Plus tôt aujourd’hui, l’Oreille tendue donnait une conférence intitulée «Diderot : de l’Encyclopédie à Wikipédia». Elle y glissait un mot des positions religieuses de Diderot, de Voltaire, du baron d’Holbach, de l’abbé de Prades, du père Berthier.
La conférence avait lieu dans un séminaire. Au mur, on lisait ceci :
Samedi, toujours en après-midi, à Québec cette fois-là, elle interviendra lors de la journée sur la nordicité qui se tiendra au Musée de la civilisation. Sujet ? «Notre sport national ? Parler de hockey !»
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Dans la livraison du 6 mars 2016 de l’émission Des Papous dans la tête de France Culture («Tous papoupoétiques»), on a pu entendre Patrice Delbourg déclarer ceci : «La poésie, on ne sait pas toujours ce que c’est, mais on la reconnaît tout de suite quand on la rencontre, disait Jean L’Anselme […].»
En 1964, la Cour suprême des États-Unis devait statuer sur le caractère obscène, ou pas, du film les Amants de Louis Malle. Un des juges, Potter Stewart, affirma alors ceci : «I shall not today attempt further to define the kinds of material I understand to be embraced within that shorthand description [hard-core pornography]; and perhaps I could never succeed in intelligibly doing so. But I know it when I see it […].» Autrement dit, la pornographie, on ne sait pas toujours ce que c’est, mais on la reconnaît tout de suite quand on la rencontre.
Tout est affaire d’œil / d’oreille.
[Complément du 4 octobre 2016]
Variation canine sur le même thème.
City's lawyer says when it comes to identifying a #pitbull: "It's like pornography, you know it when you see it." #polmtl
Durant le onzième épisode de la quatrième saison de la série télévisée House of Cards («Chapter 50»), le président des États-Unis, le fort vilain Frank Underwood (Kevin Spacey), a une discussion avec un crack des moteurs de recherche sur Internet. Il ne comprend rien au jargon («Façon de s’exprimer propre à une profession, une activité, difficilement compréhensible pour le profane», le Petit Robert, édition numérique de 2014) de son interlocuteur, d’où cet ordre : «Give me English.» L’Oreille tendue compte bien utiliser cette injonction un de ces jours.
P.-S. — Vendredi dernier, l’Oreillea twitté cette phrase, accompagnée du mot-clic #HouseOfCards. Quelques minutes plus tard, son tweet a été aimé par le compte du fantôme de Zoe Barnes. L’Oreillea alors twitté que son tweet avait été aimé. Le fantôme a de nouveau aimé. Joies de la récursivité !
«Il y a moins de six mois il était encore parmi les séminaristes, engouffrant avec la même componction la lecture spirituelle et le rôti, rêvant, entre le dessert et le café, d’une perfection qui serait dans le monde comme n’y étant pas…»
Gilles Marcotte, le Poids de Dieu, Paris, Flammarion, 1962, 218 p., p. 107.