C’est clair, non ?

Stéphane Larue, le Plongeur, 2016, couverture

Importé de l’anglais to clear, clairer a plus d’un sens dans le français populaire du Québec.

Pour passer tout juste, le verbe est disponible : «Le Vista fait une brusque embardée au moment où l’hydravion passant en rase-mottes claire tout juste l’antenne radio» (Autour d’Éva, p. 364); «Ils montent la marche. Florence se penche en entrant afin de clairer le petit chambranle de la porte» (Correlieu, p. 181).

Se faire congédier ? «J’étais certain que j’allais me faire clairer sur-le-champ» (le Plongeur, p. 80).

Qui gagne un salaire intéressant après impôt est réputé clairer un bon salaire.

Enfin et bref, pour tout ce qui concerne le fait d’éviter, de vider ou de dégager, clairer peut être d’un bon rendement.

À votre service.

 

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté Correlieu le 14 novembre 2002.

 

Références

Hamelin, Louis, Autour d’Éva. Roman, Montréal, Boréal, 2016, 418 p.

La Rocque, Sébastien, Correlieu. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2022, 192 p.

Larue, Stéphane, le Plongeur. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 11, 2016, 568 p.

Imbibition numérique

«Boire en wifi», photo tirée du site site de la compagnie Hendrick van der Zee, 12 mars 2015

Entendu hier, en famille et en voiture : «Bois en wifi.»

L’oreille de l’Oreille s’est tendue : elle ne connaissait pas l’expression boire en wifi.

Le Wiktionnaire, si, l’expression ayant au moins une décennie : «Boire sans contact entre le contenant et la bouche.»

Oui, cela fait partie du vocabulaire de l’imbibition.

Oui, l’Oreille s’est couchée moins niaiseuse.

 

Illustration : site de la compagnie Hendrick van der Zee, 12 mars 2015

La clinique des phrases (yyyy)

La clinique des phrases, Charles Malo Melançon, logo, 2020

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Deux phrases, tirées d’un essai québécois récent :

«À quelque part, la fatigue me motive à vivre des vies par procuration […]»;

«À quelque part, je refuse probablement le vide».

L’Oreille l’a déjà dit et répété (c’est une autre de ses guerres perdues d’avance) : quelque part n’a besoin ni de à, ni de en, bien au contraire. Ces prépositions sont parfaitement inutiles; certains diraient que leur emploi est fautif.

Donc :

«La fatigue me motive à vivre des vies par procuration […]»;

«Je refuse probablement le vide».

À votre service.

P.-S.—L’Oreille se passerait volontiers, en règle générale, de quelque part. On pourrait lui reprocher son intransigeance en ce domaine.

Si vous le voulez bien, faisons le point

5000

 

L’Oreille tendue est née le 14 juin 2009.

En chiffres, cela donne :

5 000 billets (celui-ci est le 5 000e), dont 970 contiennent au moins un «Complément» (certains en contiennent plusieurs, notamment celui sur la folie des bars);

un peu moins de 3 050 000 vues;

5 635 commentaires;

3 228 photos;

164 vidéos;

15 566 URL uniques pour 28 603 liens (internes ou externes);

beaucoup de collaborateurs (merci à tous);

281 750 «tentatives de connexion malveillantes bloquées»;

98 674 «commentaires indésirables bloqués».

L’entrée la plus populaire ? Encore et toujours swag, avec plus de 580 000 visionnements. «Depuis le 1er jour», dixit WordPress, sa meilleure journée reste le 29 avril 2012, avec 6 094 vues, essentiellement pour ce texte.

Les quinze articles les plus populaires ?

Du postcool [swag]

Unicité vitale [yolo]

Sic

Divergences transatlantiques 012 [thermos]

Histoires (d’abord) de chalet [sauf une fois]

Au carré [malaisant]

Le dilemme de l’autobus

De la germaine

Divergences transatlantiques 015 [gosses]

Non, point du tout [pantoute]

Défense et illustration de la garnotte

Du mot(t)on

Crissement riche

Rime en -ag [vagg]

bs

Si l’on en croit Google («Top performing queries»), plein de gens visitent l’Oreille pour l’expression gueule d’empeigne. Elle ne sait pas trop quoi en penser.

Qu’est-ce que ce blogue ? L’Oreille tendue a donné un long entretien à ce sujet à Emmanuelle Lescouët en 2021. Ça se trouve sur le Carnet de la Fabrique du numérique sous le titre «Penser publiquement la recherche». (Il lui est aussi arrivé de répondre à ses propres questions, par exemple ici et .)

On continue ? On continue.

«Gueule d’empeigne», selon Google

[Complément du jour]

L’Oreille tendue, c’est un blogue. C’est aussi des livres tirés, complètement ou partiellement, du blogue.

Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 125 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

L’Oreille tendue, Montréal, Del Busso éditeur, 2016, 411 p.

Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, 194 p.

La vie et l’œuvre du professeur P. Sotie, Montréal, À l’enseigne de l’Oreille tendue, 2022, 56 p.