Autopromotion 167

Demain soir, le 11 mars, à 19 h 30, l’Oreille tendue présentera une conférence intitulée «Quelques idées reçues sur la langue (au Québec)» à la bibliothèque d’Ahuntsic. Renseignements ici.

Une nouvelle beurrée

Le 20 mai 2013, l’Oreille tendue proposait à l’Univers d’appeler langue de margarine «la langue de certains chroniqueurs gastronomiques», une langue «pétrie de lieux communs, de clichés, de tournures alambiquées».

Nouvel exemple, tiré de la Presse du jour (cahier Gourmand, p. 4). On y apprend que l’ouest de Montréal est une «zone de mieux en mieux servie en restauration actuelle». Qu’est-ce que la «restauration actuelle» ? Le contraire de la «restauration inactuelle» ? De la «restauration intemporelle» ? Une forme de «restauration contemporaine» (mais en mieux) ?

L’Oreille veut savoir.

P.-S. — Que pareille expression se trouve dans la Presse n’est que justice. La chronique gastronomique de ce journal nous a en effet gâté au fil des ans : «Le lieu […] n’éblouit ni par son décor magique ni par son atmosphère urbaine moderne» (22 février 2014); «De l’asiatique-funky trippant» (29 mars 2014); «L’esprit [du restaurant] est très scandinave, mais il manque les chandelles» (11 mai 2014); «une cuisine ancrée résolument dans les traditions, mais impeccablement moderne» (23 août 2014); «la cuisine, toujours ancrée dans des ingrédients d’ici, mais résolument française» (24 août 2014); «Dans ce type d’endroit urbain gentil de qualité […]» (19 novembre 2014); 2015 sera l’année «des plats intelligents et humbles, mais néanmoins goûteux» (1er janvier 2015).

P.-P.-S. — Résolument est peut-être l’adverbe favori des chantres de la langue de margarine.

Accouplements 14

Claire Legendre, le Nénuphar et l’araignée, 2015, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)

Le chiffre du jour ? 27.

«À vingt-sept ans, j’ai commencé à redouter la mort. C’était nouveau» (le Nénuphar et l’araignée, p. 18).

«Je venais d’avoir vingt-sept ans, l’âge parfait pour les résolutions. La jeunesse s’éloigne de soi à cet âge (du moins son innocence) et on entre, pour le meilleur et pour le pire, dans le monde adulte, on doit faire face, résoudre les problèmes et attaquer son avenir pour ne pas qu’il nous détruise» (Requiem pour un couple épuisant, p. 60).

 

Références

Chassay, Jean-François, Requiem pour un couple épuisant et autres nouvelles, Montréal, Leméac, 2015, 163 p.

Legendre, Claire, le Nénuphar et l’araignée, Montréal, Les Allusifs, 2015, 100 p.