L’oreille tendue des… Goncourt

Portrait des Goncourt par Vallotton«Sur les boulevards, on voit les hommes, les femmes interroger de l’œil la figure qui passe, tendre l’oreille à la bouche qui parle, inquiets, anxieux, effarés.»

Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 22 août 1870, dans Journal. Tome 2, 1864-1878, texte intégral établi et annoté par Robert Ricatte, Paris, Flammarion, 1959, 1277 p., p. 583.

Illustration : portrait des Goncourt par Félix Vallotton tiré du Livre des masques (vol. II, 1898) de Rémy de Gourmont, déposé sur Wikimedia Commons

L’oreille tendue de… Jules Verne

Jules Verne, Voyage au centre de la terre, 1864, couverture

«Nous avançâmes ainsi jusqu’à vingt heures, dans notre immense prison de pierre. Hélas, nous ne trouvâmes aucune source. La soif était devenue de plus en plus insupportable. Je souffrais terriblement. Et mon oncle eut beau tendre l’oreille, il n’entendit pas couler du rocher la moindre goutte d’eau. Bientôt, je ne sentis plus mes jambes. Je parvins malgré tout à dissimuler encore un peu mon épuisement… Mais inévitablement vint le moment où mes forces me lâchèrent tout à fait.»

Jules Verne, Voyage au centre de la terre, 1864, chapitre 11.

L’oreille tendue de… Clément Laberge

Olympia Yvan-Cournoyer (Drummondville, Québec), 2008

«Rappeler l’importance des faits ne sera pas suffisant. Il va falloir que nous apprenions à éviter les discours inutilement moralisateurs, à sortir de nos zones de confort, à recommencer à se rendre là où on ne nous attend plus, à écouter ceux à qui on avait peut-être cessé de tendre l’oreille. Il va falloir descendre des tribunes, aller faire un tour dans le trafic, prendre le temps de jouer aux cartes, de tricoter, de prendre une bière ou de manger un roteux à l’entrée des arénas.»

Clément Laberge, «Désamorcer le populisme en quatre étapes faciles (ou pas !)», blogue Jeux de mots et d’images, 24 janvier 2017.

Illustration : Olympia Yvan-Cournoyer (Drummondville, Québec), 2008, photo de CARS975 déposée sur Wikimedia Commons