Les zeugmes du dimanche matin et de Simenon

Simenon, les Trois Crimes de mes amis, 1938, couverture

«Il y a quelques semaines, loin de Liège et de notre jeunesse, la police de Nantes était avisée par une lettre anonyme que des faits étranges se passaient dans une cave» (p. 34).

«Et je m’achetai un chapeau melon. Je n’avais jamais porté de chapeau melon, mais je considérais que cela s’harmonisait avec ma nouvelle dignité et avec mes guêtres» (p. 41).

«Enivré de printemps et de gloire, je vivais une grisante période d’ongles propres, de cosmétique et de guêtres gris souris» (p. 42).

Georges Simenon, les Trois Crimes de mes amis, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 7-88. Édition originale : 1938.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille tendue de… Simenon

Simenon, le Suspect, éd. de 1938, couverture

«Marie Chave repassait des chemises, dans la cuisine. Elle pensait sans penser, comme quand on repasse, et le temps étant scandé par les coups de fer sur la table. Parfois elle s’arrêtait, prenait un autre fer sur le feu, l’approchait de sa joue puis, machinalement, tendait l’oreille à la respiration du gamin qui dormait dans la chambre voisine.»

Georges Simenon, le Suspect, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 89-174, p. 96. Édition originale : 1938.

Les zeugmes du dimanche matin et de Simenon

Simenon, les Sœurs Lacroix, édition néerlandaise, couverture

«Tel était le nouvel événement, qui venait de se dérouler par un des rares matins de soleil, à l’heure où la maison, d’habitude, faisait, avec sa toilette, relâche de méchanceté» (p. 214-215).

«C’était tout. Le Féroce ne pouvait pas comprendre. Il mâchait toujours du vide — ou sa mauvaise humeur —, se levait, poussait un soupir et allait rejoindre les deux autres, le docteur Jules et un médecin du Havre, dans le bureau de tante Poldine qu’on avait mis à leur disposition pour la consultation» (p. 243).

Georges Simenon, les Sœurs Lacroix, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 175-271. Édition originale : 1938.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille tendue de… Simenon

Tasse reproduisant la couverture du roman Chez Krull de Georges Simenon

«Comment Maria Krull avait-elle senti que ces pas-là n’étaient pas d’honnêtes pas de clients mais qu’ils apportaient une menace ? Il avait suffi de quelques heurts de sabots sur le sol et déjà elle abandonnait un drame pour un autre auquel elle tendait l’oreille. Son regard devenait plus aigu, elle oubliait Hans, elle courait, en esprit, vers la boutique et le corps suivait l’esprit. Hans ne devait jamais oublier cette image d’elle, aussi lourde, aussi définitive que les portraits d’album : elle avait atteint la cuisine et elle se tenait debout contre un des battants de la porte vitrée. Cette porte était tendue d’un fin rideau et la lumière auréolait les cheveux gris cependant que le visage, à contre-jour, était plus modelé et plus ferme.»

Simenon, Chez Krull, dans Tout Simenon 21, Montréal et Paris, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 877-1010, p. 964. Édition originale : 1939.

L’oreille tendue de… Simenon

Georges Simenon, Félicie est là, éd. de 2011, couverture

«Elle tend l’oreille. Qu’est-ce que c’est ? Il y a quelqu’un dans la cuisine. Elle reconnaît le bruit familier du moulin à café. Elle rêve. Il n’est pas possible que quelqu’un soit occupé à moudre du café.»

Georges Simenon, Félicie est là, dans Tout Simenon 24, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 563-646, p. 641. Édition originale : 1944.