Autopromotion 027

Ce matin, entre 9 h et 10 h, l’Oreille tendue sera au micro de Franco Nuovo (Dessine-moi un dimanche), à la radio de Radio-Canada, pour parler des encyclopédies à l’ère du numérique

Elle s’appuiera (peut-être) sur les sources suivantes :

Baker, Nicholson, «The Charms of Wikipedia», The New York Review of Books, 55, 4, 20 mars 2008, p. 6-10.

Bibliomancienne, «Wikipédia comme projet pédagogique décliné à l’infini», blogue, 18 août 2011.

Carmody, Tim, «Wikipedia Didn’t Kill Britannica. Windows Did», Wired, 14 mars 2012.

Cronon, William, «From the President. Scholarly Authority in a Wikified World», dans American Historical Association, Perspectives on History, février 2012.

Melançon, Benoît, «Sommes-nous les premiers lecteurs de l’Encyclopédie ?», dans Jean-Michel Salaün et Christian Vandendorpe (édit.), les Défis de la publication sur le Web : hyperlectures, cybertextes et méta-éditions, Lyon, Presses de l’ENSSIB (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques), coll. «Référence», 2004, p. 145-165 et p. 285.

Melançon, Benoît, «Journal d’un (modeste) Wikipédien», dans Rainier Grutman et Christian Milat (édit.), Lecture, rêve, hypertexte. Liber amicorum Christian Vandendorpe, Ottawa, Éditions David, coll. «Voix savantes», 32, 2009, p. 225-239. https://doi.org/1866/11380

Place de la toile, France Culture, émission du 3 mars 2012 : «Les langues de l’internet».

Rosenzweig, Roy, «Can History be Open Source ? Wikipedia and the Future of the Past», The Journal of American History, 93, 1, juin 2006, p. 117-146. https://web.archive.org/web/20220120045343/https://chnm.gmu.edu/essays-on-history-new-media/essays/?essayid=42

Vandendorpe, Christian, «Le phénomène Wikipédia : une utopie en marche», le Débat, 148, janvier-février 2008, p. 17-30. https://doi.org/10.3917/deba.148.0017

«Will Wikipedia Mean the End Of Traditional Encyclopedias ?», The Wall Street Journal, 12 septembre 2006. Débat, par courriel, entre Jimmy Wales (Wikipédia) et Dale Hoiberg (Encyclopædia Britannica).

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien ici.

Ce n’est pas de sa faute

À la radio de Radio-Canada hier midi : «Monsieur X, membre en règle des Hells Angels, est un motard criminalisé.»

Traduction libre : c’était un motard, mais pas une mauvaise personne; il est devenu Hells; c’est probablement à ce moment-là qu’il a été criminalisé; depuis, malheureusement pour lui et pour nous, c’est un motard criminalisé.

Il est vrai que criminel aurait été bien trop banal.

P.-S. — L’expression n’est pas neuve. On la trouve dès 1999 sous la plume de Réjean Ducharme (Gros mots. Roman, Paris, Gallimard, 310 p., p. 103). Ce n’est pas étonnant : Ducharme a l’oreille.

P.-P.-S. — L’expression est fort populaire au Québec : Google est formel là-dessus.

Les zeugmes de Twitter et du dimanche matin

@Radiophoniste : «UVB76, la vie toujours mystérieuse d’une radio fantôme et soviétique | Slate http://www.slate.fr/story/48117/TECHNOLOGIE-uvb76-mysterieuse-radio-fantome-sovietique via @Slatefr».

@francisroyo : «RT @brigetoun: Vaucluse matin : les lettres de licenciement arrivent, le député aussi | tiens, un zeugme. Cc @sbailly @benoitmelancon».

@dbourrion : «propose (très sérieusement) qu’on arrête vraiment de répondre à des demandes d’indicateurs à la con et à la dernière minute».

@PimpetteDunoyer : «Pour le #8mars et pour les étudiants: http://www.youtube.com/watch?v=Hkx0SH1G8BU».

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille des lecteurs de l’Oreille

Il est temps de l’avouer : l’Oreille tendue, comme on dit dans les officines politiques anglicisées, a plusieurs agendas cachés. En voici deux, parmi bien d’autres : elle souhaite avoir des lecteurs nombreux; elle rêve que ces lecteurs se mettent à voir partout des traces des tics langagiers qu’elle s’amuse à épingler.

Un tweet et un courriel, reçus au cours des derniers jours, la rassurent sur la qualité des visiteurs de son blogue. C’est cependant elle, et non l’inverse, qui se met aujourd’hui à repérer autour d’elle ce que ce tweet et ce courriel lui ont révélé.

Premier cas

Le 22 février, sur Twitter, @nicolasdickner écrivait ceci : «Question à @benoitmelancon : l’Oreille s’est-elle déjà intéressé au verbe oser ?» Suivait une liste de liens, où l’on pouvait mesurer le succès de ce verbe, surtout à l’impératif. L’Oreille n’avait jamais remarqué combien il était populaire. Depuis, elle ne voit que lui.

Dans le métro :

Se mettre en mode «osez»

Sur Twitter : «La chose la plus rigolote qu’on m’ait dit cette semaine : “Tu devrais oser le point-virgule, ça fait extravagant!”»

En titre dans le Devoir : «Il faut “oser” enseigner l’égalité» (3-4 mars 2012, p. G5).

Parmi des recommandations en matière de bibliographie : «Oser les bibliographies surprenantes ou séduisantes.»

Second cas

Le courriel provenait d’un fidèle lectrice; appelons-la, entre nous, La sociocriticienne postrudérale. Elle attirait l’attention de l’Oreille, nombreux exemples à l’appui, sur l’expression en mode, le plus souvent suivie d’un nom, plus rarement d’un adjectif.

«en mode élection» (le Devoir, 27 février 2012)

«se “mettre en mode pause”» (le Devoir, 24 février 2012)

«en mode persuasion et démarcation» (le Devoir, 20 février 2012)

«en mode séduction» (le Devoir, 18 février 2012)

«en mode électoral» (le Devoir, 13 février 2012)

«en mode achat» (la Presse, 27 février 2012)

«en mode confrontation» (la Presse, 19 février 2012)

«en mode éducation» (la Presse, 18 février 2012)

Comme il se doit, l’Oreille, maintenant alertée, ouvre son journal et tombe sur ceci : «Du ski de fond en mode contemplatif» (la Presse, 3 mars 2012, cahier Voyage, p. 15).

Le monde de l’Oreille ne sera jamais plus le même. Merci.

P.-S. — À quand un Osez le «en mode» ?

 

[Complément du 1er avril 2015]

Deux choses.

Le phénomène en mode n’est pas récent : Antoine Robitaille en parlait au micro de Marie-France Bazzo, à l’émission Indicatif présent de la Société Radio-Canada, le 9 mai 2006.

Et voici une nouvelle brassée d’exemples, pour montrer que en mode ne se démode pas.

«Improvisation en mode… pétoncle» (la Presse+, 1er avril 2015).

«“Une vidéo en mode solution”… c’est un nouveau format HD ?» (18 mars 2015, @PimpetteDunoyer)

«Une comédie musicale en mode yiddish pour Socalled» (le Devoir, 7 juin 2013, p. B1).

«Exceldor en mode solution poulet» (la Presse, 19 mars 2013, cahier Affaires, p. 8).

«Le ministre Pierre Duchesne en mode écoute» (le Devoir, 10 octobre 2012, p. A3).

«On était en mode électoral plus que financier» (le Devoir, 6-7 octobre 2012, p. A1).

«Nexen : la Chine en mode séduction» (le Devoir, 24 septembre 2012, p. A4).

«Joueurs et proprios en mode séduction» (la Presse, 17 septembre 2012, cahier Sports, p. 2).

«Les Biches pensives en mode intime et collectif» (le Devoir, 18-19 août 2012, p. E1).

«Huit camps pour de la poésie en mode extrême» (@Gehenne1, 23 juillet 2012).

Cristiano Ronaldo s’est mis «en mode madrilène» (la Presse, 18 juin 2012, cahier Sports, p. 4).

«Pique-nique en mode rural» (le Devoir, 26-27 mai 2012, p. G5).

«Il y a peut-être un signal à saisir pour le rédacteur de la loi quand ceux qui doivent l’appliquer sont en mode retenue…» (le Devoir, 23 mai 2012, p. A7).

«Shan en mode asiatique» (la Presse, 9 mai 2012, cahier Affaires, p. 3).

«Nissan en mode hybride» (la Presse, 12 mars 2012, cahier Auto, p. 6).

Autopromotion 024

Simone de Beauvoir, Faut-il brûler Sade ?, éd. de 2011, couverture

En ce dimanche matin, au lieu d’aller à la messe, l’Oreille tendue ira parler du marquis de Sade, lu par Simone de Beauvoir, à la radio.

C’est chez Franco Nuovo, à l’émission Dessine-moi un dimanche, à la radio de Radio-Canada, entre 9 h et 10 h.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien ici.

 

Référence

De Beauvoir, Simone, Faut-il brûler Sade ?, Paris, Gallimard, 2011, 300 p. Édition originale : 1955.