L’oreille tendue de… Maupassant

Guy de Maupassant, Contes et nouvelles. 1875-1884. Une vie. Roman, éd. de 1988, coffret

«Sa faim exaspérée [celle de Walter Schnaffs] le faisait trembler comme un fiévreux : mais une terreur le retenait, le paralysait encore. Il écouta. Toute la maison semblait frémir; des portes se fermaient, des pas rapides couraient sur le plancher du dessus. Le Prussien inquiet tendait l’oreille à ces confuses rumeurs; puis il entendit des bruits sourds comme si des corps fussent tombés dans la terre molle, au pied des murs, des corps humains, sautant du premier étage.»

Guy de Maupassant, Contes et nouvelles. 1875-1884. Une vie. Roman, Paris, Robert Laffont, coll. «Bouquins», 1988, 1150 p., p. 518.

L’oreille tendue de… Antoine Boisclair

Antoine Boisclair, Un poème au milieu du bruit, 2021, couverture

«Nous lisons un poème en silence, à l’écart de l’agitation quotidienne et du bruit, nous tendons l’oreille à la voix qui se tait au fond des mots. Dans Un poème au milieu du bruit, nous renouons avec cette langue où “les choses muettes nous parlent”, comme l’écrivait Hofmannsthal, de manière à mieux mesurer leur profondeur ou leur part d’ombre.»

Antoine Boisclair, Un poème au milieu du bruit. Lectures silencieuses, Montréal, Éditions du Noroît, 2021, quatrième de couverture.

L’oreille tendue de… Marcel Pagnol

Marcel Pagnol, le Temps des secrets, 2004, couverture

«De temps à autre, il interrompait sa méditation, et tendait l’oreille à la brise. Il se levait d’un bond, poussait le farouche cri de guerre à la vue de l’invisible ennemi, lançait le “tomahawk” contre le vent, et tirait vainement des flèches sans réponse… Mais il avait beau faire, sa gloire était passée… Il n’était plus le chef redouté d’une féroce tribu Pawnee, et sa démarche trahissait plutôt la fatigue et la mélancolie du dernier des Mohicans.»

Marcel Pagnol, le Temps des secrets, Paris, De Fallois, coll. «Fortunio», 2004, 261 p., p. 22.

L’oreille tendue de… Marcel Pagnol

Marcel Pagnol, le Temps des amours, éd. 2004, couverture

«Il les écouta tout en marchant, la tête basse, et l’oreille tendue : puis il déclara tout bêtement que “ce n’était pas mal”, puis me fit stupidement remarquer que cette hache devait être bien petite pour n’avoir fourni qu’une plume, et il nous expliqua fort sérieusement qu’une cognée de bûcheron pèse dans les trois kilos, et qu’avec trois kilos d’acier on pouvait faire deux cents boîtes de plumes sergent-major.»

Marcel Pagnol, le Temps des amours, Paris, De Fallois, coll. «Fortunio», 2004, 259 p., p. 97-98. Édition originale : 1977.