Lorgnons

«L’École supérieure de ballet du Québec lorgne l'église Saint-Denis», le Devoir, 31 août 2020, p. A1

Vous, peut-être pas, mais l’Oreille tendue, elle, en voyant la une du Devoir du 31 août, a pensé immédiatement à Louis Sébastien Mercier et à son Tableau de Paris, plus précisément au chapitre CLXI, «Les lorgneurs» : «Paris est plein de ces lorgneurs impitoyables, qui se plantent devant vous, et fixent sur votre personne des yeux immobiles et assurés. Cette coutume ne passe plus pour indécente, à force d’être commune» (éd. Bonnet 1994, I, 379).

On ne se refait pas.

 

Référence

Mercier, Louis Sébastien, Tableau de Paris, Paris, Mercure de France, coll. «Librairie du Bicentenaire de la Révolution française», 1994, 2 vol. : 8/ccii/1908 et 2063 p. Édition établie sous la direction de Jean-Claude Bonnet. Édition originale : 1781-1788.

Pour votre lexique familial

Destouches, le Glorieux, éd. de 1778, page de titre

Vous mariez votre fille ? Pourquoi ne pas faire comme le personnage de Lisimon dans la comédie le Glorieux (1732) de Philippe Néricault-Destouches (1680-1754) et employer le verbe engendrer en ce sens familial ?

Ouais ! vous le prenez de haut. Écoute, mon cher comte,
Si tu fais tant le fier, ce n’est pas là mon compte.
Ma fille te plaît fort, à ce que l’on m’a dit;
Elle est riche, elle est belle, elle a beaucoup d’esprit;
Tu lui plais; j’y souscris du meilleur de mon âme,
D’autant plus que par-là je contredis ma femme,
Qui voudrait m’engendrer d’un grand complimenteur
Qui ne dit pas un mot sans dire une fadeur.
Mais aussi, si tu veux que je sois ton beau-père,
Il faut baisser d’un cran, et changer de manière
Ou sinon, marché nul (éd. de 1972, acte II, scène 14, v. 887-897).

À votre service.

 

Référence

Néricault-Destouches, Philippe, le Glorieux, dans Théâtre du XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 241, 1972, vol. I, p. 565-684 et p. 1401-1406. Textes choisis, établis, présentés et annotés par Jacques Truchet. Édition originale : 1732.

Le zeugme du dimanche matin et de Voltaire

Voltaire, Nanine, édition de 1772, page de titre

«Et nos procès, dont l’embarras extrême
Était si triste et si peu fait pour nous,
Sont enterrés, ainsi que mon époux» (v. 6-8, p. 876).

Voltaire, Nanine ou le Préjugé vaincu, dans Théâtre du XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 241, 1972, vol. I, p. 871-939 et p. 1442-1449. Textes choisis, établis, présentés et annotés par Jacques Truchet. Édition originale : 1749.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)