Accouplements 156

Nicholson Baker, U and I. A True Story, 1991, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Et vous, vos jaquettes, vous en faites quoi ?

Block, Lawrence, The Burglar Who Painted Like Mondrian. A Bernie Rhodenbarr Mystery, New York, HarperCollins, 2005. Édition numérique. Édition originale : 1983.

«Like so many non-collectors, he’d disposed of the dust jackets of most of his books, unwittingly chucking out the greater portion of their value in the process. There are any number of modern firsts worth, say, a hundred dollars with a dust jacket and ten or fifteen dollars without it. Onderdonk was astonished to learn this. Most people are

Baker, Nicholson, U and I. A True Story, New York, Random House, 1991, 179 p.

«For Christmas my mother gave me Picked-Up Pieces, a collection that included the golf essay that had cracked her up a few years earlier : she said she liked the cover a lot, which was a wide-angle black-and-white shot of [John] Updike in his front yard holding out a handful of fallen leaves. I was secretly disappointed by the gift, because I wanted to own paperback fiction, not hardback collection of book reviews, and I threw out the jacket because I wanted the hardback books I did have on my shelf to look more like the books in university libraries, which, unlike the embarrassingly crinkly tenants of public institutions, weren’t shelved with their jackets on» (p. 29).

Accouplements 155

Mordecai Richler, Joshua Then and Now, éd. de 1993, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Quand un personnage masculin boit trop, il devrait faire attention aux vêtements qu’il emprunte.

Dimanche, Thierry, Cercles de feu. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 138, 2019, 438 p.

«J’avais mon maudit voyage. Un peu mal à la tête, en fin de compte. Je portais un soutien-gorge rouge. Simonac !» (p. 229)

Richler, Mordecai, Joshua Then and Now, Toronto, McClelland & Stewart, coll. «New Canadian Library», 1993, 375 p. Postface d’Eric Wright. Édition originale : 1980.

«Leaping up to see him to the door, Joshua didn’t realize that his loosely belted dressing gown had fallen open briefly, but one look at McMaster’s startled face was sufficient to remind him that having tumbled into bed drunk last night, he was still wearing that ridiculous pair of black satin panties with the delicate lace trim» (p. 17).

Accouplements 154

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

L’Oreille tendue, se remettant (enfin !) au sport télévisé, découvre une publicité d’abord diffusée en anglais en 2019. Une femme y déguste une bière après avoir réussi à retirer son soutien-gorge (sa brassière en français populaire du Québec) sans retirer son chemisier.

Au même moment, l’Oreille relisait le premier roman de Nicholson Baker, The Mezzanine. On y trouve le même geste :

Here was where I made a discovery. An image came to me — Ingres’s portrait of Napoleon. Displacing my tie, I undid a single middle button. Yes, it was possible to get at your underarm by entering the shirt through the gap made by one undone button and then working the stick of antiperspirant up the pleural cavity between T-shirt and shirt until you were able to snag the sleevelet of the T-shirt with a finger and pull it past the seam where your shirtsleeve began, thereby exposing the area you needed to cover. I felt like Balboa or Copernicus. In college I had been amazed to see women take off bras without removing their sweatshirts, by unfastening the rear bra-catch through the material, pushing one sleeve up far enough to slip off one strap, and, after a few arousing shrugs of their shoulders, pulling the whole wriggling thing nonchalantly out of the opposite sleeve. My own antiperspirant discovery had some of the topologically flavor of those bra removals (p. 51-52).

On peut préférer le roman à la publicité.

 

Référence

Baker, Nicholson, The Mezzanine. A Novel, New York, Vintage Books, coll. «Vintage Contemporaries», 1990, 135 p. Paru en français sous le titre la Mezzanine, Paris, Julliard, 1991, traduction d’Arlette Stroumza.

Accouplements 153

Dinu Bumbaru, Carnet d’un promeneur dans Montréal, 2020, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

On ne le reconnaît pas volontiers dans tous les cercles éclairés, mais l’Oreille tendue n’est plus de la première jeunesse.

Le seul commerce qu’elle a fréquenté religieusement pendant les derniers mois est la Société des alcools du Québec. Elle la désigne souvent en parlant de la Régie (des alcools), voire de Commission des liqueurs. Cette régie et cette commission sont les ancêtres de l’actuelle société. C’est dire l’âge canonique de l’Oreille.

Elle se réjouit donc de voir qu’elle n’est pas tout à fait seule : Luc Jodoin et Dinu Bumbaru lui ont fait plaisir récemment.

Jodoin, Luc, «Je suis un covidanxieux de la lecture», entrée de blogue, BiblioBabil, 1er juillet 2020.

Pour ceux qui ne le savent pas, il est maintenant possible de réserver un document dans les bibliothèques de Montréal et d’aller le cueillir sur place. Bon, ça fait un peu bunker, genre Commission des liqueurs, on ne peut pas voir les produits.

Bumbaru, Dinu, Carnet d’un promeneur dans Montréal, Montréal, La Presse, 2020, 198 p. Ill.

Le pont Jacques-Cartier «encadre l’ancienne prison de Montréal, ouverte en 1836 et lieu de mémoire des Patriotes, qui logea successivement, de 1921 à 2017, la Commission des Liqueurs de Québec, la Régie des alcools du Québec, puis la Société des alcools du Québec» (p. 25).

Merci.

Accouplements 152

(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

En 1984, l’Oreille tendue rendait compte d’un recueil de chroniques de l’écrivain québécois Gilles Archambault. Elle écrivait ceci : «Alors que le romancier est d’un ennui uniforme, l’“écrivain du dimanche” est alerte, enjoué, prêt à dénoncer ses travers comme ceux de ses collègues.»

Dans le Devoir du jour, Louis Cornellier parle du plus récent livre du même Archambault : «Depuis presque 60 ans, Archambault, qui dit écrire pour trouver une réponse inexistante à l’inconfort de vivre, ne parle que de lui-même, dans un style dépouillé, voire minimaliste, qui ne va pas sans distiller un certain ennui. Mais c’est cet ennui, justement, ce chant monotone, qui recèle la force de l’œuvre, en ce qu’il révèle de l’expérience humaine, dans laquelle les imprévus sont plus souvent décevants que bienvenus, quoi qu’en dise un discours à la mode.»

Ils s’entendront donc au moins sur un mot.