Hockey et politique

«Les électeurs méritent mieux que la “trappe”», titre, la Presse+, 28 août 2022

Qu’est-ce que la trappe au hockey ?

Définition de Wikipédia : «La trappe est une stratégie défensive utilisée en hockey sur glace pour empêcher l’équipe adverse de progresser en zone neutre (entre les deux lignes bleues) afin de forcer les rotations.»

Définition de l’Oreille tendue : «Les pires entraîneurs, du moins d’un point de vue esthétique, sont ceux qui exigent de fermer le centre de la glace. Ces adeptes de la trappe tuent le jeu» (2014, p. 116).

Si l’on en croit la Presse+ du 28 août, on peut aussi parler de trappe dans le domaine politique, plus précisément dans le cadre de la campagne électorale québécoise actuelle : «Les électeurs méritent mieux que la “trappe”», titre le quotidien. Le responsable de cette situation ? «Avec une telle position de force, le premier ministre François Legault a déjà commencé à “jouer la trappe”, cette stratégie défensive que les équipes sportives utilisent pour protéger leur avance. Et qui donne une partie sans intérêt.»

Souhaitons-nous mieux, sur la glace et hors d’icelle. On peut toujours rêver.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Benoît Melançon, Langue de puck. Abécédaire du hockey, 2014, couverture

Fil de presse 039

Charles Malo Melançon, logo, mars 2021

Brassée du jour.

Aquino-Weber, Dorothée et Julie Rothenbühler, Pourquoi parle-t-on le français en Suisse romande ?, Neuchâtel, Éditions Alphil, coll. «Glossaire des patois de la Suisse romande», 2022, 96 p.

Bronckart, Jean-Paul et Ecaterina Bulea Bronckart, Ferdinand de Saussure. Une science du langage pour une science de l’humain, Paris, Classiques Garnier, coll. «Domaines linguistiques», 20, série «Grammaires et représentations de la langue», 13, 2022, 590 p.

Cahiers de lexicologie, 120, 2022, 263 p.

Cahiers internationaux de sociolinguistique, 20, 2022. Dossier «Langues minorées : des décisions de justice et de leurs effets. L’exemple de la loi Molac (France 2021) et de ses suites», sous la direction d’Eguzki Urteaga et Philippe Blanchet.

Dürrenmatt, Jacques, Frédéric Duval, Gilles Siouffi et Agnès Steuckardt, Chronologie de l’histoire de la langue française, Paris, Bescherelle, coll. «Bescherelle culture – Chronologies», 2022, 320 p.

Gendrot, Nathalie et Thomas-Louis Novillo, avec Maxime Rovere, 150 drôles d’expressions pour prendre la vie du bon côté, Paris, Le Robert, coll. «150 drôles d’expressions», 2022, 307 p.

Gilbert, Muriel, Correctrice incorrigible, Paris, Buchet/Chastel, 2022, 240 p.

Gryson, Pierre-Marie et Denise Poulet, Guide de conversation. Le chti pour les nuls, Paris, First, coll. «Pour les nuls Langues», 2022 (troisième édition), 192 p.

Langage et société, 176, 2022, 176 p. Dossier «Quand les animaux participent à l’interaction sociale. Repenser le “tour de parole”», sous la direction de Chloé Mondémé.

Langue française, 214, juin 2022. Dossier «L’esprit encyclopédique moderne en France entre 1690 et 1902», sous la direction de Denis Vigier.

Lexique, 29, 2021. Dossier «Les phraséologismes pragmatiques. Préfabrication et lexiculture», sous la direction de Gaétane Dostie et Dorota Sikora.

Loevenbruck, Hélène, le Mystère des voix intérieures, Paris, Denoël, coll. «Document», 2022, 352 p.

Maillet, Jean, Dictionnaire étymologique des hydronymes et toponymes nautiques. Histoires d’eaux. Fleuves, rivières, lacs, caps, baies et îles de la France, Paris, Honoré Champion, coll. «Champion Les dictionnaires», 26, 2022, 672 p. Préface de Jean Pruvost.

Martineau France, Wym Remysen et André Thibault, le Français au Québec et en Amérique du Nord, Paris, Éditions Ophrys, 2022, 384 p.

Mathieu-Job, Martine, Y a-t-il une langue maternelle ? Ce que disent les écritures francophones, Paris, Hermann, coll. «Savoirs lettres», 2022, 218 p.

Morvan, Malo, Classer nos manières de parler, classer les gens, Rennes, Éditions du Commun, 2022, 280 p.

Neologica, 16, 2022, 282 p.

Piron, Sophie, Grammaire française. Perfectionnement. Volume 2. Supérieur et formation continue, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur, coll. «Langue française – Ouvrages de référence», 2022 (deuxième édition), 400 p.

Revue algérienne des sciences du langage, 7, 1, 2022, 102 p.

Semen, 50, 2, 2022. Dossier «Le langage engagé. Perspectives politiques critiques en sciences sociales du langage», sous la direction de Richard Guedj, Manon Him-Aquilli et Sandra Nossik.

Vanderesse, Sylvain, 30 jours pour jacter comme Mézigue, Paris, Les Éditions de l’Opportun, 2022, 320 p.

Verbum, 44, 2022, 152 p. Dossier «Pluralité dans les expressions nominales», sous la direction de Michelle Lecolle.

Williams, Quentin, Ana Deumert et Tommaso M. Milani (édit.), Struggles for Multilingualism and Linguistic Citizenship, Bristol, Multilingual Matters, 2022, 272 p.

Diderot et l’âme québécoise

Denis Diderot, boul. Saint-Germain, Paris, statue

Dans la Presse+ du 3 juin, le sociologue Jacques Beauchemin évoque, s’agissant du film Bataille pour l’âme du Québec de Francine Pelletier, le «secret de l’âme québécoise». Quand elle lit pareilles choses, l’Oreille tendue a trois réactions.

Elle se pose une première question : c’est quoi, une «âme» ?

Elle se pose une deuxième question : c’est quoi, l’«âme québécoise» ou «l’âme du Québec» ?

Elle pense enfin à Diderot : «Il est donc très important de ne pas prendre de la ciguë pour du persil, mais nullement de croire ou de ne pas croire en Dieu […]» (lettre à Voltaire, [11 juin 1749], éd. Roth-Varloot, vol. I, p. 78).

En matière de politique québécoise, l’Oreille aime se la jouer mécréante.

P.-S.—En effet, ce n’est pas la première fois que cette phrase apparaît ici.

 

Référence

Denis Diderot, Correspondance, Paris, Éditions de Minuit, 1955-1970, 16 vol. Éditée par Georges Roth, puis par Jean Varloot.

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Portrait de lord Durham par Thomas Phillips

Dans le Devoir du jour, l’Oreille tendue parle de politique québécoise. Il n’est pas impossible que son texte, «Les assiégés», ait une dimension polémique.

Extrait :

Beaucoup tiennent à dire que les Québécois sont moins intolérants que les autres Canadiens, qu’on mourait moins dans leurs pensionnats pour autochtones, que leur racisme n’est pas systémique, qu’ils traitent mieux leurs minorités linguistiques qu’ailleurs au pays, comme si la vie sociale était un concours de vertu. Être moins raciste que les autres n’est peut-être pas le projet de société le plus emballant qui soit en 2022.

Illustration : portrait de lord Durham par Thomas Phillips, National Portrait Gallery (Londres), déposé sur WikiMedia Commons

L’oreille tendue de… Pierre Nepveu

Pierre Nepveu, Géographies du pays proche, 2022, couverture

«Là où la politique n’est plus écoute, là où elle ne tend plus l’oreille aux complaintes humaines, à la douleur des corps et des esprits, aux drames des petites et grandes communautés, là où elle n’est plus que pouvoir et raison majoritaire, elle se condamne moralement elle-même.»

Pierre Nepveu, Géographies du pays proche. Poète et citoyen dans un Québec pluriel, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2022, 249 p., p. 102.