L’oreille tendue de… Grégoire Courtois, bis

Grégoire Courtois, les Lois du ciel, 2016, couverture

«Et dès cet instant, il s’était mis à marcher différemment, à moins parler, à se faire plus discret, à tendre l’oreille au moindre bruit, car désormais, il ne jouait plus au loup, comme il l’avait fait avec Yasmine et Emma — comment avaient-elles pu lui échapper ces deux idiotes ? — pour les effrayer plutôt que vraiment les attraper, désormais il était en chasse, et ce faible gémissement, cet infime couinement qui lui était parvenu de plus en plus nettement, à mesure qu’il avançait vers le nord, il avait commencé à penser que ce pouvait bien être sa première proie.»

Grégoire Courtois, les Lois du ciel. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 99, 2016, 195 p., p. 128.

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 15 mars 2017.

Le zeugme du dimanche matin et d’Hervé Le Tellier

Hervé Le Tellier, Toutes les familles heureuses, éd. de 2021, couverture

«Nous dinâmes dans un restaurant typique et une tension relative […].»

Hervé Le Tellier, Toutes les familles heureuses, Paris, JC Lattès, 2017, 224 p., p. 86-87. Édition de 2021, p. 74.

(Merci à @sbailly.)

 

[Complément du 27 décembre 2021]

L’Oreille tendue vient, à son tour, de lire ce texte et de s’en délecter. Elle y a repéré d’autres zeugmes : «Les deux hommes ne faisaient pas que partager un prénom et un diplôme […]» (p. 56); «Nous nous quittâmes et je rentrai chez moi, à pied, poussé par la forte pente et un moins fort chagrin […]» (p. 71); «je parcourus toute l’Italie sans le moindre problème ni direction assistée» (p. 98).

Hervé Le Tellier, Toutes les familles heureuses, Paris, JC Lattès, coll. «Le livre de poche», 36181, 2021, 189 p. Édition originale : 2017.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille tendue de… Michel Tremblay, bis

Michel Tremblay, la Diaspora des Desrosiers, 2017, couverture

«Elle va écouter, comme elle le fait derrière la porte de sa chambre, à Montréal, quand elle sent que la conversation risque de devenir intéressante pendant les parties de cartes. Elle éteint la lampe à huile pour ne pas révéler sa présence et tend l’oreille.»

Michel Tremblay, la Traversée des sentiments, dans la Diaspora des Desrosiers, préface de Pierre Filion, Montréal et Arles, Leméac et Actes sud, coll. «Thesaurus», 2017, 1393 p., p. 331-491, p. 463. Édition originale : 2009.

Autopromotion (brève et indirecte) 321

Il y a quelques années, l’Oreille tendue a eu le plaisir de publier un court livre de Marc Zaffran / Martin Winckler, Profession médecin de famille. Sur ce blogue, elle a abordé le statut du français populaire du Québec dans un de ses romans policiers, les Invisibles. Depuis quelques années, elle et lui se croisent à l’occasion à Montréal.

Quand le romancier lui a demandé de lire quelques passages d’un roman (alors) à paraître, histoire de voir ce qu’il en était du français québécois d’un des personnages, l’Oreille n’allait évidemment pas refuser.

C’est de cela qu’il est brièvement question à la quinzième minute de cette vidéo présentant les Histoires de Franz.

P.S.—Il arrive aussi à MZ / MF de pratiquer le zeugme.

 

Références

Winckler, Martin, les Invisibles, Paris, Fleuve noir, 2011, 277 p.

Winckler, Martin, les Histoires de Franz, Paris, P.O.L, 2017, 528 p.

Zaffran, Marc, Profession médecin de famille, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Profession», 2011, 72 p.