De Gordie Howe

Le 9 : Bobby Hull, Gordie Howe, Maurice Richard

«Gordie Howe est l’idole des amateurs
L’idole des connaisseurs
Oui l’idole des spectateurs
Vous avez le choix de tous les joueurs
Si vous prenez Gordie vous prenez le meilleur»
(Les Baladins, «Gordie Howe», 1960)

Le sportif aime comparer : les joueurs d’aujourd’hui entre eux, les joueurs d’aujourd’hui avec ceux du passé, les joueurs d’un sport avec ceux d’un autre. Qui est le plus grand parmi ses contemporains ? Qui est le plus grand de tous les temps ?

L’ex-joueur de hockey Gordie Howe, qui vient d’être frappé par un accident vasculaire cérébral à 86 ans, a donc été, comme les autres, l’objet de parallèles.

Dans l’histoire de son sport, il occupe une place de choix, que personne ne lui conteste. Avec une poignée de joueurs (Bobby Orr, Wayne Gretzky, Mario Lemieux), il fait partie des plus grands : tous les palmarès l’attestent.

Avec ses contemporains, une comparaison s’est rapidement imposée : de lui ou de Maurice Richard, le célèbre joueur des Canadiens de Montréal, qui était le meilleur ? Howe est né en 1928, Richard en 1921. Tous les deux ailiers droits, ils portaient le même numéro (le 9). Ni l’un ni l’autre ne reculait quand on le provoquait. Ils ont eu plus d’un surnom, dont «Monsieur Hockey».

En 1961, dans son livre Rocket Richard, Andy O’Brien rassemble les deux joueurs sous l’étiquette «the Majestic Duo» (chapitre 16). Louis Chantigny, en 1974, opposait un Howe classique «dans toute l’acception du terme» à un Richard romantique (p. 17). Vingt-six ans plus tard, l’artiste Michael Davey a fait de cette comparaison les deux faces d’une même rondelle (de granit; voir ici) : d’un côté, un œil du numéro 9 de Montréal, de l’autre, le coude du numéro 9 de Detroit (surnommé «Mister Elbows», Howe savait se servir de ses coudes pour parvenir à ses fins). Dans le roman le Cœur de la baleine bleue (1970), un personnage, Noël, interroge son voisin, Bill, un hockeyeur en convalescence : «Gordie Howe, il est meilleur que Maurice Richard ?» (p. 90) Réponse diplomatique : «Richard était plus spectaculaire. Gordie Howe est plus complet. Les deux plus grands joueurs au monde» (p. 91).

Pourtant, Richard est un mythe, et non Howe. Pourquoi ?

Cela peut s’expliquer pour des raisons circonstancielles. Le hockey est le sport national des Canadiens, mais Howe n’a jamais joué pour une équipe canadienne (on l’associe le plus souvent aux Red Wings de Detroit, même s’il a joué pour plusieurs autres équipes). Dans le livre After the Applause (1989), il revient sans cesse sur des questions d’argent, ce qui n’est pas bien vu dans le monde du sport. Sa longévité — sa carrière professionnelle couvre six (!) décennies — est diversement interprétée. Pour certains, elle révèle des qualités athlétiques hors du commun. Pour d’autres, elle est le signe d’une incapacité à comprendre quand était venu le temps de se retirer : voilà un vieil homme qui ne veut pas reconnaître qu’il vieillit.

Plus profondément, deux facteurs doivent être retenus pour expliquer pourquoi, malgré ses indéniables prouesses hockeyistiques, Howe n’a pas le statut symbolique de Richard.

D’une part, «l’Artaban de ce beau coin de pays qu’est Floral en Saskatchewan» (Richard Garneau, 1993, p. 134) n’a pas été l’objet d’autant de représentations culturelles que son éternel rival. Il a eu droit à des statues (à Detroit et à Saskatoon), à des chansons en français (Les Baladins, «Gordie Howe», 1960) et en anglais (The Pursuit of Happiness, «Gretzky Rocks», 1995; Barenaked Ladies, «7 8 9», 2008), à des textes littéraires (François Gravel, le Match des étoiles, 1996), à des (auto)biographies (1989, 1994), mais rien qui ressemble à la masse et à la qualité des signes culturels mettant en scène le Rocket. Il existe même des textes cruels sur Howe, par exemple son portrait en 1980 par Mordecai Richler; sur Richard, c’est rarissime.

D’autre part, pour des raisons évidentes, Howe n’a jamais être transformé, comme l’a sans cesse été Richard, en symbole nationaliste, en porte-étendard de son «peuple». Rien de tel, dans sa carrière, que l’émeute du 17 mars 1955 à Montréal, qui a consolidé le portrait de Richard en incarnation du bon francophone victime supposée des anglophones (adversaires, arbitres, administrateurs d’équipe, autorités de la Ligue nationale de hockey). Howe n’a jamais été élevé au rang d’icône politique. Sa dureté sur la glace, voire sa violence, ne peut pas être interprétée comme une réponse à une agression réputée «ethnique».

Cela ne revient pas à lui dénier son importance, mais à montrer que, sur le plan imaginaire, Gordie Howe n’est pas dans la même ligue que Maurice Richard.

 

Caricature parue dans The Hockey News le 24 février 1951, p. 5

Caricature parue dans The Hockey News le 24 février 1951, p. 5

 

[Complément du 7 décembre 2014]

En 2011, Robert Ullman et Jeffrey Brown ont publié un recueil de bandes dessinées sur le hockey. L’une est consacrée à Gordie Howe. Son titre ? «One Tough S.O.B.». S.O.B. ? Enfant de chienne, dirait-on au Québec (son of a bitch), et dur (tough). C’est bien sûr un compliment.

 

[Complément du 15 mai 2015]

Il a été question plusieurs fois de renommer «pont Maurice-Richard» un pont montréalais. Cela ne s’est pas fait. Gordie Howe, lui, aura le sien, entre Detroit et Windsor. Le gouvernement fédéral du Canada en a fait l’annonce hier.

 

[Complément du 10 juin 2016]

Gordie Howe est mort ce matin.

 

[Complément du 10 juin 2016]

L’Oreille tendue n’aurait jamais trouvé cela toute seule (merci Twitter) : il a déjà été question de Gordie Howe dans la série télévisée The Simpsons.

Gordie Howe dans The Simpsons

 

Références

Chantigny, Louis, «Maurice Richard et Gordie Howe», dans Mes grands joueurs de hockey, Montréal, Leméac, coll. «Éducation physique et loisirs», 8, 1974, p. 11-43.

Garneau, Richard, «Donny», dans Vie, rage… dangereux (Abjectus, diabolicus, ridiculus). Nouvelles, Montréal, Stanké, 1993, p. 123-149.

Gravel, François, le Match des étoiles, Montréal, Québec/Amérique jeunesse, coll. «Gulliver», 66, 1996, 93 p. Préface de Maurice Richard.

Howe, Colleen et Gordie, avec Charles Wilkins, After the Applause, Toronto, McLelland & Stewart, 1989, 232 p.

MacSkimming, Roy, Gordie. A Hockey Legend, Douglas & McIntyre, 1994, 220 p.

O’Brien, Andy, Rocket Richard, Toronto, The Ryerson Press, 1961, x/134 p. Ill. Traduction française de Guy et Pierre Fournier : Numéro 9, Saint-Laurent, Éditions Laurentia, 1962, 140 p. Ill.

Poulin, Jacques, le Cœur de la baleine bleue. Roman, Montréal, Éditions du jour, coll. «Les romanciers du jour», 66, 1970, 200 p.

Richler, Mordecai, «Howe Incredible», Inside Sports, 2, 8, 30 novembre 1980, p. 108-115. Repris dans David Gowdey (édit.), Riding on the Roar of the Crowd. A Hockey Anthology, Toronto, Macmillan, 1989, p. 264-267 et, sous le titre «Gordie», dans Mordecai Richler, Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Alfred A. Knopf, 2002, p. 167-186.

Ullman, Robert et Jeffrey Brown, «Gordie Howe : One Tough S.O.B.», dans Old-Timey Hockey Tales, Volume One, Greenville, Richmond et Minneapolis, Wide Awake Press, 2011, s.p.

Une fusée en Tchécoslovaquie

Maurice Richard au volant d’une Skoda (1959)

Soit le texte suivant :

Un nouveau sociologue : Monsieur Hockey

Il a frémi sous l’adulation de Prague. Et quelle générosité ont ces Tchèques ! L’idole a changé de temple mais le peuple est toujours le même. Rêveur et confus devant tant d’admiration, (les épaules du héros ne sont qu’humaines) monsieur Hockey a fait une déclaration que seuls les démiurges peuvent se permettre. La certitude n’est-elle pas le propre des dieux ? C’est ainsi qu’il déclarait lors d’une interview à Radio-Canada : «Malgré le coût élevé des billets pour une joute, les fervents y ont assisté en masse. Il n’y a donc pas de pauvreté en Tchécoslovaquie. Tous travaillent et sont satisfaits de leur sort.» Pour en arriver à cette profonde observation, monsieur Hockey a vu des monuments, a signé des autographes, a prononcé une conférence. Et ce fut la naissance de notre sociologue national. Monsieur Hockey est ainsi devenu un autre pantin de la plus astucieuse des propagandes.

On ne sait pas de qui est ce texte, paru en mars-avril 1959 dans le deuxième numéro de la revue Liberté (p. 138). Il se trouve dans une chronique collective, «L’Œil de Bœuf», signée à cinq : André Belleau, Jean Filiatrault, Jacques Godbout, Fernand Ouellette et Jean-Guy Pilon. L’Oreille tendue est tombée dessus en peaufinant sa bibliographie des textes de Belleau.

L’amateur de sport aura reconnu ce «Monsieur Hockey» : il s’agit de Maurice Richard, le célèbre ailier droit des Canadiens de Montréal de 1942 à 1960. (L’Oreille a en beaucoup parlé; voir ici, par exemple.) Richard a eu plusieurs surnoms au fil des ans : «Bones», «La Comète», «The Brunet Bullit», «V5», «Sputnik Richard», «Monsieur Hockey» (donc) — mais surtout «Le Rocket». Pour Liberté, le surnom tient lieu de nom propre.

Maurice Richard séjourne en effet quelques jours en Tchécoslovaquie en mars 1959, une blessure à la cheville le tenant à l’écart du jeu. Il y est l’invité d’honneur du tournoi mondial de hockey amateur. Il ne lui suffit plus de s’en prendre aux gardiens adverses : «Le Rocket enfonce le rideau de fer et reçoit le plus bel hommage de sa carrière», affirme le numéro du magazine Parlons sport du 21 mars 1959. Lui que l’on ne voit jamais hors de l’Amérique du Nord, le voici soudain à Prague, sur une patinoire où il reçoit une ovation monstre (les «Raketa !» de la foule le font pleurer), à l’hôtel Palace donnant l’accolade au coureur de fond Emil Zátopek ou sur le pont Charles, assis, décontracté, sur le capot d’une Skoda qu’on vient de lui offrir. (Ce n’est pas vraiment la sienne; il ne recevra celle-là qu’à son retour à Montréal, par l’entremise du consulat tchèque. Conduire une Skoda à Montréal à la fin des années 1950 ? Voilà qui devait attirer les regards.) On peut croire que ce premier voyage a été un succès; Richard séjournera de nouveau en Tchécoslovaquie en 1960, pour les Spartakiades nationales de Prague.

L’auteur du texte paru dans Liberté sort ce voyage de son seul cadre sportif. D’une part, il le place sous le signe de la religion : «idole», «temple», «démiurges», «dieux», «fervents». De même, quarante plus tard, Roch Carrier écrira : «Un Canadien français catholique va visiter les communistes. […] Va-t-il, chez les athées, trouver une église encore ouverte pour assister à la messe ? […] Peut-être va-t-il convertir les communistes au hockey canadien-français catholique ?» (p. 254) Un collègue de l’Oreille à l’Université de Montréal, Olivier Bauer, sait quoi faire de cette liaison de la croyance et du sport. D’autre part, le chroniqueur anonyme de Liberté s’en prend à la faiblesse du jugement sociopolitique de «Monsieur Hockey», cet «autre pantin de la plus astucieuse des propagandes». Le joueur des Canadiens n’était pourtant pas seul à ne pas comprendre toutes les subtilités des peuples et de leur opium.

P.-S. — La citation de Parlons sport, comme plusieurs des informations rassemblées ci-dessus, est tirée de l’Idole d’un peuple de Jean-Marie Pellerin (1976, p. 444-450).

P.-P.-S. — Sur Zátopek, on lira évidemment le Courir de Jean Echenoz (2008).

 

Références

Belleau, André, Jean Filiatrault, Jacques Godbout, Fernand Ouellette et Jean-Guy Pilon, «L’Œil de Bœuf», Liberté, 2 (1, 2), mars-avril 1959, p. 137-142. https://id.erudit.org/iderudit/59633ac

Carrier, Roch, le Rocket, Montréal, Stanké, 2000, 271 p. Réédition : le Rocket. Biographie, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, coll. «10/10», 2009, 425 p. Version anglaise : Our Life with the Rocket. The Maurice Richard Story, Toronto, Penguin / Viking, 2001, viii/304 p. Traduction de Sheila Fischman.

Echenoz, Jean, Courir. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2008, 141 p.

Pellerin, Jean-Marie, l’Idole d’un peuple. Maurice Richard, Montréal, Éditions de l’Homme, 1976, 517 p. Ill.

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PowerPoint de mariage

Toutes les occasions de dire du mal de PowerPoint sont bonnes : c’est un logiciel mal foutu et, surtout, mal utilisé.

Il y a une vaste littérature sur le sujet (voir, parmi des centaines d’autres, les textes de Pierre D’Huy et d’Ian Parker). On voit la bête apparaître dans des romans. L’excellent PhD Comics y fait allusion dans son jeu «Seminar Bingo !» Un mouvement politique international n’existe que pour lui être opposé : le Parti Anti-PowerPoint. @PimpetteDunoyer recense de beaux exemples de son utilisation sur essaiderococotique.tumblr.com (c’est à elle que l’Oreille tendue a emprunté l’image en tête de ce billet). Bref, s’en prendre à PowerPoint a ses adeptes.

Parmi eux, il y aurait eu Steve Jobs, le cofondateur d’Apple. Le voici cité par son biographe, Walter Isaacson.

One of the first things Jobs did during the product review process was ban PowerPoints. «I hate the way people use slide presentations instead of thinking», Jobs later recalled. «People would confront a problem by creating a presentation. I wanted them to engage, to hash things out at the table, rather than show a bunch of slides. People who know what they’re talking about don’t need PowerPoint» (chapitre 25).

(Point de vue différent dans Pomme S d’Éric Plamondon : «PowerPoint est devenu avec le temps un outil de pouvoir. Si vous maîtrisez parfaitement PowerPoint, vous pouvez faire croire à peu près n’importe quoi à n’importe qui. La légende veut que Steve Jobs ait été le plus grand maître du PowerPoint», p. 186-187.)

Pour toutes ces raisons, lOreille a été enchantée de découvrir l’autre jour que plusieurs personnes — Christine Genin, Olivier Ertzscheid, Joël Ronez — ont rebaptisé le logiciel PauvrePoint. Elle a décidé d’utiliser dorénavant cette façon de faire — à l’école et à l’université, dans les mariages comme au salon funéraire.

P.-S. — Comme il se doit, lOreille tendue se sert régulièrement de PowerPoint pour des cours et des conférences. Elle espère ne pas trop s’attirer les foudres de ses auditeurs.

 

Références

D’Huy, Pierre, «PowerPoint, la rhétorique universelle», Médium, 11, avril-mai-juin 2007, p. 12-25. http://medinge.org/powerpoint-la-rhetorique-universelle/ (autre version)

Isaacson, Walter, Steve Jobs, New York, Simon & Schuster, 2011. Édition numérique.

Parker, Ian, «Annals of Business. Absolute Powerpoint», The New Yorker, 77, 13, 28 mai 2001, p. 76-87.

Plamondon, Éric, Pomme S. Roman. 1984 — Volume III, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 63, 2013, 232 p. Ill.

Raconter le Rocket

Maurice Richard et Jim Henry, 8 avril 1952

«That beautiful bastard scored semi conscious»
(Elmer Ferguson).

8 avril 1952. En troisième période, durant les séries éliminatoires, au Forum de Montréal, Maurice «Le Rocket» Richard, le célèbre ailier droit des Canadiens de Montréal — c’est du hockey —, marque un but, qui deviendra le but gagnant du match et de la série, contre Jim «Sugar» Henry, des Bruins de Boston, après avoir été sérieusement blessé auparavant dans le match, au point de perdre conscience. Pour Jack Todd, en 1996, il s’agit du «greatest [goal] in the history of the game»; pour Roch Carrier, en 2000, du «plus beau [but] de l’histoire du monde». Rien de moins. Depuis, on voit partout une photo prise après le match d’un Richard ensanglanté serrant la main du gardien des Bruins, qui s’incline devant lui.

Ce but est devenu légendaire.

Histoires d’hiver (1998) est un long métrage de fiction scénarisé par Marc Robitaille, l’auteur de Des histoires d’hiver, avec des rues, des écoles et du hockey (1987), et réalisé par François Bouvier. Le héros du film, Martin Roy, a douze ans en 1966-1967. Le film raconte ses souvenirs d’enfance : vie scolaire, relation agitée avec ses parents, transformation de la campagne en banlieue, apparition de la contre-culture, émois amoureux, amour du sport (du hockey). On apprend à la fin qu’il est devenu adulte : son père est mort depuis quinze ans, sa mère, la veille.

Martin assouvit sa passion du hockey avec le frère aîné de son père, Maurice. Celui-ci aime le hockey et Maurice Richard. C’est souligné dans deux scènes. Les deux sont nocturnes. Dans la première, Martin s’apprête à se mettre au lit, quand Maurice lui offre une radio miniature en forme de fusée (rocket), achetée en Floride, pour qu’il suive les matchs dans sa chambre. L’enfant dit à son oncle : «Heye, mononc’, raconte-moi l’histoire du Rocket.» L’oncle Maurice racontera ce qui s’est passé au Forum de Montréal le 8 avril 1952. L’histoire de l’oncle est interrompue ce soir-là, puis reprise quand Maurice, victime d’un «infractus», se retrouve à l’hôpital. Le filleul («le kid») est étendu sur le lit de son oncle, qui continue à lui décrire «un des plus beaux jeux qui s’est jamais vu dans l’histoire des séries de la coupe Stanley». Martin et Maurice ne partagent pas qu’un moment d’intimité; ils prolongent une conversation qu’ils ont eue plusieurs fois, puisque Martin complète avec facilité le récit de son oncle. C’est la preuve qu’il l’a déjà entendu, qu’il l’a appris par cœur et qu’il ne s’en lasse pas. (Sur le plan événementiel, l’oncle Maurice se trompe partiellement dans son récit : le match se terminera 3 à 1, et non 2 à 1, comme il le croit.)

Maurice Richard est un héritage qu’on se transmet dans les familles québécoises.

P.-S. — L’Oreille tendue a consacré tout un livre au numéro 9 des Canadiens, les Yeux de Maurice Richard (2006).

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

 

Références

Carrier, Roch, le Rocket, Montréal, Stanké, 2000, 271 p. Réédition : le Rocket. Biographie, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, coll. «10/10», 2009, 425 p. Version anglaise : Our Life with the Rocket. The Maurice Richard Story, Toronto, Penguin / Viking, 2001, viii/304 p. Traduction de Sheila Fischman.

Histoires d’hiver / Winter Stories, film de fiction de 105 minutes, 1998. Réalisation : François Bouvier. Production : Aska Film.

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Robitaille, Marc, Des histoires d’hiver, avec des rues, des écoles et du hockey. Récit, Montréal, VLB éditeur, 1987, 142 p. Ill. Nouvelle édition : Des histoires d’hiver avec encore plus de rues, d’écoles et de hockey. Roman, Montréal, VLB éditeur, 2013, 180 p. Ill.

Todd, Jack, «The Lion in Winter», The Gazette, 9 mars 1996, p. C1 et C6.

Histoires d’hiver / Winter Stories, film de fiction de 105 minutes, 1998

Modeste proposition de moratoire sportivo-littéraire

Le 1er avril dernier, rendant compte du livre le Hockey vu du divan (2012) de Simon Grondin, l’Oreille tendue évoquait un moratoire sur le découpage en trois périodes des ouvrages (ou des films) portant sur le hockey. Elle revient à la charge.

En effet, ce type de découpage est trop fréquent. Des exemples ?

Claude Dionne, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! (2012).

Alain M. Bergeron, la Coupe du hocquet glacé (2010).

Gaël Corboz, En territoire adverse (2006).

Luc Cyr et Carl Leblanc, Mon frère Richard (1999).

Raymond Plante, Jacques Plante (1996).

Michel Bujold, l’Amour en prolongation (1990).

André Simard, la Soirée du fockey (1972).

Cette liste est sûrement incomplète. Bref : on arrête svp.

 

[Complément du 17 août 2018]

Les trois prises du jour

Le Chandail de hockey / The Hockey Sweater (2006).

Bernard Pozier, Les poètes chanteront ce but (1991).

Yves Tremblay, Guy Lafleur. L’homme qui a soulevé nos passions (2013).

 

[Complément du 29 décembre 2018]

Deux autres ? Deux autres.

Catellier, Maxime, Mont de rien. Roman en trois périodes et deux intermèdes (2018).

Baruchel, Jay, Born into It. A Fan’s Life (2018).

 

[Complément du 5 novembre 2021]

Ce qui affectait les livres et les films touche maintenant les menus, par exemple à la magnifique exposition consacrée à Serge Lemoyne. Ce n’est pas mieux.

Café Québecor, Maison des beaux-arts du Québec, 5 novembre 2021

[Complément du 22 mars 2023]

On apprend, dans la Presse+ du jour, que le Cirque du Soleil est en train de concevoir un spectacle sur Guy Lafleur. Comment sera-t-il découpé ? «Guy ! Guy ! Guy ! sera structuré en suivant les trois périodes d’un match de hockey […]». Personne ne sera étonné.

 

Références

Baruchel, Jay, Born into It. A Fan’s Life, Toronto, Harper Avenue, 2018, 249 p.

Bergeron, Alain M., la Coupe du hocquet glacé. Miniroman de Alain M. Bergeron — Fil et Julie, Québec, Éditions FouLire, coll. «Le chat-ô en folie», 9, 2010, 45 p.

Bujold, Michel, l’Amour en prolongation. Poésies hérotiques, Montréal, Éditions d’Orphée, 1990, s.p.

Catellier, Maxime, Mont de rien. Roman en trois périodes et deux intermèdes, Montréal, L’Oie de Cravan, 2018, 123 p.

Le Chandail de hockey / The Hockey Sweater, cédérom, 3D Courseware/ Les Éditions 3D, 2006. Conception de Donna Mydlarski, Dana Paramskas, André Bougaïeff et Larry Katz.

Corboz, Gaël, En territoire adverse, Saint-Lambert, Soulières éditeur, coll. «Graffiti», 37, 2006, 164 p.

Cyr, Luc et Carl Leblanc, Mon frère Richard, documentaire de 53 minutes, 1999. Production: Ad Hoc Films.

Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.

Grondin, Simon, le Hockey vu du divan, Sainte-Foy (Québec), Presses de l’Université Laval, 2012, 214 p. Ill.

Plante, Raymond, Jacques Plante. Derrière le masque, Montréal, XYZ éditeur, coll. «Les grandes figures», 9, 1996, 221 p. Ill.

Pozier, Bernard, Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991, 84 p. Ill. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.

Simard, André, la Soirée du fockey. Le temps d’une pêche. Le vieil homme et la mort, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», 40, 1974, 92 p. Préface de Normand Chouinard.

Tremblay, Yves, Guy Lafleur. L’homme qui a soulevé nos passions, Brossard, Un monde différent, 2013, 208 p. Ill. Préface de Guy Lafleur.