface de Marie Cosnay.
Cory Doctorow a créé et popularisé, en anglais, le mot enshittification — on voit souvent enshitiffication —, au point où l’American Dialect Society en a fait son mot de l’année en 2023. Définition de Wikipedia ? «A pattern of decreasing quality» («Une tendance à la baisse de la qualité»).
Google Traduction ne se foule pas, qui propose comme équivalent français… enshitification, avec une f en moins, ou enshittification.
Wikipédia suggère merdification ou emmerdification.
Dans une journée d’étude tenue la semaine dernière (voir ici), Antoine Raimbert, traducteur agréé et président du cabinet Cartier et Lelarge, a proposé une version québécoise : schnouttification, comme dans schnoutte.
C’est noté. Merci.
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Dans Jachère, le (très bon) roman (posthume) de Philippe Aigrain, on croise d’étonnants robots : ce sont des «robots tueurs reconvertis» (p. 32), des «robots tueurs sentimentaux» (p. 71), des «robots tueurs humanistes» (p. 71), des «robots tutélaires» (p. 134), des «défecteurs» (p. 150), des «robots objecteurs de conscience» (p. 180).
À la sortie de ce roman, l’Oreille tendue tombe sur ces deux livres : Robots that Kill : Deadly Machines and their Precursors in Myth, Folklore, Literature, Popular Culture and Reality (2019, compte rendu ici) et Aimer un robot avec Blade Runner (2024).
En 2020, c’était Faire la morale aux robots. Une introduction à l’éthique des algorithmes, de Martin Gibert, chez Atelier 10.
Vie(s) et mort(s) des robots.
Référence
Aigrain, Philippe, Jachère, publie.net, 2023, 217 p. Illustrations de Roxane Lecomte. Postface de Marie Cosnay.
«Ulenspiegel eut faim, & Nele cherchait les friandes racines & ne trouvait que les baisers que lui donnait son ami & des glands.»
Charles De Coster, la Légende d’Ulenspiegel. Roman, nouvelle édition définitive établie et présentée par Jean-Marie Klinkenberg, Bruxelles, Espace Nord, 2017, 514 p., p. 198.
(Une définition du zeugme ? Par là.)