Euphémisme délicat de la semaine

Dans le Devoir d’hier, en p. B4 : «Air Canada se sépare de 1010 employés.» Espérons que cette formulation met un peu de baume au cœur des 195 employés licenciés de façon permanente et aux 815 de manière temporaire. Si Air Canada doit se séparer d’eux, c’est sûrement à regret, et pour le bien de quelqu’un.

De l’équitable

Du café équitable ? Pourquoi pas. Du cacao équitable ? Certes.

Une ville équitable ? C’est déjà plus étonnant. Et pourtant : «Montréal, la ville la plus équitable au Canada» (la Presse, 30 mars 2006, cahier Arts et spectacles, p. 1).

Mais il y a plus fort.

Une «conférence équitable», affiche

 

Comment une conférence peut-elle être équitable ? Mystère.

Ne pas confondre

Un esprit pressé pourrait croire que picpic n’est qu’une onomatopée imitant le son d’un quelconque volatile ne dédaignant pas se servir de son bec. Le pic fait picpic. Ce serait trop simple.

En effet, picpic désigne au Québec quelque chose d’amateur, de mal conçu — bref, pour le dire dans le même registre, de broche à foin. C’est à cela que devait penser Pierre Filiatrault en choisissant le titre de l’ouvrage qu’il vient de faire paraître : Si notre service à la clientèle fait picpic, appuyez sur le 1 (Montréal, Éditions Transcontinental, 2009, 144 p.). La portée universelle de ce titre n’est peut-être pas ce qu’elle devrait être.

Nouvelle catégorie sociale ?

La revue de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) porte bien son nom : Découvrir. L’Oreille tendue y découvre en effet, dans le dernier numéro (vol. 30, no 5, novembre-décembre 2009, p. 4), l’existence d’une nouvelle (?) catégorie sociale : «Le contenu de cette revue est reproduit sur serveur vocal par l’Audiothèque pour les personnes handicapées de l’impriméL’Oreille craint que cela fasse beaucoup de monde, aveugle ou pas.