«Bastien n’appréciait pas particulièrement le ping-pong en solo, mais cela lui permettait de tendre l’oreille vers la chambre de Clara.»
Marie-Ève Thuot, la Trajectoire des confettis. Roman, Montréal, Les Herbes rouges, 2019, 615 p.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Bastien n’appréciait pas particulièrement le ping-pong en solo, mais cela lui permettait de tendre l’oreille vers la chambre de Clara.»
Marie-Ève Thuot, la Trajectoire des confettis. Roman, Montréal, Les Herbes rouges, 2019, 615 p.
«Réveillée, elle se dressa dans son lit et tendit l’oreille à un appel qui lui sembla tout proche. Mais, des extrémités de la nuit, les voix exténuées et infatigables des chiens de l’oasis lui parvinrent seules. Un faible vent s’était levé dont elle entendait couler les eaux légères dans la palmeraie. Il venait du sud, là où le désert et la nuit se mêlaient maintenant sous le ciel à nouveau fixe, là où la vie s’arrêtait, où plus personne ne vieillissait ni ne mourait. Puis les eaux du vent tarirent et elle ne fut même plus sûre d’avoir rien entendu, sinon un appel muet qu’après tout elle pouvait à volonté faire taire ou percevoir, mais dont plus jamais elle ne connaîtrait le sens, si elle n’y répondait à l’instant.»
Albert Camus, «La femme adultère», dans l’Exil et le royaume. Nouvelles, Paris, Gallimard, 1957. Édition numérique de 2012.
«J’étais seul dans le couloir. Je tendis l’oreille mais, n’entendant personne dans l’escalier, je sortis mon portefeuille pour y prendre ma carte d’achat d’essence à crédit, la seule carte de crédit que je possède. C’est un mince rectangle de plastique et, depuis quelques années, ces cartes de crédit sont devenues l’outil le plus précieux des cambrioleurs.»
Tucker Coe, le Poster menteur, traduction de R. Fitzgerald, Paris, Gallimard, coll. «Carré noir», 573, 1986, 246 p., p. 174. Édition originale : 1972.
«Je restai debout, près du poste de télévision, les yeux fixés sur la porte du salon, l’oreille tendue pour entendre, malgré la musique du du film, le son des voix dans l’entrée.»
Tucker Coe, le Sang des innocents, traduction de J. Hérisson, Paris, Gallimard, coll. «Série noire», 1235, 1968, 250 p., p. 55.
«L’appareil n’est pas enfermé dans une cabine mais simplement fixé au mur. Je lui tends une pièce de dix cents, elle forme le numéro, me passe le récepteur, puis se retire derrière la caisse enregistreuse, d’où elle peut entendre la part de conversation, sans tendre l’oreille trop ostensiblement.»
Tucker Coe, Chauffé à blanc, traduction de M. Elfvik, Paris, Gallimard, coll. «Série noire», 1176, 1968, 250 p., p. 164-165.