Les plus bêtes sont-ils les chants les plus beaux ?

Michel Biron, De Saint-Denys Garneau, 2015, couverture

L’Oreille tendue lit ces jours-ci la biographie que vient de consacrer son pote Michel Biron au poète québécois Saint-Denys Garneau.

Elle y trouve ceci, tiré d’une lettre de Garneau à Jean Le Moyne du 4 avril 1934 : «C’était trop fort ! Je n’ai pas pu y tenir et je leur ai carrément chanté des bêtises» (citée p. 213).

Chanter des bêtises, donc. Le sens de cette expression québécoise ? Agonir d’injures, en quelque sorte.

 

Référence

Biron, Michel, De Saint-Denys Garneau. Biographie, Montréal, Boréal, 2015, 450 p. Ill.

De la thèse

Tiphaine Rivière, Carnets de thèse, 2015, couverture

Ce roman graphique se laisse lire sans déplaisir. L’auteure a voulu tout couvrir : le choix de faire une thèse, le dépôt du sujet, les relations avec les autres doctorants et le directeur de thèse, les problèmes d’argent, la difficulté à aboutir, la procrastination, le couple qui éclate, la soutenance (et son pot), l’incertitude professionnelle (après la thèse), les questions de la famille, les types de doctorants, les problèmes (individuels et collectifs) de financement, etc. Le portrait n’est flatteur ni pour l’Université (française) ni pour le directeur de thèse. Deux citations (cruelles) : «Je pense que je vais bien faire bouger le monde de la ponctuation à la Renaissance !» (p. 14); «Littérature médiévale, fait chier… Ma culture Moyen Âge c’est Game of Thrones… Éventuellement Robin des Bois à cause du ménestrel» (p. 41).

Qu’on se rassure : le personnage principal finira par soutenir.

 

Référence

Rivière, Tiphaine, Carnets de thèse, Paris, Seuil, 2015, 179 p.