Le salon du bar

«un bar, reprends-moi si je me trompe,
c’est toujours grosso modo un local
avec des tables et des chaises
et un individu qui apporte à boire»
François Blais, Iphigénie en Haute-Ville. Roman à l’eau de rose

On connaît le bar ouvert, ce signe d’excès. Exemple : «Un “bar ouvert”, dénonce Parizeau» (la Presse, 5 mai 2012, cahier Affaires, p. 4).

Parmi les autres variétés de bar sans alcool, il y a le bar à salade, le bar laitier, le bar à tapas, le bar à soupes, le bar à sushis, le gaz bar (comme dans le film Gaz bar blues), etc.

Sur Twitter, @Liboiron annonce la création, par Polaroid, d’un bar à photos. Il n’est pas content.

 

[Complément du 10 janvier 2013]

Le même @Liboiron signale à l’Oreille tendue l’existence de bar à lunettes et de bar à ongles.

 

[Complément du 16 décembre 2014]

Sur Twitter, @revi_redac attire l’attention de l’Oreille sur un bar à bricolage situé sur le Plateau Mont-Royal. On n’arrête pas le progrès.

 

[Complément du 19 décembre 2014]

Merci, en quelque sorte, à @Hortensia68 de nous faire découvrir le bar à oxygène.

 

[Complément du 31 décembre 2014]

Nouvelle variété, gracieuseté de la Presse+ du jour :

Bar à savon

 

[Complément du 16 mars 2015]

Grâce au Devoir (14-15 mars 2015, p. D2), l’Oreille tendue découvre qu’il existe à Paris, passage Choiseul, un bar à sieste, le Zen.

 

[Complément du 18 mars 2015]

Sur Twitter, s’amusant à revamper le livre (#rebrandingthebook), @Fabricemg écrit : «Je propose l’expression “bar à livres” au lieu de “bibliothèques”.» Sera-t-il entendu ?

 

[Complément du 1er avril 2015]

Oui, il a été entendu. En Belgique.

 

[Complément du 2 avril 2015]

Bar à bijoux, Montréal

 

Un bar à bijoux ? Un bar à bijoux.

 

[Complément du 12 avril 2015]

En excursion aujourd’hui dans le 450, l’Oreille a découvert un nouveau type de bar : le bar à confitures. Si si.

 

[Complément du 16 avril 2015]

Un bar à informations ? De ce côté.

 

[Complément du 18 mai 2015]

Il y avait, donc, le bar laitier : «établissement où l’on vend surtout des produits laitiers glacés (crème glacée, yogourt glacé, barbotine, etc.)», selon le dictionnaire en ligne Usito.

Il y a dorénavant, rue Notre-Dame Ouest, à Montréal, le Bar à lait Natrel par Java U : «après avoir refait l’emballage et revu la communication de Natrel, on a maintenant un lieu physique qui est plus qu’un lieu corporatif. C’est un espace de vie»; «Un tel bar donne une pertinence à Natrel», dit une de ses conceptrices dans la Presse+.

On peut penser que ces deux types de bar ne visent pas le même public.

 

[Complément du 18 juillet 2015]

Les dentistes français, dit la Presse du 27 novembre 2011, n’aiment par les bars à sourire. (Merci à @sboism.)

 

[Complément du 22 juillet 2015]

Cela n’est pas propre au français : «16 Incredible Library Bars In London», titre BuzzFeed le 13 avril 2015.

 

[Complément du 29 juillet 2015]

Dans les bars, toutes les textures sont représentées. À Montréal, il y a, donc, un Bar à beurre.

 

[Complément du 1er août 2015]

Une tente, un bar — à tresses — au festival Osheaga 2015 (via @daphneehackerb).

Bar à tresses, festival Osheaga, 2015

[Complément du 6 août 2015]

Il y a un bar à tresses ? Il y aura donc un bar à chignons (et à Paris).

 

[Complément du 7 août 2015]

L’excellent @machinaecrire est en périple états-unien. Il tombe sur ceci, à Portsmouth, au New Hampshire : «un bar à cil(s)», note-t-il. (Merci.)

Bar à cil(s), Portsmouth, New Hampshire

 

[Complément du 10 août 2015]

À 75 kilomètres de Montréal, un Bar à beauté urbain, dans lequel il y a un Bar à coloration. Que demander de plus ? C’est presque trop beau pour être vrai. (Merci à @machinaecrire.)

Bar à beauté urbain, Joliette, 2015

 

[Complément du 20 août 2015]

En 2016, un bar à desserts doit ouvrir à Nantes. Réaction de @MmeB_ :

 

[Complément du 22 août 2015]

Récolte du jour : à mozzarella, à denims (merci à @CathRheaume).

 

[Complément du 2 septembre 2015]

Extension (capillaire) du bar — à cheveux, à mise en plis — dans la Presse+ du jour.

Deux bars dans la Presse+ du 2 septembre 2015

 

 

[Complément du 3 septembre 2015]

Vous cherchiez un bar à poèmes ? Ne cherchez plus : barapoemes.net.

 

[Complément du 30 septembre 2015]

Grâce à @NicolasLontel (et au Figaro), découvrons le bar à céréales, le bar à gin et le bar à brioches.

 

[Complément du 2 octobre 2015]

L’Oreille ne veut pas pinailler, mais, dans bar à burger, elle mettrait une s à burgers. (Merci à notre taupe au resto-bar du Marriott à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal.)

Menu du resto-bar? du Marriott à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, Montréal

 

 

[Complément du 18 octobre 2015]

Une petite dégustation de yogourt avec ça ?

Bar à yogourt

(Merci à @PimpetteDunoyer.)

 

[Complément du 8 novembre 2015]

La thématique du jour : le cru, d’où le raw bar.

Dès le 9 novembre, le «raw bar» fait son entrée officielle au restaurant Ikanos, où le chef propriétaire, Constant Mentzas, s’amuse à réactualiser la cuisine grecque. En plus des mezzés et des grillades, l’endroit offrira désormais des assiettes de «cru», en version nature ou dressées avec des garnitures inventives imaginées par le chef (la Presse+, 7 novembre 2015).

 

[Complément du 3 décembre 2015]

Que diriez-vous d’un bar à chocolat chaud personnalisé ?

 

[Complément du 19 décembre 2015]

Un bar à pizza ? Mais bien évidemment. (Merci à @NicolasLontel.)

 

[Complément du 28 décembre 2015]

Alerte : «Les bars à fromage fondent sur la France», dixit le site 20 minutes du jour. (Merci à @Hortensia68.)

 

[Complément du 24 février 2016]

Un bar à mots ? La société Radio-Canada aura le sien au 37e Salon du livre de l’Outaouais.

 

[Complément du 2 mars 2016]

Dès 2011, les Bibliothèques de Montréal avaient leurs bars à lectures.

 

[Complément du 17 mars 2016]

Paris a son bar à céréales. On l’en félicite. (Merci à @Hortensia68.)

 

[Complément du 20 mars 2016]

À l’émission les Appendices, à Télé-Québec, on a inventé le bar à toux. (Merci à @revi_redac.)

Les Appendices, «Bar à toux», Télé-Québec

[Complément du 8 avril 2016]

À Tokyo, un bar à… hérissons. (Merci à @msonnet.)

 

[Complément du 17 avril 2016]

Vous voulez boire et jouer en même temps ? Le barcade est pour vous.

«Barcade», la Presse+, 17 avril 2016

[Complément du 26 avril 2016]

Un bar à savons, c’est bon. Avec, en plus, un bar à l’huile d’olive «en région», c’est béton. (Merci à @revi_redac.)

 

[Complément du 30 avril 2016]

Quelqu’un a voulu faire plaisir à l’Oreille en ouvrant près de chez elle un bar à taco. Merci.

Taco bar, avenue Monkland, Montréal, 29 avril 2016

 

[Complément du 1er mai 2016]

À huîtres, mais à New York. (Merci à @msonnet.)

Bar à huîtres, Columbus Avenue, New-York, 1er mai 2016

[Complément du 3 mai 2016]

Merci à Sophie Dubois pour les bars du jour : le à styles et le à regard(s) (au singulier ou au pluriel, c’est selon).

 

[Complément du 8 mai 2016]

Le bar à charcuteries paraît d’invention plus récente que le bar à pain (merci à @julienmori7). Il va de soi que les deux peuvent se marier agréablement.

Bar à charcuteries, la Presse+, 7 mai 2016

Bar à pain, restaurants Pacini

 

[Complément du 16 mai 2016]

Rue d’Assas, Paris 6e, peut-on aussi boire ? (Merci à @msonnet.)

Bar à manger, rue d’Assas, Paris 75006

[Complément du 18 mai 2016]

L’Oreille tendue connaissait le bar à lunettes par ouï-dire. Grâce à Yvon Brisson (merci), elle en trouve un ici.

 

[Complément du 24 mai 2016]

Un à tarte, peut-être ? (Via @PeterSokolowski.)

Bar à tarte (Pie Bar), aux États-Unis

[Complément du 30 mai 2016]

Ci-dessus, en date du 30 septembre 2015, il était question, pour la France, d’un bar à gin. Montréal en compte aujourd’hui… trois.

Trois bars à gin montréalais

 

[Complément du 13 juin 2016]

L’Oreille tendue a déjà l’occasion de dire du bien du Guide des bars et pubs de Saguenay (2016) de Mathieu Arsenault (c’est ici). Le quotidien le Devoir, abordant l’«imaginaire du débit de boissons en littérature en poésie» et discutant ce livre, titre, sous la signature de Dominic Tardif, «Allons danser au bar des altérités» (p. F1).

 

[Complément du 29 juin 2016]

Nous connaissions déjà, à Paris, le bar à céréales. Slate.fr annonce l’ouverture, à New York, d’un «bar à céréales haut de gamme». On n’arrête pas le progrès. (Merci à @ChroniquesTrad pour le lien.)

 

[Complément du 7 juillet 2016]

À poutine ? À poutine. (Merci, en quelque sorte, à @nicolasdoire.)

Bar à poutine, Montréal, juillet 2016

[Complément du 14 juillet 2016]

À macaroni au fromage ? Mais bien sûr.

Bar à macaroni au fromage

 

[Complément du 1er août 2016]

À sourcils ? Pourquoi pas. (Merci, en quelque sorte, à Élise Melançon.)

Bar à sourcils

 

[Complément du 1er août 2016]

À pics, rue de l’Arbalète, Paris 5e, quoi que soient les pics. (Merci à @msonnet.)

Bar à pics, rue de l’Arbalète, Paris 5e

 

[Complément du 2 août 2016]

Un bar, c’est pour les liquides, non ? D’où, bien sûr, ce bar à douches, à La Rochelle. (Merci à notre délégué québecquois.)

Bar à douches, La Rochelle, 2016

 

[Complément du 5 août 2016]

À Montréal et à épilation, titre la Presse+ du jour.

 

[Complément du 8 août 2016]

Bar à style ou Style bar ? (Merci à Yvon Brisson.)

Style bar, Montréal, 2016

 

[Complément du 20 août 2016]

À Nutella ? Non. Nutellabar, en persan dans le texte.

Nutellabar, Téhéran (la Presse+, 20 août 2016)

 

[Complément du 23 septembre 2016]

L’Oreille connaissait, de réputation, le bar à ongles. En voici un exemple, gracieuseté de sa sœur.

 

[Complément du 4 octobre 2016]

Un bar à ramen, est-ce une raménothèque ? (L’Oreille remercie son beau-frère pour la photo, prise rue Bishop, à Montréal.)

Bar à ramen, rue Bishop, Montréal

 

[Complément du 5 octobre 2016]

La totale,
avenue du Mont-Royal.

Avenue du Mont-Royal, 4 octobre 2016

 

[Complément du 11 octobre 2016]

Double récolte de bars animaliers — «Après les bars à chats, les bars à chouettes» —, sans compter le bar à chicha. (Merci à @mhvoyer.)

 

[Complément du 12 octobre 2016]

Un (autre) bar à soupes, rue René-Lévesque à Montréal. (Merci à @YvonBrisson.)

Bar à soupes, rue René-Lévesque, Montréal, octobre 2016

 

[Complément du 15 octobre 2016]

À Montréal, un bar à houmous; en Chine, dans un Club Med, un bar à nouilles : découvertes du jour.

 

[Complément du 19 octobre 2016]

Le «premier bar à champignons du Canada» ? Croyons ses concepteurs. (Merci à @revi_redac.)

 

[Complément du 27 octobre 2016]

Dans le bon vieux temps, on allait dans un bar pour faire la fête, modestement ou moins. Maintenant, il existe, à Amsterdam, un bar à gueule de bois. On n’arrête pas le progrès. (Merci à @revi_redac.)

 

[Complément du 7 novembre 2016]

En vitrine, avenue du Mont-Royal, les bars font la paire.

Bar à bougies et bar à thé

 

[Complément du 12 décembre 2016]

À fromages et à la télévision québécoise. (Oui, c’est un zeugme.) (Et merci à Élise Melançon.)

Bar à fromages

 

[Complément du 29 décembre 2016]

Pas de vacances des Fêtes pour les bars ni pour les informateurs de l’Oreille tendue.

Merci à @machinaecrire.

Bar à dents

Et double merci à Élise Melançon.

Bar à vestons

Bar à vinaigrettes

 

[Complément du 2 janvier 2017]

Merci à @msonnet, qui passait rue Saint-Louis-en-l’Île à Paris.

Bar à champagnes, Paris, 2016

 

[Complément du 28 janvier 2017]

Vous assistez à son mariage ? Vous avez «envie d’enlever [vos] talons en cours de soirée» ? Claudine a tout prévu : un bar à gougounes vous attend. Il suffisait d’y penser. (Merci à Élise Melançon et à la Presse+.)

 

[Complément du 12 février 2017]

Après l’avenue (montréalaise) du Mont-Royal, le quatrième étage du BHV (parisien). (Merci à @msonnet.)

Bar à bougies, BHV, Paris, février 2017

[Complément du 23 février 2017]

Bar à vinyle, rue de Bleury, Montréal, 23 février 2017

Un bar avec un seul vinyle ? C’est un peu triste, non ? (Vu rue de Bleury, à Montréal. Merci à nos sources conjugales.)

 

[Complément du 5 avril 2017]

Lettre ouverte dans le Devoir du jour : «Le parc Jean-Drapeau : un bar à profits pour le privé» (p. A8).

 

[Complément du 8 avril 2017]

Rue Notre-Dame Ouest, à Montréal, le Arthurs Nosh Bar vous accueille. Nosh ? «Nosh veut tout simplement dire “bouffe” en yiddish, un mot familier et affectueux pour parler de nourriture pas compliquée», explique la Presse+ du jour. Le Nosh Bar est donc un bar à bouffe. Un restaurant, bref.

 

[Complément du 13 avril 2017]

Brooklyn a son bar à avocats (ce n’est pas une faculté de droit) et il marche très bien. (Merci à Christiane Campagna, via Facebook.)

 

[Complément du 19 avril 2017]

L’Oreille tendue s’intéresse surtout aux bars contemporains. On aurait cependant tort de croire que le bar est une invention récente. À Saint-Jean (Québec) existait déjà un bar du disque (et non pas à disque, il est vrai) au début des années 1950 (le Canada français, 31 mai 1951, p. 1).

Bar du disque, Saint-Jean-Québec, publicité, 1951

 

[Complément du 19 avril 2017]

Les bars vous stressent ? Ce bar à méditation parisien est peut-être pour vous. (Merci à @danielharv1984.)

Bar à méditation, Paris, 2017

[Complément du 4 mai 2017]

Il allait de soi que les écrivains s’y mettraient : «Justine Biebar prescrivait, déconseillait, conférençait. Ainsi avait-elle décrété qu’il était très bon pour la santé de courir les boutiques, du moment où le soleil atteignait son méridien jusqu’à ce que sa base soit grignotée par l’horizon. Entre deux achats, on faisait une halte dans les bars abrités par les palmiers artificiels et des parasols thermo-protecteurs : des bars à ongles, à sourcils, à cheveux mais aussi des bars à édulcorants, à laxatifs, à coupe-faim, à compléments alimentaires. On pouvait faire la queue pendant des heures devant le bar à Barbie drug, où l’on se shootait debout avec une hormone synthétique obtenue à partir de MSH (Melanocyte Stimulating Hormone) boostant les cellules responsables de la pigmentation de la peau. Un coupe-faim aphrodisiaque qui permettait de bronzer en accéléré. Pour celles qui rêvaient au contraire d’un teint de poupée de cire, il y avait les bars à produits dépigmentant et à crèmes éclaircissantes» (Eli Flory, Une poupée au pays de Daech, Paris, Alma Éditeur, 2016, 128 p., p. 28-29). Merci à Alex Gagnon pour la citation.

 

[Complément du 14 avril 2017]

Qu’est-ce qui est mieux qu’un bar ? Un bar gourmand. (Celui-ci se trouve à Québec.)

Tapas & liège. Bar gourmand, Québec, mai 2017

 

[Complément du 19 juin 2017]

À coussins ? Pourquoi pas, répond le Bazar de l’Hôtel de Ville (Paris) ! (Merci à @msonnet.)

Bar à coussins, BHV, Paris, juin 2017

[Complément du 12 juillet 2017]

@ jupes ? Oui, rue des Archives à Paris. (Merci à @msonnet.)

Bar à jupes, rue des Archives, Paris, juillet 2017

[Complément du 2 août 2017]

Qu’est-ce que ce bar de beauty repéré par Élise Melançon ? La question mérite d’être posée.

Bar de beauty, juillet 2017

 

[Complément du 2 août 2017]

Coup double, gracieuseté de Catherine Rhéaume : non seulement un bar à vestons, mais des vestons urbains. C’est trop de joie.

Un bar à vestons urbains

 

[Complément du 7 août 2017]

À sourcils (brow) ? Peut-être. (Avenue Monkland, à Montréal.)

Le brow bar, avenue Monkland, Montréal, août 2017

 

[Complément du 27 août 2017]

Vous aimez le thé ? Le bar à chaï devrait vous plaire. (Merci à @mcbeaucage.)

Bar à chaï, août 2017

[Complément du 18 septembre 2017]

En direct de Finlande, via @JeanPhiPayette, le bar à beignets (portatif).

 

[Complément du 10 novembre 2017]

Il y a lentilles et lentilles. (Commentaire de @liminaire : « Un bar à lentilles : pour consommer à l’œil ? Rue des Lavandières Sainte-Opportune, Paris 1er.»)

Bar à lentilles, Paris, novembre 2017

[Complément du 27 novembre 2017]

À Québec, vous pouvez boire (et manger) à La Champagnerie. De quoi s’agit-il ? D’un bar à sabrage.

La Champagnerie, bar à sabrage, Québec

 

[Complément du 16 janvier 2018]

À cadeaux ? Pourquoi pas. (Via @fdaudens.)

Bar à cadeaux / Gift Bar

 

[Complément du 26 janvier 2018]

À suppléments ? C’est ce que dit la Presse+ du 24 janvier.

 

[Complément du 17 février 2018]

Vous frisez ? Vous frisottez ? Vous ondulez ? Vous bouclez ? Ce bar à lissage (rue du Montparnasse, Paris) est pour vous. Il n’est peut-être pas pour Martine Sonnet.

Bar à lissage, rue du Montparnasse, Paris

[Complément du 23 février 2018]

À olives ? Oui, et à Paris, et au Monop, et à Montaparnasse, foi de @msonnet.

Bar à olives, Monop, Montparnasse, février 2018

[Complément du 25 février 2018]

À tartares, après à cru ? C’est la Presse+ qui le disait hier.

Bar à tartares, la Presse+, 24 février 2018

 

[Complément du 14 mars 2018]

À Laval et à cheesecake ? Évidemment.

Le cheesecake bar, Laval

[Complément du 1er avril 2018]

Ce bar de Tolède attire-t-il vraiment un public ? (Merci à Élise Melançon.)

Gastrobar, Tolède, 2018

 

[Complément du 25 avril 2018]

À iode ? Les poissons du boulevard Saint-Germain, à Paris, seront ravis. (Merci à @msonnet.)

Bar à iode, Paris, avril 2018

[Complément du 14 juin 2018]

Suggestion tirée d’un roman (satirique) récent de Claude La Charité, le Meilleur Dernier Roman (Longueuil, L’instant même, 2018, 177 p. Ill.) :

Quelqu’un lança l’idée d’un bar des lettres sur le modèle du bar des sciences qu’animaient nos collègues scientifiques. La proposition avait du mérite, d’autant que les philosophes du cégep l’avaient reprise non sans succès avec leurs «Bières philosophales». Mais il y avait fort à parier que la même initiative avec des littéraires se terminerait en beuveries sans nom, dont n’émergeraient pas même les propos des bien ivres de Rabelais (p. 30).

 

[Complément du 18 juin 2018]

Trois Quatre pour le prix d’un.

«Bar à manger», La Presse+, 16 juin 2018

«Bar à sieste», La Presse+, 16 juin 2018

«Bar à idées», Montréal, juin 2018

«Bar à masques», Montréal, juin 2018

(Merci à Élise Melançon pour le «bar à idées» et le «bar à masques».)

 

[Complément du 6 août 2018]

Une glace japonaise ? Le bar à mochi, avenue Monkland à Montréal, est pour vous.

Bar à mochi, avenue Monkland, Montréal, août 2018

 

 

[Complément du 15 août 2018]

Trois en un, rapporte la Presse+ du 11 août : «Il s’agit de CSPS, le bar à café, pizza et vin installé tout juste derrière le restaurant Elena.»

 

[Complément du 28 septembre 2018]

À caramel et à pomme, ensemble. (Merci, en quelque sorte, à Élise Melançon.)

Bar à caramel et à pomme

 

[Complément du 29 septembre 2018]

L’Oreille tendue aime le baseball. Elle n’aurait jamais cru voir un jour advenir un bar à bâtons de baseball. Jamais.

Bar à bâtons de baseball, Montréal

 

[Complément du 23 octobre 2018]

À tissus, à Paris (Habitat Pont-Neuf), via @msonnet.

Bar à tissus, Habitat Pont-Neuf, Paris, 2018

[Complément du 18 février 2019]

À douche et en pharmacie, rue Saint-Jacques, à Paris. (Merci à Martine Sonnet.)

Bar à douche, Paris, 2019

[Complément du 20 février 2019]

Bar à Marrakech et à plusieurs choses, via @jeanphipayette.

Plusieurs bars en un, à Marrakech

[Complément du 20 février 2019]

À gyoza, rue Monkland, à Montréal.

Bar à gyoza, rue Monkland, Montréal

 

[Complément du 13 mars 2019]

Coup double : à jus et à salades. (Montréal, février 2019.)

Rejuice, bar à jus et à salades, Montréal, février 2019

 

[Complément du 25 mars 2019]

À poke ? Pourquoi pas ? (Merci à Élise Melançon.)

Bar à poke

 

[Complément du 28 avril 2019]

À bas ? Pourquoi pas ? (Merci à Élise Melançon.)

Bar à bas, Montréal, avril 2019

 

[Complément du 9 mai 2019]

À fritures, mais à Paris. (Merci à @msonnet.)

Bar à fritures, Paris, mai 2019

[Complément du 2 juin 2019]

En Italie : bibliothèque + bar. (Merci à Élise Melançon.)

BiblioBar, Rome, Italie

 

[Complément du 9 juin 2019]

Plaza Alexis-Nihon, à Montréal, la totale : à beauté.

Bar à beauté, Montréal, 2019

 

[Complément du 4 août 2019]

À chocolat et à Montréal, avenue Monkland.

Bar à chocolat, avenue Monkland, Montréal, août 2019

 

[Complément du 12 août 2019]

À patates et à Paris (marché boulevard Edgar-Quinet), via Martine Sonnet.

Bar à patates, Paris, août 2019

[Complément du 20 octobre 2019]

À fleurs et à Paris (rue Rotrou), via Martine Sonnet.

Bar à fleurs, Paris, octobre 2019

[Complément du 22 octobre 2019]

À… rituels. (Merci à Élise Melançon, qui a repéré ce bar dans la Presse+.)

Bars à rituels, la Presse+, 22 octobre 2019

 

[Complément du 6 novembre 2019]

À mousses au chocolat et à Paris.

Bar à mousses au chocolat, Paris, 2019

[Complément du 11 novembre 2019]

Bar à spiruline, porte de Versailles, Paris, novembre 2019

À spiruline et à la porte de Versailles. (Merci à @msonnet.)

 

[Complément du 17 février 2020]

À foin (la Presse+, 17 février 2020) ? Pourquoi pas : on nourrit bien les chevaux.

 

[Complément du 22 juin 2020]

À zakouskis ? Il semble bien que oui. (Merci à @msonnet.)

Bar à zakouskis, Paris sixième, juin 2020

[Complément du 6 septembre 2020]

À boucles d’oreilles ? Pourquoi non ? (Merci à @msonnet.)

Bar à boucles d’oreilles, rue Saint-André-des-arts, Paris, septembre 2020

[Complément du 6 septembre 2020]

À stylos ? À stylos et à Montréal. (Merci à Marie Malo.)

Bar à stylos, Montréal, juillet 2020

 

[Complément du 30 novembre 2020]

À expresso, mais mobile.

Bar à expresso mobile, Montréal, novembre 2020

 

[Complément du 21 décembre 2020]

Sur Twitter, @rafov74 se demande comment convaincre les sceptiques de se faire vacciner contre le coronavirus; ce serait peut-être affaire d’«image». Excellente réponse de @FrancisBoucher :

«Bar à vax», vu sur Twitter, 19 décembre 2020

 

[Complément du 17 août 2021]

À omelettes. (Merci à Élise Melançon.)

Bar à omelettes

 

[Complément du 6 septembre 2021]

À plantes ? Pourquoi pas, via la Presse+.

 

[Complément du 24 septembre 2021]

Une fois n’est pas coutume : ce bar porte bien son nom. (Merci à Élise Melançon.)

Milk Bar / Bar à lait (maternel)

 

[Complément du 22 novembre 2021]

À crêpes. (Merci à Élise Melançon.)

Bar à crêpes

[Complément du 29 novembre 2021]

À échecs (le jeu, pas un revers) ? Oui, à Paris. (Merci à @Pulchritudinous Vixen.)

 

[Complément du 12 décembre 2021]

Ce bar à beignes est une gracieuseté du cuisinier sans nom de famille. (Merci à Élise Melançon.)

Bar à beignes du magazine Ricardo

 

[Complément du 7 mars 2022]

Le 7 juillet 2016, nous avions croisé le bar à poutine, au singulier. Voici, de Sherbrooke, le bar à poutines (et plus…), au pluriel. On n’arrête pas le progrès.

Bar à poutines et plus, Sherbrooke, 4 mars 2022

 

[Complément du 8 mai 2022]

Rue Ontario, à Montréal, on trouve désormais un «bar à contenu», L’idéal.

 

[Complément du 26 mai 2022]

À leggings ? Oui, via Stéphanie Perron.

Bar à leggings, publicité (fautive)

[Complément du 20 juin 2022]

Triplé du jour.

À céréales.

Bar à céréales, Montréal

 

À poisson vieilli.

Bar à poisson vieilli, Montréal

 

À chats et à Madrid. (Merci à Luc Jodoin)

Bar à chats, Madrid, Espagne

 

[Complément du 5 août 2022]

À couscous ? À Kouscous (et à Paris) ! (Merci à @msonnet.)

Bar à Kouscous, Paris, août 2022

[Complément du 3 octobre 2022]

À tricot ? À tricot ! (Merci à Élise Melançon.)

Bar à tricot

 

[Complément du 5 novembre 2022]

À manches ? À manches ! (Merci à Élise Melançon.)

Bar à manches, France

 

[Complément du 12 décembre 2022]

À pâtes fraîches ? À pâtes fraîches ! (Mais pas à gelato.)

Bar à pâtes fraîches, avenue Monkland, Montréal, décembre 2022

 

[Complément du 8 janvier 2023]

À Pézenas, dans l’Hérault, vous pouviez fréquenter un bar à chaussures le 29 décembre 2020. Une photo de Jean-Damien Poncet, reproduite dans les Notules du jour, l’atteste. (Les Notules ? Par là.)

Bar à chaussures, Pézenas (Hérault), 29 décembre 2020, photo de Jean-Damien Poncet

 

[Complément du 23 mai 2023]

À langues ? Pourquoi pas ! (Vu à Aix par @bibliomancienne.)

Bar à langues, Aix, mai 2023, photo par Marie D. Martel

[Complément du 13 juin 2023]

À bagues ? À bagues ! (Rue Saint-Laurent, Montréal, 11 juin 2023)

Bar à bagues, rue Saint-Laurent, Montréal, 11 juin 2023

 

[Complément du 17 juin 2023]

En direct d’Amiens et d’une ancienne étudiante de l’Oreille tendue, deux découvertes : à papa (mais au singulier…) et à coupons.

Bar à papa, Amiens, France, juin 2023

Bar à coupons, Amiens, France, juin 2023

 

[Complément du 10 juillet 2023]

Deuxième bar à manger, toujours à Paris. Merci à @djamelsellah1.

«Bar à manger…», Paris, juillet 2023

 

[Complément du 4 septembre 2023]

Triplé du jour et de Montebello : laitier, à bonbons, à ballons.

 

Bar laitier • Bar à bonbons • Bar à ballons, Montebello (Québec)

 

[Complément du 6 septembre 2023]

Today’s bar comes from la France, plus précisément de Nantes : pas à chaussures, mais shoes bar.

Shoes Bar, Nantes (France), septembre 2023

 

[Complément du 15 décembre 2023]

Ajouts alimentaires du jour.

À souvlaki, au Canada.

Souvlaki Bar, Canada

À mozzarella, en Italie.

Mozzarella bar, Milan, Italie, novembre 2023

 

[Complément du 2 janvier 2024]

À gnocchis et à Montréal.

Bar à gnocchis, la Presse+, 2 janvier 2024

 

[Complément du 15 janvier 2024]

À dimsum ? À Madrid ! (Merci à @ljodoin.)

Shangrila, Bar Dimsum, Madrid, 2024

 

[Complément du 18 février 2024]

Trois d’un coup !

À homard et à fruits de mer.

Bar à homard et fruits de mer.

 

À pâtes fraîches.

Bar à pâtes fraîches

 

À tailleur. (Merci à Élise Melançon.)

Bar à tailleur (Suit Bar)

 

[Complément du 5 mars 2024]

À croissant (au singulier) ? À Belœil !

Bar à croissant, Belœil, Québec

 

[Complément du 14 avril 2024]

Bar à son (au singulier…) et à Montréal

Badin, «bar à son», Montréal, 2024

 

[Complément du 19 avril 2024]

À planche et à Paris, mais à venir. (Merci à Martine Sonnet.)

Bar à planche, Paris, 5e arrondissement, 2024

La gamme chromatique des carrés

Bixi et carré rouge

 

L’Oreille tendue a eu l’occasion, le 29 mai 2012, de dire un mot des couleurs des grèves étudiantes au Québec. Une nouvelle synthèse s’impose.

Les carrés rouges étaient portés par les grévistes et par ceux qui les appuyaient. Ils ne sont pas complètement passés de mode. (Contre la hausse des droits de scolarité; pour la grève.)

Face à eux, on portait le carré vert. (Pour la hausse des droits de scolarité; contre la grève.)

Le carré bleu, moins souvent repéré, aurait désigné les opposants à la hausse et à la grève. (Un conseiller municipal de Montréal, Carl Boileau, a revêtu aussi le carré bleu, mais en un autre sens : il se dit «indépendant et indépendantiste», «Québécois libre et éveillé». Cela n’a un rapport qu’indirect avec les grèves étudiantes.)

D’autres auraient préféré une trêve : leur carré était blanc.

Quand le gouvernement libéral du premier ministre Jean Charest a fait voter le projet de loi 78, on s’est plaint en plusieurs lieux de son contenu «liberticide». C’est à ce moment que le carré noir est apparu, par exemple chez le philosophe Normand Baillargeon, sans pourtant se substituer aux autres.

Durant la campagne électorale qui a précédé les élections du 4 septembre, certains ont bien sûr utilisé le symbole du carré à leurs propres fins. Ainsi, un candidat du Parti conservateur du Québec, Stéphane Gagné (il a perdu), sur une pancarte repérée à Granby par l’ami Antoine Robitaille, mêlait toutes les couleurs sur son carré à lui.

Le carré conservateur

Il y a peu, le service français de Radio-Canada annonçait cinquante mises à pied. On a vu apparaître des carrés orange, rapporte Anne Lagacé-Dawson sur Twitter.

Au suivant.

 

[Complément du 21 décembre 2012]

Grâce à @Hortensia68 (merci), l’Oreille découvre l’existence de carrés roses (sauf erreur, bien éphémères) : «Les carrés roses servent à identifier solidairement les enseignants de tous les horizons. Épingler un carré rose à côté d’un carré rouge vise à symboliser notre solidarité contre la hausse ainsi que notre totale opposition à toute forme de brutalité policière dirigée vers les étudiants alors qu’ils défendent pacifiquement les droits de toute une société.»

 

[Complément du 15 février 2013]

Il manquait un carré mauve ? Il ne manque plus : «Hôpital de Lachine. Des carrés mauves pour la survie» (la Presse, 15 février 2013, p. A8).

 

[Complément du 17 mars 2013]

Les redevances versées par les sociétés minières québécoises vous inquiètent ? Amir Khadir, le député de Québec solidaire, arbore désormais, rapporte Paul Journet, le carré brun.

 

[Complément du 26 juillet 2014]

Une bande dessinée inspirée des événements de 2012, Gangs de rue. La marche orange, signée Marc Beaudet et Luc Boily, a paru la même année. Le carré rouge y était remplacé par un cercle orange (voir ici).

Ces jours-ci, les policiers de Montréal veulent en découdre avec les autorités municipales et provinciales à la suite d’un différend sur leur caisse de retraite. Leur symbole ?

Le carré rouge du SPVM

(Merci à @NieDesrochers qui a fait circuler cette photo, de J.-P. Goyer, sur Twitter.)

 

[Complément du 27 juillet 2014]

L’Oreille tendue avait loupé le carré jaune de l’omnicommentateur Richard Martineau : «Je suis pour une hausse, mais modérée» (2 avril 2012). Il l’a porté lors d’un passage à l’émission télévisée Tout le monde en parle. Merci à @VeroMato d’avoir remis l’Oreille dans le droit chemin.

 

[Complément du 2 août 2014]

Le carré rouge au Festival d’Avignon

 

Grâce à @LiliovaSvetla, l’Oreille découvre que le carré rouge est devenu un produit d’exportation (en l’occurrence au festival de théâtre d’Avignon). Merci.

 

[Complément du 22 février 2017]

Comment les aînés du Québec devraient-ils manifester leur déplaisir envers les politiques du gouvernement du Québec ? En portant le carré gris. La proposition est du journaliste Antoine Robitaille sur les ondes de la station de radio 98,5 FM de Montréal le 21 février 2017 (vers la dixième minute).

 

[Complément du 11 mars 2018]

Le carré jaune, il y a aussi des citoyens montréalais qui l’ont porté, à une séance du conseil municipal d’Outremont, «pour protester contre l’affluence d’autobus scolaires juifs dans l’arrondissement» (la Presse+, 7 mars 2018). Tout le monde n’a pas la mémoire des symboles et des couleurs, semble-t-il.

 

[Complément du 29 mars 2018]

Variation sur une même couleur, rapportée dans le Devoir du 27 mars 2018 :

Inspirées par l’expérience des carrés rouges, des adolescentes de Québec ont lancé une campagne pour dénoncer les codes vestimentaires des écoles secondaires publiques parce qu’ils contribuent, selon elles, au sexisme.

[…]

Les carrés jaunes avaient en outre tapissé l’école d’affiches jaunes pour réclamer des changements et lancé une campagne sur les réseaux sociaux. Pourquoi le jaune ? Parce que l’une des filles de la bande a trouvé un paquet de tissu jaune dans son sous-sol la semaine dernière. «On veut que ça rayonne comme un soleil dans les autres écoles», ajoute Célestine Uhde (p. A1 et A8).

Néologismes du jour

D. T. Max, Every Love Story Is a Ghost Story, 2012, couverture

La langue bouge. Évidemment.

Dans le monde du travail : «Graphiste/blogueur/créateur de bijoux, comptable/éleveur de chinchillas ou serveuse/étudiante/bédéiste. Les slashers — qui font référence au signe typographique de la barre oblique — se définissent par plus qu’un seul emploi ou une seule fonction, et ils sont de plus en plus nombreux» (la Presse, 12 décembre 2012, cahier Affaires, p. 11). Il y aurait un «phénomène slash», voire une «génération slash».

Dans le monde des médias : «j’ai des postes de radio dans la chambre, la cuisine, le salon et la salle de bains. Je suis aussi une radio-canadavore» (le Devoir, 15-16 décembre 2012, p. E4).

Dans le monde des médias, bis : «L’infobésité et l’adipodivertissement menacent» (le Devoir, 17 décembre 2012, p. B7). «Infobésité» est attesté depuis quelques années, pas «adipodivertissement».

Dans le monde de la mode : «Les meggings — ou leggings pour hommes — le GQ dit : c’est NON. http://www.gq.com/style/blogs/the-gq-eye/2012/12/gq-addresses-the-meggings-movement.html?mbid=social_twitter_gqmagazine» (@hugodumas).

Dans le monde médical : «#French word du jour : “mamanexiques” – “mommyrexics”, women who diet during #pregnancy. http://www.lapresse.ca/arts/et-cetera/201212/06/01-4601337-maigrir-enceinte-cest-glamour.php via @LP_LaPresse #health» (@wraillantclark).

Dans le monde familial : «Hadn’t heard this term before : was helicopter parents, now it’s “snowplow parentshttp://bit.ly/Xi01Qn #cdnpse» (@Margin_Notes).

Dans le monde de la discrimination : «Qu’est-ce que l’hétérosexisme ? http://j.mp/ZJ6FNV #discrimination #privilège» (@cynocephale).

Dans le monde numérique : «J’ai appris dans ce magazine que mobo vient de la contraction de “mobile bohemian”, une personne qui utilise son téléphone portable (comme le iPhone) dans un nombre varié de circonstances et à des fins multiples et diverses» (blogue le Baiser de la mouche, 21 novembre 2011). Question : le mobo est-il un mobinaute comme les autres ?

Dans le monde numérique, bis : «I allow myself to Webulize only once a week now» (David Foster Wallace, lettre à Erica Neely, 3 juillet 2001, cité dans Every Love Story Is a Ghost Story, p. 286).

Dans le monde de la rétro-immigration : «tiens, un nouveau mot : impat’ http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/30/impatries-l-amere-patrie_1797400_3224.html» (@mahiganl). C’est, bien sûr, l’antonyme d’expat’.

Dans le monde, tout court : «Ainsi, la littérature internationale qui lui est consacrée avance parfois la notion de “glocalisme” ou de ?“glocalisation” pour évoquer les relations entre le global et le local» (Jacques Commaille).

À vous de choisir. Tous les (dé)goûts sont dans la nature.

 

Référence

Max, D.T., Every Love Story Is a Ghost Story. A Life of David Foster Wallace, New York, Viking, 2012, 309 p.

La terminaison du jour

Jean-François Vilar, Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués, 1993, couverture

Ce ne sont pourtant pas les mots en -ade qui manquent en français. Le Petit Robert (édition numérique de 2010) en donne plus de 200.

On en invente néanmoins de nouveaux, et depuis longtemps.

Il neige ? @rdimatin parle de floconade.

Pour désigner les série télévisées américaines, Tonino Benacquista invente américanade (la Commedia des ratés, p. 98).

Les revues théâtrales de Gratien Gélinas mettaient en scène le personnage de Fridolin, d’où leur intitulé (Fridolinades).

En 1753, Morelly publie Naufrage des isles flottantes, ou Basiliade du célèbre Pilpai.

Dans un registre un brin différent, l’excellent Jean-François Vilar propose enculade (Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués, p. 157 et p. 283).

Il faut de tout pour faire un monde.

P.-S. — Au moment de mettre ce texte en ligne, l’Oreille tendue découvre l’existence du compte Twitter @wikinade.

 

Références

Benacquista, Tonino, la Commedia des ratés, Paris, Gallimard, coll. «Série noire», 2263, 1991, 242 p.

Vilar, Jean-François, Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Roman noir, Paris, Seuil, coll. «Fiction & Cie», 1993, 475 p.

Message d’intérêt public, venu du passé

Alex Harvey est un des meilleurs fondeurs au monde. Les médias québécois parlent souvent de lui, car c’est un compatriote.

C’était le cas à la radio de Radio-Canada l’autre jour. L’oreille de l’Oreille s’est fortement tendue ce jour-là. L’annonceur parlait en effet d’une personne nommée «Hââârvé», transformant un patronyme français en patronyme anglais. (Pensez, de même, au Suisse «Rôôdgeurr» Federer.)

La situation n’est pas nouvelle. Dans un brillantissime texte de 1980, «L’effet Derome ou Comment Radio-Canada colonise et aliène son public», André Belleau avait montré ce que cache parfois quelque chose d’aussi banal (en apparence) que la prononciation, en l’occurrence «l’étonnante phonologie radio-canadienne» (éd. de 1986, p. 111).

Le point de départ de Belleau était une question : pourquoi Bernard Derome, le présentateur vedette de la télévision de Radio-Canada, prononçait-il tous les mots étrangers comme s’il s’agissait de mots anglais ? Par sa façon, entre autres exemples, de dire I.R.A. («Aille-âre-ré», p. 109), Camp David («Kèmm’p Dééveude», p. 110) ou Robert Mugabe («Rââbeurte», p. 111), Derome parlait anglais «à travers le français» (p. 110).

D’un trait linguistique, Belleau parvenait à faire un trait idéologique, chez l’animateur en premier lieu, mais pas uniquement. La prononciation de Derome était «une forme particulièrement efficace de mépris et de dégradation d’une langue par le biais d’interventions sur le signifiant» (p. 113) et le signe d’une «colonisation culturelle» (p. 114). Elle ramenait toutes les formes d’altérité à une seule, l’anglaise, au détriment de la diversité du monde :

L’unilinguisme québécois, fait politique, social, collectif, doit s’accompagner sur le plan individuel, comme chez les Danois, les Hollandais, les Hongrois, d’une sorte de passion pluriculturelle. C’est la carte opposée que joue Radio-Canada (p. 113).

Ce qui était «obscène» en 1980 (p. 110) — cette alternance codique devenue naturelle — ne l’est pas moins aujourd’hui.

P.-S. — Peut-être était-ce le même «effet Derome» qui, l’été dernier, a poussé une animatrice de la radio de Radio-Canada à prononcer «slogeune» le mot «slogan».

 

[Complément du 24 octobre 2014]

L’Oreille tendue connaît, et recommande, «L’effet Derome» depuis de nombreuses années. Travaillant à sa bibliographie des écrits d’André Belleau, elle découvre une version antérieure de ce texte, sans le nom de Derome. Il s’agit d’un texte de vingt-neuf lignes paru dans la rubrique collective «À suivre» de la revue Liberté en 1976.

Extrait :

On dira : ce sont des broutilles. Certes, sauf que si un peintre allemand [Max Ernst], une œuvre musicale russe [de Moussorgsky], un livre allemand [d’Oswald Spengler] se voient curieusement relayés par l’anglais, c’est peut-être que l’altérité elle-même est anglaise, qu’elle forme tout l’horizon. Ne pas pouvoir accueillir l’autre directement, cela s’appelle être colonisé.

La leçon méritait déjà d’être apprise.

 

[Complément du 14 septembre 2015]

Quelques années après Belleau, le philosophe Laurent-Michel Vacher, sur un mode plus léger, enfonce le même clou. Ça se trouve dans son livre Histoire d’idées (1994) :

«Quand vous rencontrez un nom étranger bizarre et inconnu, ne le prononcez pas aussitôt avec l’accent anglais comme si vous étiez commentateur de hockey à la radio : tous les étrangers ne sont pas des Anglais ! Et d’ailleurs, tant qu’à massacrer un nom, mieux vaut le massacrer en français, non ? Essayez de vous y habituer en prononçant avec des sons purement français des noms comme Georges Friedmann, Judith Miller, Saint-John Perse (trois Français, d’ailleurs) ou Élisabeth Kubler-Ross — “Cu-blair-rosse” et non pas “Keuh-bleuw-Waass”» (p. 19)

«Prononcez [Georges Berkeley] “bair-clé” avec des sons bien français» (p. 23).

«Sigmund Freud, médecin autrichien (1856-1939). Prononcer “freude” comme si c’était un mot français (seuls les snobs essaient de dire “zigmunt-froït” en singeant l’accent allemand)» (p. 149).

 

Références

Belleau, André, [s.t.], Liberté, 106-107 (18, 4-5), juillet-octobre 1976, p. 384. https://id.erudit.org/iderudit/30915ac

Belleau, André, «L’effet Derome ou Comment Radio-Canada colonise et aliène son public», Liberté, 129 (22, 3), mai-juin 1980, p. 3-8; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 82-85; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 107-114; repris dans Laurent Mailhot (édit.), l’Essai québécois depuis 1845. Étude et anthologie, Montréal, Hurtubise HMH, coll. «Cahiers du Québec. Littérature», 2005, p. 187-193; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 105-112. https://id.erudit.org/iderudit/29869ac

Vacher, Laurent-Michel, Histoire d’idées à l’usage des cégépiens et autres apprentis de tout poil, jeunes ou vieux, Montréal, Liber, 1994, 259 p.