On s’appelle et on déjeune

Edvard Munch, «Le cri», 1910

Soit les deux phrases suivantes :

«Les mots semblent arrachés d’une gorge desséchée, râpant l’écorce des pins et traînant dans leurs ondes d’infimes particules de roches et de bois. Ils prennent vie et se transforment au fur et à mesure qu’ils s’éloignent de leur source. Un cri devenu jappement devenu ouac. Le coyote se tourne aussitôt en direction du bruit et montre les crocs» (Dixie, p. 144-145).

«Je suis arrivé. En secouant son uniforme, il se tourna vers la cabane à Monti pour lâcher un ouac» (la Bête creuse, p. 81).

Le ouac — qu’on lâche volontiers — a une dimension sonore évidente : bruit, appel, cri. Sans dire pourquoi — fidèle à son habitude —, Léandre Bergeron précise : «Cri de surprise, de douleur» (1980, p. 345).

Ephrem Desjardins, en 2002, préfère la graphie wak (ou ouac) : «Cri très fort. Lâcher un wak» (p. 145). En 2015, chez Pierre Desruisseaux, c’est wack : «[angl. cri] Lâcher un wack (wak, waque) : Lancer un cri» (p. 326).

Ça fait désordre.

 

Illustration : Edvard Munch, «Le cri», 1910, tableau déposé sur Wikimedia Commons

 

Références

Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.

Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.

Desjardins, Ephrem, Petit lexique de mots québécois à l’usage des Français (et autres francophones d’Europe) en vacances au Québec, Montréal, Éditions Vox Populi internationales, 2002, 155 p.

DesRuisseaux, Pierre, Trésor des expressions populaires. Petit dictionnaire de la langue imagée dans la littérature et les écrits québécois, Montréal, Fides, coll. «Biblio • Fides», 2015 (nouvelle édition revue et augmentée), 380 p.

Messier, William S., Dixie. Roman, Montréal, Marchand de feuilles, 2013, 157 p. Ill.

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