De Jean Béliveau

Sous le titre «Le “Gros Bill” a 80 ans» (p. A7), le Devoir de ce matin publie un texte de l’Oreille tendue sur un joueur de hockey qui est aussi une icône culturelle, Jean Béliveau. Le texte est disponible ici.

Comme dans le cas de son texte sur Guy Lafleur, un complément filmo-vidéo-icono-musico-bibliographique, même partiel, s’impose bien évidemment. Les non-fans peuvent passer leur chemin.

Filmo (par ordre chronologique)

Here’s Hockey ! de Leslie McFarlane, Office national du film du Canada, 1953

Le Sport et les hommes d’Hubert Aquin et Roland Barthes, Office national du film du Canada, 1961

Un jeu si simple de Gilles Groulx, Office national du film du Canada, 1963

Vidéo

On trouve sur YouTube «Bleu, blanc, rouge» (1981) de Michel Como, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky.

Icono

Les tableaux de Benoît Desfossés et de Bernard Racicot sont visibles sur les sites Web de ces artistes.

Les œuvres de Serge Lemoyne sont reproduites dans plusieurs ouvrages, par exemple le catalogue d’exposition rédigé par Marcel Saint-Pierre, Serge Lemoyne, préface d’Andrée Laliberté-Bourque, prologue de Normand Thériault, Québec, Musée du Québec, 1988, 236 p. Ill.

Musico (par ordre chronologique)

La famille Soucy, «Le club de hockey Canadien», 1954

Oscar Thiffault et Marcel Martel, «Boom Boom», 1955

Denise Émond, «La chanson des étoiles du hockey», 1956

Oscar Thiffault, «Ils sont en or», 1957

Oswald, «Les sports», 1960

Les Jérolas, «La chanson du hockey», 1960

Les Jérolas, «La Tarantella al Canada», 1961

Les Jérolas, «Le sport», 1967

Robert Charlebois, «Demain l’hiver», 1967

Marthe Fleurant, «D’l’a gomme baloune», 1968

Georges Langford, «La coupe Stanley», 1973

Michel Como, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky, «Bleu, blanc, rouge», 1981. La version anglaise s’intitule «Red, White, Blue».

Jane Siberry, «Hockey», 1989

André Brazeau, «Ti-Guy», 2002

Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008

Loco Locass, «Le but», 2009

Biblio

Barbeau, Jean, Ben-Ur, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», no 11-12, 1971, 108 p. Ill. Présentation d’Albert Millaire.

Béliveau, Jean, Chrystian Goyens et Allan Turowetz, Ma vie bleu-blanc-rouge, Montréal, Hurtubise HMH, 2005, 355 p. Ill. Préface de Dickie Moore. Avant-propos d’Allan Turowetz. Traduction et adaptation de Christian Tremblay. Édition originale : 1994.

Bujold, Michel-Wilbrod, les Hockeyeurs assassinés. Essai sur l’histoire du hockey 1870-2002, Montréal, Guérin, 1997, vi/150 p. Ill.

Gravel, François, le Match des étoiles, Montréal, Québec/Amérique jeunesse, coll. «Gulliver», no 66, 1996, 93 p. Préface de Maurice Richard.

Hood, Hugh, Puissance au centre : Jean Béliveau, Scarborough, Prentice-Hall of Canada, 1970, 192 p. Ill. Traduction de Louis Rémillard.

Ménard, Sylvain, «Grand comme Jean Béliveau», dans Marc Robitaille (édit.), Une enfance bleu-blanc-rouge, Montréal, Les 400 coups, 2000, p. 138-145.

Poulin, Jacques, le Cœur de la baleine bleue. Roman, Montréal, Éditions du jour, coll. «Les romanciers du jour», no 66, 1970, 200 p.

Pozier, Bernard, «Génétique 1», dans Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991, 84 p., p. 30. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.

Richler, Mordecai, «The Fall of the Montreal Canadiens», dans Home Sweet Home. My Canadian Album, New York, Alfred A. Knopf, 1984, p. 182-209. Repris dans Dispatches from the Sporting Life, Foreword by Noah Richler, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 241-274. Édition originale : 2002.

Robitaille, Marc, Des histoires d’hiver, avec des rues, des écoles et du hockey. Récit, Montréal, VLB éditeur, 1987, 142 p. Ill. Nouvelle édition : Des histoires d’hiver avec encore plus de rues, d’écoles et de hockey. Roman, Montréal, VLB éditeur, 2013, 180 p. Ill.

Salutin, Rick, avec la collaboration de Ken Dryden, Les Canadiens, Vancouver, Talonbooks, 1977, 186 p. Ill. «Preface» de Ken Dryden.

Simard, André, la Soirée du fockey, dans la Soirée du fockey. Le temps d’une pêche. Le vieil homme et la mort, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», 40, 1974, 92 p. Préface de Normand Chouinard.

 

[Complément du 23 septembre 2011]

Le plus récent album de Marc Déry s’intitule Numéro 4 (Audiogramme, 2011). On y trouve une chanson du même nom, où il est question de Jean Béliveau (et de Bobby Hull).

 

[Complément du 30 août 2013]

Trois ajouts à la bibliographie :

Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.

Ménard, L. Jacques, avec Denis et Michèle Beauregard, Réussir. Aller au bout de ses rêves, Montréal, VLB éditeur, 2011, 288 p.

«Poète et amateur de hockey. Une interview de Gérald Godin avec Roland Giguère», le Maclean, 6, 12, décembre 1966, p. 65-66.

 

[Complément du 30 juin 2016]

Jean Béliveau a désormais sa rue à Longueuil.

Rue Jean-Béliveau, Longueuil, juin 2016

Les parties et le tout

Soit la publicité suivante :

Publicité pour les Schtroumps, Montréal, 2011

Tous les mots sont français : «Ne soyez pas mépris par leur air mignon.» Pourtant, ce n’est pas du français. (Suggestion de correction simple : Ne vous méprenez pas sur leur air mignon.)

Il est des cas où, en matière de langue, les parties ne forment pas un tout.

Voyage de découverte en Notulie

Philippe Didion, Notules dominicales de culture domestique, 2008, couverture

[Le texte qui suit s’inscrit dans un projet de «médiation numérique» intitulé «Autour de Publie.net» et mis sur pied par les bibliothèques de Montréal.]

Notulie. n.f. Pays littéraire. Il s’étend aux quatre coins d’Internet. Cap. Épinal. Langue off. Français. Hab. Notulographe et notuliens, notuliens et notuliennes. Climat. Tempéré. Hist. Indépendante dès son origine, la Notulie est fondée en mars 2001. Pol. Le créateur de la Notulie est Philippe Didion, dit «Le notulographe». Il a des ambassadeurs plénipotentiaires dans quelques pays (au Canada, cet ambassadeur est H.). Fête nat. 7 mars, date de la naissance de Georges Perec. Industr. Outre les Notules dominicales de culture domestique, la production de la Notulie est faite de chantiers (interminables) : Mémoire louvrière (œuvres commentées du musée du Louvre), Itinéraire patriotique départemental (descriptions de monuments aux morts régionaux), Invent’Hair (collection d’enseignes de figaros surtout français), Atlas de la Série noire, Films vus à la télévision et au cinéma, Déplacements de 1998 (pays, départements, villes, rues), Souvenirs quotidiens (avant le 4 mars 1997).

Comment accède-t-on à la Notulie ?

On peut s’abonner à la livraison électronique (quasi) hebdomadaire : sur le coup de midi — heure hexagonale —, le dimanche — «le dimanche, c’est […] le jour des notules» —, dans votre boîte de courriel, tombent les Notules dominicales de culture domestique. On dit alors que «les Notules sont servies». Pour les recevoir — et devenir «notulien de base» —, il faut en faire la demande : «les notuliens sont des victimes consentantes».

On peut consulter le site de leur auteur, Philipppe Didion, et lire les nouvelles livraisons au fur et à mesure qu’elles paraissent, de même que les plus anciennes. (Le titre du site est légèrement différent : s’y ajoute «(et de villégiature exotique)»).

On peut enfin lire le recueil qu’a publié publie.net en 2008 — puis, si on n’est pas déjà un abonné, le devenir ou aller visiter le site.

Peu importe : tous les chemins devraient mener à la Notulie.

La mission du notulographe tient en quelques mots :

Recension critique hebdomadaire des livres lus pendant la semaine, accompagnée d’un aperçu sur certains chantiers en cours et de quelques considérations plus ou moins inintéressantes sur ma trépidante existence.

Voilà qui paraît simple : livres lus, chantiers en cours, considérations autobiographiques. Mais l’est-ce (simple) ? Allons voir le recueil.

Philippe Didion y a sélectionné des textes parus entre 2001 et 2007, qu’il publie en ordre chronologique (chaque entrée est titrée, numérotée, datée). Ils sont de longueurs très variables. Exemple (radical) : «Samedi. (Bâillements). (no 284, 3 décembre 2006).» D’autres entrées font quelques pages.

Listes à l’appui, on y découvre ses goûts littéraires et cinématographiques : le roman policier, l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle), les finalistes du prix René-Fallet (il est du jury), les films français de série B; en ces domaines, l’érudition (primesautière) est constante. Sans être un grand défenseur du sport professionnel, le notulographe est pourtant fort attaché à son club de football, le SAS Épinal. Ses marottes reviennent au fil des pages : il ne mange pas — il croûte; il ne prend pas le métro — il métrotte. Il est plus porté sur le train que sur la voiture (ce qui, si l’on se fie à ses récits, est un choix judicieux). En matière de chasse à l’aptonyme, il n’a de leçon à recevoir de personne, pas même d’Antoine Robitaille.

Professeur de collège, il n’est pas toujours d’accord avec les autorités ni les programmes officiels. En société, il a un idéal — la transparence — et un ennemi — le chauffeur de bus. De-ci de-là, on apprend des choses sur sa santé : il a été grand brûlé, il est abstinent par obligation, il ne multiplie pas les exploits musculaires, il fume, il est adepte de la sieste («ma présence est indispensable at home, personne ne peut faire la sieste à ma place»). Plus jeune, il a fait son service militaire et joué dans le groupe musical Garlamb’Hic. Sa famille est fréquemment mise en scène : à l’officine, Caroline; leurs filles, Alice la cadette et Lucie l’aînée (on peut mesurer l’évolution de son diabète sous la rubrique «Vie merdicale»). On suit ce quatuor spinalien, «la Didionnée», en villégiature, où le pater familias aligne les triomphes halieutiques. Quelques passages plus sombres racontent des deuils. Philippe Didion est un homme d’habitudes, mais aussi de fidélités.

En Notulie, plusieurs qualités sont essentielles : le plaisir de dire je, la qualité du regard, une mémoire fertile, le sens de l’humour («Il y a décidément plus de pédophiles chez les instituteurs que chez les gérontologues»), le refus de l’esprit de sérieux («j’ai des convictions, auxquelles je n’hésite d’ailleurs pas à tordre le cou dès que ça m’arrange»), une bonne dose d’autodérision («Nous faisons un tour dans la ville, d’abord austère mais pas dépourvue de charme. Un peu comme moi, quoi»).

Philippe Didion a beau dire de son «aventure» qu’elle est «modeste et artisanale», ses lecteurs reviennent de Notulie la besace pleine. On pourrait dire de lui ce qu’il écrit de Jean-Claude Bourdais :

À cause aussi de l’empathie qui finit par se créer avec l’homme. Non que celui-ci déploie des trésors de séduction mais parce que, c’est le propre de ces ouvrages quand ils sont réussis, on finit par l’accepter comme un compagnon de sa propre vie, on s’attache à lui et parce que la manque d’indulgence dont il fait preuve pour lui-même vous renvoie à votre propre médiocrité.

Bienvenue en Notulie.

P.-S. — On l’aura compris : il existe un vocabulaire de la Notulie. On le trouve dans la livraison du 10 janvier 2010.

 

[Complément du 16 décembre 2012]

Notulographe et notuliens sont tous embarqués à bord du même navire, le Notulus (livraison du 9 décembre 2012).

 

[Complément du 14 octobre 2018]

Les archives de la Notulie sont disponibles en ligne sur deux sites.

Archives 2001-2011 : http://pdidion.free.fr/

Archives 2011-2018 : https://notulesdominicalesblog.wordpress.com/

 

[Complément du 13 mars 2023]

Sur Twitter, Bibliomancienne «vote pour une notulocratie plus représentative des notuliennes». Dont acte : voir la correction ci-dessus. Elle propose aussi de parler de «notulosphère». Dont acte, bis.

 

[Complément du 17 décembre 2023]

En 2023, le Notulographe présentait son travail sur les ondes de Radio Cristal, «La radio au cœur des Vosges». Ça s’écoute ici.

 

Référence

Didion, Philippe, Notules dominicales de culture domestique, Saint-Cyr sur Loire, publie.net, coll. «Temps réel», 2008, 355 p. Édition numérique.

Extension du domaine de la bibliothéconomie

Bibliothèque, Montréal, 2011

L’Oreille tendue est père de deux machines à manger. Elle est donc familière, dans leur incarnation industrielle, avec les ramen, cette branche très basse de la famille des nouilles, en sachet et en poudre. Elle ne savait cependant pas, jusqu’à tout récemment, qu’on pouvait les ranger, voire les classer dans une «raménothèque». C’est Nicolas Dickner qui le dit dans Tarmac (2009, p. 264). Croyons-le.

 

[Complément du jour]

Sur Twitter, à la suite de la parution de ce texte, Nicolas Dickner (@nicolasdickner) écrit qu’il «rêve d’une taxothèque, qui serait le répertoire de toutes les *thèques». À sa raménothèque, le Petit Robert (édition numérique de 2010) permet déjà d’ajouter ceci : artothèque, bibliothèque, cartothèque, cassettothèque, cinémathèque, diathèque, discothèque, filmothèque, génothèque, glyptothèque, iconothèque, infothèque, logithèque, ludothèque, médiathèque, phonothèque, photothèque, pinacothèque, pochothèque, programmathèque, sonothèque, téléthèque, vidéothèque. Ce n’est qu’un début.

 

[Complément du 12 avril 2012]

Nicolas Dickner a de la suite dans les idées. Dans une chronique parue dans Voir le 6 janvier 2010, il parle des «collectionneurs fous qui possèdent des catalogothèques exhaustives». De quoi ? Des catalogues IKEA. Ce sont des «ikéathécaires» (éd. de 2011, p. 126).

 

[Complément du 20 mai 2015]

Sur Twitter, l’Oreille vient de repérer deux -thèques qu’elle ne connaissait pas : la gypsothèque et la grainothèque.

 

[Complément du 5 janvier 2016]

Récolte du jour : une mangathèque et une chimiothèque.

 

[Complément du 24 janvier 2016]

Récolte du jour…

Via Marc Cassivi : «En attendant le jour propice où, plus grands, apercevant Fargo, Paris, Texas ou une autre pépite d’or dans la DVDthèque, ils se retourneront pour me demander : “C’est quoi, ça ?”» (la Presse+, 24 janvier 2016)

Via @bibliomancienne :

Bièrothèque, via Marie D. Martel

 

[Complément du 15 février 2016]

Les -thèques ne connaissent parfois pas de limites. Serait-ce le cas de l’Everitouthèque ? Every et Tout, ça fait beaucoup. (Merci à @ljodoin pour le tuyau.)

 

[Complément du 30 mars 2016]

Merci à l’Office québécois de la langue française de nous faire découvrir la défauthèque : «Document ou fichier qui recense différents types de défauts d’un produit, permettant de juger de son acceptabilité pour une clientèle.»

 

[Complément du 2 avril 2016]

Une bédéthèque, dans le Devoir du jour : «Comment diable André Franquin, si las, parvient-il à faire de ce QRN le chef-d’oeuvre que l’on sait ? On a tout intérêt à relire l’album, non pas le vieux tome écorné de votre bédéthèque perso, mais bien la toute récente et fascinante édition… commentée» (2-3 avril 2016, p. E6).

 

[Complément du 6 juillet 2016]

Xylothèque ? Évidemment : «Endroit où est conservée une collection d’échantillons de bois, notamment dans le but d’étudier l’anatomie et la physiologie de différents arbres», dixit l’Office québécois de la langue française.

 

[Complément du 19 septembre 2016]

Marc Langevin, le personnage principal du roman Vox populi (2016) de Patrick Nicol, gère une matériathèque :

La matériathèque est une pièce d’environ cinq mètres par cinq. Deux de ses murs sont couverts d’étagères et d’armoires verrouillables où sont rangés différents types de papier pour différents types d’impression, des outils ou de petits appareils — caméras, perceuses, enregistreuses numériques — et des ouvrages de référence. Plusieurs chariots roulants supportent une bonne quantité de dictionnaires destinés à être empruntés par les élèves. Un poste informatique est aménagé sur le mur du fond et, à l’opposé, se trouve le guichet par où Marc dispense ses services et qu’il devrait ouvrir, maintenant, puisqu’il est l’heure (p. 14-15).

 

[Complément du 20 septembre 2016]

Grâce à @mhvoyer, l’Oreille découvre «les Boulathèques, hauts-lieux du billard implantés à Lévis, Rimouski et Baie-Comeau». (Merci.)

 

[Complément du 11 octobre 2016]

Si l’on croit ce tweet, il existerait dorénavant des tissuthèques.

 

[Complément du 10 février 2017]

Que forment des bibliothécaires engagés dans la résistance politique et armés d’une collection de ressources ? Une résisthèque, dixit @bibliomancienne.

 

[Complément du 20 février 2017]

Une fabricathèque ? Par .

 

[Complément du 17 octobre 2017]

Pour le patrimoine, il y a la patrimathèque.

Pour les didacticiels, il y a la didacthèque.

 

[Complément du 18 février 2018]

Jean Cabut, alias Cabu, fait partie des collaborateurs de Charlie hebdo assassinés en janvier 2015. Sa ville natale, Châlons-en-Champagne, vient de décider de rebaptiser son espace Cabu en Duduchothèque, en souvenir du personnage du Grand Duduche. On peut légitimement penser que ce sera un cas unique. (Source : Livres hebdo, 16 février 2018.)

 

[Complément du 29 août 2019]

Lancer un service de don et d’échange de vêtements ? La médiathèque Persépolis (Saint-Ouen) aura sa fringothèque. On ne la confondra pas avec la Fringuothèque.

 

[Complément du 25 novembre 2019]

Via @bibliomancienne : «Dans le livre “Le pouvoir des imaginaires” (édition Arkhé, 2018), on réfère aux “bricothèques” (p. 23) pour décrire ces premières initiatives de mutualisation d’outils.»

Via @PCHAMOISEAU : «Identifier dans sa bibliothèque ce qui pour soi est bouleversant, essentiel ou déterminant : une sentimenthèque.»

 

[Complément du 11 août 2021]

Pour emprunter des objets, il y a, évidemment, l’objethèque (dixit Twitter).

 

[Complément du 20 juin 2022]

À Madrid, on range les chats à la gatoteca. (Merci à Luc Jodoin.)

 

[Complément du 24 décembre 2023]

C’est la veille de Noël : pensez aux joujouthèques.

 

Références

Dickner, Nicolas, Tarmac, Québec, Alto, 2009, 271 p. Ill.

Dickner, Nicolas, «Marshall McLuhan chez IKEA», Voir, 6 janvier 2010, repris dans le Romancier portatif. 52 chroniques à emporter, Québec, Alto, 2011, p. 125-128.

Nicol, Patrick, Vox populi. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 98, 2016, 89 p.

Monsieur Bricole s’interroge

L’Oreille tendue aime assez bricoler; elle a écrit un livre sur un mythe sportif québécois : elle ne peut donc qu’être sensible au cliché du mythe à boulons.

«Oubliez les quatre murs du CLSC et le règne du “chacun dans sa cour”, la région de Beauport déboulonne tous les mythes qui collent à notre système de santé» (le Devoir, 4 juin 2001).

«Permettez que l’on déboulonne le mythe des méga et gigahertz en lieu et titre des statues de Lénine» (le Devoir, 4 septembre 2001).

«Vidéo : les mythes alimentaires déboulonnés» (la Presse, 14 mai 2011, cahier Gourmand, p. 4).

Si les mythes sont déboulonnés, c’est nécessairement qu’ils ont été préalablement boulonnés. Question : (dé)boulonneur de mythe, c’est un métier ?

P.-S. — Le mythe peut aussi se dégonfler : «Breton dégonflera le mythe du déficit zéro» (le Devoir, 26-27 avril 2003). (Dé)gonfleur de mythe ? Que de questions sans réponse !

 

[Complément du 2 décembre 2012]

On pourrait aussi être (dé)gonfleur d’épouvantails : «Le politologue Stéphane Paquin, à son tour, dégonfle certains épouvantails liés à la mondialisation» (le Devoir, 1er-2 décembre 2012, p. F7).

 

[Complément du 4 septembre 2014]

Le stéréotype, fût-il sexuel, est aussi boulonné : «Élise Gravel déboulonne les stéréotypes sexuels dans son nouveau livre jeunesse» (@LibrairieMonet).

 

[Complément du 17 décembre 2014]

On peut aussi, semble-t-il, (dé)boulonner des tabous (@eli_B), des idées reçues (la Presse, 23 janvier 2013, cahier Affaires, p. 7), des clichés (@plusonlit) et des perceptions (le Devoir, 10-11 novembre 2012, p. A12).

Tant de boulons, si peu de clés.

 

[Complément du 16 janvier 2015]

Les mensonges auraient aussi des boulons.

 

[Complément du 4 octobre 2015]

Les règles seraient encore équipées de boulons : «La fameuse règle du 70 % déboulonnée» (la Presse+, 4 octobre 2015).

 

[Complément du 11 janvier 2016]

On ne se le dit pas assez : le préjugé itou est boulonné.

 

[Complément du 28 janvier 2016]

Le mariage aussi aurait des boulons.

 

[Complément du 21 février 2016]

Le cinéaste québécois Claude Jutra, trente ans après sa mort, est accusé de pédophilie. Interrogation dans la Presse+ du 19 février : «Peut-on déboulonner Claude Jutra sans déboulonner tout ce qu’il a touché ?» Il serait donc possible de déboulonner une personne / un personnage historique, voire «tout ce qu’il a touché». Ça commence à faire beaucoup.

 

[Complément du 3 juillet 2016]

Il y aurait des métaphores gonflées : «Économiste contestataire, Ianik Marcil dégonfle les métaphores trompeuses de ses confrères» (le Devoir, 2-3 juillet 2016, p. E8).

 

[Complément du 29 juillet 2016]

La légende a-t-elle des boulons ? Oui, selon Ian Manook (les Temps sauvages. Roman, Paris, Albin Michel, coll. «Le livre de poche. Policier», 34208, 2016 [2015], 573 p., p. 71).

 

[Complément du 3 août 2016]

Une certitude à boulons ? C’est ce que donne à penser le Devoir du jour (p. B6).

 

[Complément du 16 août 2016]

Vous vous demandiez comment tenaient les à prioris ? Ne cherchez plus.

 

[Complément du 29 décembre 2016]

On pourrait encore, semble-t-il, «dégonfler» une «thèse» (le Devoir, 24-25 décembre 2016, p. E8).

 

[Complément du 16 août 2017]

Les symboles ? Les symboles aussi : «Les symboles sécessionnistes déboulonnés» (la Presse+, 16 août 2017).

 

[Complément du 26 septembre 2017]

C’est écrit dans le Devoir des 23-24 septembre : «Éléphant, le conte moderne de Martin Suter, déboulonne les transformations génétiques» (p. F5). Elles ont donc des boulons elles aussi ?

Même jour, même journal, p. B1 : «Élections allemandes. L’indéboulonnable Merkel.»

 

[Complément du 11 octobre 2017]

Une figure à boulon(s) ? «Que garder et que déboulonner dans la figure de Lénine ?» se demande en effet France Culture sur Twitter.

 

[Complément du 4 mars 2018]

C’est écrit dans le Devoir de la fin de semaine : «elle déboulonnait les codes» (Magazine D, p. 3). C’est nouveau, ça.

 

[Complément du 3 mai 2018]

Les allégations aussi en auraient : «Des allégations déboulonnées une à une par le juge» (la Presse+, 3 mai 2018).

 

[Complément du 2 juillet 2018]

Les athlètes itou. Que dire d’un sportif dont la place dans son équipe est assurée ? Il est «indéboulonnable». C’est du moins ce qu’a déclaré Rémi Garde, l’entraîneur de l’Impact de Montréal — c’est du soccer et donc du football, et vice versa —, après le match de samedi dernier, au sujet d’un de ses milieux de terrain, Samuel Piette.

 

[Complément du 6 août 2018]

Il y a plus radical : «Dix mythes à abattre au pas de course» (la Presse+, 1er août 2018).

 

[Complément du 28 septembre 2018]

Les préoccupations aussi, dit-on : «Bref, c’est fascinant de voir, au fil des cinq matchs préparatoires qu’il a disputés, combien il a déboulonné une à une les préoccupations qu’il pouvait susciter» (Athlétique, 27 septembre 2018).

 

[Complément du 6 septembre 2020]

Dans l’actualité récente, il a beaucoup été question de la statue du premier premier ministre du Canada, John A. MacDonald, déboulonnée à Montréal le 29 août par des manifestants.

Signalons deux usages lexicaux qui paraissent nouveaux en contexte statuaire québécois.

Boulonnage : «Sculpteur recherché en vue du “boulonnage” d’un bronze de Jacques Parizeau» (le Devoir, 1er septembre 2020, p. A3).

Autodéboulonner : «Allez ! C’est le temps de vous autodéboulonner…» (caricature de Pascal, le Devoir, 2 septembre 2020, p. A6)

Continuons à tendre l’oreille.

 

[Complément du 29 septembre 2020]

Les rumeurs aussi auraient des boulons ? C’est le Journal de Montréal qui le dit : «Le DG déboulonne les rumeurs.»

 

[Complément du 26 octobre 2021]

Découverte ornithologique du jour : les noms d’oiseaux auraient des boulons. Il faudrait, semble-t-il, les leur enlever. C’est Radio-Canada qui le dit.

Site de Radio-Canada, manchette, 24 octobre 2021

 

[Complément du 11 novembre 2021]

Peut-être ne le saviez-vous pas, mais les rois auraient aussi des boulons : «Un déboulonnage en règle du roi au panache et au cheval blancs» (Twitter).

 

[Complément du 25 janvier 2023]

Autre occurrence du tabou à boulons, dans la Presse+ du jour : «Déboulonner les tabous de la maladie mentale.»

D’autres exemples ? Par là.

 

[Complément du 26 février 2023]

Un «succès médiatique» à «déboulonner» (Kevin Lambert, Que notre joie demeure, Montréal, Héliotrope, 2022, 381 p., p. 126) ? Pourquoi pas.