Les zeugmes du dimanche matin et de Sylvain Tesson

Sylvain Tesson, S’abandonner à vivre. Nouvelles, 2014, couverture

«En une seule saison, il venait d’ouvrir une voie dans la face nord de l’Eiger, de décrocher un record de vitesse sur le granit du Yosemite, une victoire sur le Fitz Roy, en Patagonie, et la main de Marcella Della Monti, mannequin toscan de vingt-deux ans, au corps truffé de surplomb» (p. 112).

«En attendant une éclaircie, il lisait Milarepa dans de lourds hôtels suisses à boiseries où des mères de famille germaniques et sportives noyaient leur ennui dans le brandy en confiant leur progéniture à des nannies anglaises et leur cul au premier champion de ski croisé entre la terrasse et le lobby» (p. 112).

«Napoléon : les boulets lui caressaient le bicorne et lui ne cillait pas, la main au poitrail, caressant doucement ses rêves — ou son téton ?» (p. 168).

Sylvain Tesson, S’abandonner à vivre. Nouvelles, Paris, Gallimard, 2014, 220 p.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Jean-François Vilar (1947-2014)

Portrait de Jean-François Vilar par Sophie Bassouls, 1989
Portrait de Jean-François Vilar par Sophie Bassouls, 1989

Le romancier Jean-François Vilar est mort le 16 novembre; la nouvelle a été rendue publique hier.

L’Oreille tendue a pas mal écrit sur son œuvre, qu’elle admire. Ici, voir, par exemple :

un éloge de Bastille tango (1986);

un commentaire bref du même roman;

un zeugme tiré de C’est toujours les autres qui meurent (1982).

On lui rend hommage sur le Web.

Sur le blogue 813 (qui, le premier, a annoncé la nouvelle de sa mort)

Sur Passage Jean-François Vilar

À Télérama

Sur le blogue Quelques nuances de noir (le Monde)

Chez Edwy Plenel

Sur le site 20 minutes

À Libération

Chez Pierre Maury

À Livres hebdo

Sur le blogue Je crois qu’un jour

Sur le site Jeune cinéma

Sur le site ActuaLitté

Sur le site de la revue les Libraires

Sur le blogue des lecteurs de la Bibliothèque nationale de France

Chez remue.net

Les Éditions du Seuil venaient de rééditer son dernier roman, Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués (1993).

Enfin, voici trois comptes rendus, par l’Oreille, de romans de Vilar :

Passage des singes (Spirale, 47, novembre 1984, p. 10);

Djemila (Spirale, 85, février 1989, p. 15);

les Exagérés (Spirale, 89, été 1989, p. 14).

 

[Complément du 29 janvier 2022]

L’Oreille a repris son texte sur les Exagérés dans le livre qu’elle a fait paraître au début de 2020, Nos Lumières.

 

Référence

Melançon, Benoît, Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, 194 p.

Le zeugme du dimanche matin et de Paul Fournel

Paul Fournel, les Athlètes dans leur tête, couverture

«Il sait que le maillot jaune racontera ce que son directeur sportif lui a dit de raconter, ce que son employeur veut qu’il dise, ce que le peloton dit, ce que dit l’Équipe : le vélo fait mal aux cuisses, aux mollets, au moral, aux reins, à l’honneur; il faut pédaler malgré la pluie et la diarrhée, et tout cela est une torture à 12 000 francs par mois avec, en prime, le titre ronflant de “forçat de la route”…»

Paul Fournel, les Athlètes dans leur tête, Paris, Seuil, coll. «Points», 1994, 118 p., p. 88.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)