Ponctuation (payante)

Il y eut l’interrobang, le deflation point, le facetio, le delta-sarc et le snark. Voici le SarcMark, un signe de ponctuation disponible ici au prix de 1,99 $ US. (La vidéo publicitaire mérite le détour. Façon de parler.)

Son utilité ? Vous assurer que votre lecteur percevra bien que ce que vous venez d’écrire dans votre courriel ou votre texto est sarcastique.

Erin McKean, de Wordnik, dans sa chronique du 7 février du Boston Globe, évoque ces formes d’«alternative ponctuation». Elle en profite pour montrer pourquoi nous ne devrions pas en avoir besoin.

Probabilités

Jeux olympiques d’hiver oblige, les publicités sportives se multiplient. Parmi elles, celle de Samsung, qui lance «le pool de hockey le plus excitant que t’as jamais participé».

Quelles sont les meilleures probabilités ? En 2010, au Québec, de ne pas connaître le fonctionnement du pronom relatif ou, à Vancouver, de gagner ce pool ?

Du minimalisme linguistique

Alessandro Baricco, Océan mer, 1998, couverture

Chez les uns, le geste est volontaire :

At the end of the afternoon, Freire, a researcher at the Carlos Éboli Institute of Criminology, called Espinosa. The two had entered the police force together — Espinosa as a detective and Freire as a researcher. Over the course of the two decades since then, they had become friends — a friendship that people who knew them found improbable, since Espinosa was a master of verbal elegance and Freire, for his part, eliminated all adjectives, adverbs, prepositions, pronouns, and such, employing in his speech only nouns and verbs. Currently, moreover, he was tending to eliminate verbs as well. So when Espinosa picked up the phone, all he heard was :

«Thirthy-eight».

Garcia-Roza, Luiz Alfredo, Blackout. An Inspector Espinosa Mystery, traduction de Benjamin Moser, New York, Henry Holt and Company, 2008, 243 p., p. 29. Édition originale : 2006.

Chez les autres, le même geste est imposé, par on ne sait qui :

Plasson avait ceci de curieux, quand il parlait : il ne finissait jamais ses phrases. Il n’arrivait pas à les finir. Il ne parvenait à la fin que si la phrase ne dépassait pas les sept, huit mots. Sinon, il se perdait en chemin. Aussi essayait-il, en particulier avec les étrangers, de se limiter à des propositions courtes et incisives. Et il avait en cela, disons-le, du talent. Bien sûr, cela le faisait paraître un peu hautain et fastidieusement laconique. Mais c’était toujours mieux que d’avoir l’air plus ou moins nigaud : ce qui se produisait régulièrement quand il se lançait dans des phrases articulées, ou même simplement normales : sans arriver, jamais, à les finir.

Baricco, Alessandro, Océan mer. Roman, traduction de Françoise Brun, Paris, Albin Michel, coll. «Les grandes traductions», 1998, 274 p., p. 91-92. Édition originale : 1993.

Quelle qu’en soit la motivation, il existe un minimalisme linguistique.

Autopromotion 003

Table ronde «Des mots aux mythologies»

La langue n’est jamais neutre. L’apparition et la disparition des mots, le choix de certains, le refus d’autres — tout cela dit quelque chose d’un état de société et de ses mythologies. Qu’en est-il de la Belgique et du Québec d’aujourd’hui ? Quels sont les mots du jour et les mots de passe qu’on y entend ?

Avec

Jean-Marie Klinkenberg

Université de Liège

Auteur de Petites mythologies belges (2003 et 2009)

Benoît Melançon

Université de Montréal

Co-auteur du Dictionnaire québécois instantané (2004) et blogueur (oreilletendue.com)

Pierre Popovic

CRIST, Université de Montréal

Co-auteur du Dictionnaire québécois instantané (2004) et auteur du Dzi (2009)

Animation

Martine-Emmanuelle Lapointe

Université de Montréal

Auteure d’Emblèmes d’une littérature (2008)

Organisée par le Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises, la Délégation Wallonie-Bruxelles au Québec et Radio Spirale.

10 février 2010

16 h 30

Université de Montréal

Pavillon Lionel-Groulx

3150, rue Jean-Brillant

Salle C-8141

Entrée libre

Affiche (PDF)

 

[Complément du 31 août 2011]

On peut (ré)entendre la table ronde ici.

Bestiaire économique

Quelques pays du sud de l’Europe traversent une crise économique. Elle serait pire là qu’ailleurs. On les critique.

Ces pays ? Le Portugal, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, réputés trop dépensiers.

Un acronyme, dans la langue de Milton Friedman ? PIGS : Portugal, Italy, Greece, Spain.

On dit pourtant que, dans le cochon, tout est bon.