Autopromotion 037

L’Oreille tendue en pleine gloire adolescente
L’Oreille tendue en pleine gloire adolescente

Tout à l’heure, entre 9 h et 10 h, au micro de Franco Nuovo (Dessine-moi un dimanche), à la radio de Radio-Canada, l’Oreille tendue causera langue et baseball.

Il sera question de ceci.

Il ne devrait pas être question de la photo ci-dessus.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien et l’Oreille s’emmêler les pinceaux en latin ici.

Le don d’être vu

Publicité à la télé : un barman prépare, avec ostentation, un cocktail. Commentaire du cadet de l’Oreille tendue : «Skills !»

Skills ? S’emploie pour marquer l’admiration : qui mérite cet honneur a du talent et aime le montrer (l’épate, voire le tape-à-l’œil, est son essence). Ne concerne que les activités cool : attraper une passe difficile au football peut valoir un Skills bien senti; définir un mot avec ce que l’on espère être le plus de précision possible, non.

Jeu(x) de mains…

En France, chez @fbon : «puits caillou ciseaux papier».

En France toujours, chez @hjeanney : «pierre-ciseaux-feuilles».

Au Québec, chez @JeanSylvainDube comme chez l’Oreille tendue : «roche-papier-ciseaux».

Il y aurait aussi, selon le site GoldenMap : «papier-caillou-ciseaux», «pierre-papier-ciseaux», «feuille-caillou-ciseaux», «shifumi» et «janken».

Wikipédia est encore plus riche :

Pierre-feuille-ciseaux est un jeu effectué avec les mains et opposant un ou plusieurs joueurs. Il existe de nombreuses variantes régionales et appellations : papier-caillou-ciseaux ou chifoumi en France, roche-papier-ciseaux au Québec, pierre-papier-ciseaux en France et Belgique, feuille-caillou-ciseaux en Suisse, Schnick-Schnack-Schnuck en Allemagne, Rock-Paper-Scissors ou Rochambeau aux États-Unis, morra cinese (mourre chinoise) en Italie, Kawi-Bawi-Bo en Corée, Jan-Ken au Japon, Yan-Ken-Po au Pérou.

Tout cela pour un seul et même jeu de mains.

Minute touristique locale

Rawdon est une municipalité québécoise. «Géographiquement localisée à la limite des basses-terres du Saint-Laurent et de la chaîne de montagne des Laurentides dans Lanaudière», dixit le site municipal, «la Municipalité de Rawdon constitue un important carrefour routier situé à soixante (60) kilomètres au nord de Montréal […]». Elle compte 10 241 habitants.

La Commission de toponymie du Québec la présente ainsi, en insistant sur sa diversité ethnique :

Dans les premiers contreforts des Laurentides, à une altitude de plus de 150 m, a été implantée la municipalité bilingue et cosmopolite de Rawdon, près de Joliette. […] Le côté cosmopolite de Rawdon, marqué par les gentilés français et anglais reconnus Rawdonois et Rawdonite, est tributaire de l’origine des colons arrivés au début du XIXe siècle : Irlandais, Écossais (Montréal et New Glasgow), Anglais (Montréal et Terrebonne), Loyalistes américains. Si des terres ont été concédées aussi tôt que 1799 à des Loyalistes, ce n’est que vers 1830 que la colonie reçoit ses premiers colons francophones venus de Saint-Jacques-de-l’Achigan.

Puisque les deux mots y sont — «bilingue et cosmopolite» —, on peut supposer qu’ils ne veulent pas dire exactement la même chose. À y regarder de plus près, c’est un peu moins clair.

Au début du XIXe siècle, les colons parlent anglais; «vers 1830» arrivent les francophones : voilà pour le bilinguisme. Il existe même des «gentilés français et anglais reconnus», en l’occurrence «Rawdonois et Rawdonite».

Qu’en est-il du cosmopolitisme ? Ça se complique. Selon le Petit Robert (édition numérique de 2010), cosmopolite signifie «Qui comprend des personnes de tous les pays; qui subit des influences de nombreux pays (opposé à national). Ville cosmopolite.» Or il y aurait eu, à Rawdon, des Irlandais, des Écossais (du Québec : Montréal et New Glasgow), des Anglais (du Québec : Montréal et Terrebonne) et des Loyalistes américains — bref, pour l’essentiel, des Anglo-saxons proches. Les francophones, eux, arrivaient d’à côté, Saint-Jacques-de-l’Achigan. Il ne faudrait peut-être pas confondre Rawdon avec Paris ou New York.