Dictionnaire des séries 34

Veuve du hockey : compagne délaissée par l’amateur de hockey, voire par un joueur.

Exemple : «T’allais dev’nir veuve du hockey» (Pierre Bertrand, «Hockey», chanson, dans Beau dommage, Passagers, 1978).

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

L’art du portrait en miniature

Jean Echenoz, les Grandes Blondes, 1995, couverture

«Béliard est un petit brun maigrelet, long d’une trentaine de centimètres et présentant un début de calvitie, une raie sur le côté, une lèvre supérieure et des paupières tombantes, un teint brouillé. Il est vêtu d’un complet de coton brun, cravate violet foncé, petits souliers marron glacé cirés à la salive. Visage veule assez disgracieux quoique expression déterminée. Bras croisés, ses doigts dépassant de manches un peu trop longues pianotent sur ses coudes.»

Jean Echenoz, les Grandes Blondes. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 1995, 250 p., p. 36.

Dictionnaire des séries 33

Roy MacGregor, le Fantôme de la coupe Stanley, 2007, couverture

Au hockey, qui tricote contrôle habilement la rondelle en mouvement.

Exemples

On a saisi la rondelle
Tricotant tous deux
Comme de vrais professionnels
On se dirigeait vers les buts adversaires
(Les Jérolas, «Le sport», chanson, 1967).

En tricotant il a fait son ch’min
Jusqu’au Forum de Montréal
(Robert Charlebois, «Champion», chanson, 1987).

[Sim] reprit plutôt ses vieilles habitudes de hockey de ruelle, en essayant de tricoter entre tous les joueurs de l’équipe adverse pour pouvoir marquer un but et devenir ainsi le héros du jour (le Fantôme de la coupe Stanley, p. 89).

Est-ce pour cela que les partisans des équipes de hockey forment un groupe tricoté serré ?

Attention : à force de trop tricoter, on peut faire dans la dentelle. Ce n’est pas recommandé

 

[Complément du 7 juin 2014]

Dentelle fait également partie de la garde-robe des footballeurs (ceux du soccer). Exemple tiré d’un article du Devoir sur l’équipe nationale du Brésil pour la Coupe du monde 2014 : «En tout état de cause, les fans ne doivent toutefois pas s’attendre à ce que la dentelle figure en tête de liste des priorités de la sélection brésilienne : la manière, c’est bien, mais le succès, c’est mieux; en fait, il n’y a au fond que ça de vrai» (7-8 juin 2014, p. A7).

 

[Complément du 9 mars 2017]

Si l’on en croit William S. Messier, on peut tricoter dans d’autres sports que le hockey, par exemple au basketball : «C’est une de leurs marques de commerce [aux Harlem Globetrotters] : ils tricotent avec le ballon» (le Basketball et ses fondamentaux, p. 102).

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

 

Références

MacGregor, Roy, le Fantôme de la coupe Stanley, Montréal, Boréal, coll. «Carcajous», 11, 2007, 156 p. Traduction de Marie-Josée Brière. Édition originale : 2000.

Messier, William S., le Basketball et ses fondamentaux. Nouvelles, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 12, 2017, 239 p.

Profusion pronominale

Des élèves découvrent le iPad dans un cadre scolaire.

Elle dit : «C’est bien plus facile pour l’organisation et c’est bien plus le fun d’apprendre quand tu peux vraiment toucher les affaires, lance la jeune fille. […] Tous les papiers que les gens mettaient dans leurs agendas et qu’ils pouvaient perdre, dans l’iPad, tu sais que tout va rester là.»

Lui : «C’est un peu d’adaptation parce que tu n’es pas habitué au début.»

Elle aurait pu dire — l’emploi du pronom indéfini est banal au Québec —, mais elle ne dit pas : «C’est bien plus facile pour l’organisation et c’est bien plus le fun d’apprendre quand on peut vraiment toucher les affaires, lance la jeune fille. […] Tous les papiers que les gens mettaient dans leurs agendas et qu’ils pouvaient perdre, dans l’iPad, on sait que tout va rester là.»

Lui : «C’est un peu d’adaptation parce qu’on n’est pas habitué au début.»

Elle aurait aussi pu dire, plus simplement : «C’est bien plus facile pour l’organisation et c’est bien plus le fun d’apprendre quand je peux vraiment toucher les affaires, lance la jeune fille. […] Tous les papiers que les gens mettaient dans leurs agendas et qu’ils pouvaient perdre, dans l’iPad, je sais que tout va rester là.»

Lui : «C’est un peu d’adaptation parce que je n’étais pas habitué au début.»

L’identité n’est pas une chose toujours bien établie. Le choix des pronoms le révèle.

P.-S. — Merci à @GPinsonM19 d’avoir attiré l’attention de l’Oreille tendue sur l’article du quotidien le Droit d’où sont tirées les deux premières citations.

Dictionnaire des séries 32

Roy MacGregor, Cauchemar à Nagano, 2003, couverture

Personne n’aime perdre. Perdre et mal paraître, c’est pire. Cela peut toucher un joueur en particulier ou une équipe au complet.

Les carcajous avaient gagné, mais ils n’étaient pas vraiment satisfaits de leur performance. Ils avaient mal paru en défense, alors que c’était un des aspects de leur jeu dont ils étaient particulièrement fiers (Cauchemar à Nagano, p. 109).

Le Canada a mal paru (la Presse, 4 mai 2004, p. S6).

L’expression s’emploie aussi dans d’autres sports, par exemple le football.

La défense des Falcons fait mal paraître Peyton Manning (la Presse, 18 septembre 2012, cahier Sports, p. 6).

Essayez donc de bien paraître. Ce sera tout à votre avantage.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

 

Référence

MacGregor, Roy, Cauchemar à Nagano, Montréal, Boréal, coll. «Carcajous», 8, 2003, 149 p. Traduction de Marie-Josée Brière. Édition originale : 1998.