Accouplements 210

Frédéric Lenormand, Ne tirez pas sur le philosophe !, 2017, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Dans Candide, son conte de 1759, Voltaire se moque de Leibniz. Quand le personnage de Pangloss parle du «meilleur des mondes possibles», c’est le nom du philosophe allemand qu’il faut entendre.

Dans son roman Ne tirez pas sur le philosophe !, Frédéric Lenormand suppose un chien à un de ses personnages. Son nom ? Leibniz.

Mathieu Bock-Côté est un omnicommentateur québécois formé en sociologie. Selon Wikipédia, il est «favorable à l’indépendance du Québec et défend des positions nationalistes, libérales et conservatrices».

Les concepteurs de l’émission de radio À la semaine prochaine lui supposent un chien. Son nom ? Duplessis.

Dans le premier cas, le nom marquerait la distance. Dans le second, la proximité.

Ce sera tout en matière de bestiaire imaginaire pour aujourd’hui.

 

Référence

Lenormand, Frédéric, Ne tirez pas sur le philosophe ! Roman, Paris, JC Lattès, série «Voltaire mène l’enquête», 2017, 280 p., chapitre sixième. Édition numérique.

Autopromotion 712

«Blason ou art héraldique», deuxième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1763, planche VI

La 568e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 67 013 titres.

Illustration : «Blason ou art héraldique», deuxième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1763, planche VI

Lire avec ses oreilles

Akos Verboczy, la Maison de mon père, 2023, couverture

L’Oreille tendue a déjà évoqué un article de Roger Chartier paru en 1990, «Loisir et sociabilité : lire à haute voix dans l’Europe moderne». L’auteur y déplorait la rareté des représentations (textuelles, iconographiques) des scènes de lecture dans les archives occidentales, surtout pour le XVIIIe siècle. En l’absence de ces représentations, il est difficile de faire l’historique de l’imaginaire de la lecture à travers les âges.

Ajoutons une pièce au dossier de Chartier, mais pour le XXe siècle. Cela se trouve dans un roman récent d’Akos Verboczy, la Maison de mon père :

La Matáv, la compagnie de téléphonie nationale [de Hongrie] qui n’était pourtant pas réputée pour offrir des solutions, proposait un service sur mesure pour répondre à mon caprice d’enfant : la lecture de contes par téléphone. Chaque soir, elle diffusait une histoire préenregistrée : des classiques des frères Grimm et de Perrault, des trucs nordiques ou, le plus souvent, une histoire du folklore d’Europe centrale avec ses braves gaillards en quête d’amour et de fortune. Je n’en demandais pas tant. Andréa n’avait qu’à composer le numéro et me tendre le combiné pour avoir la paix pendant quinze minutes avant de me mettre au lit. Et voilà encore un dossier réglé en un tour de main par cette mère suppléante. Une fois pour toutes. Ou presque (p. 161-162).

Pourquoi «presque» ? «Une défectuosité technique, dont la Matáv avait le secret, avait transformé le service de contes pour enfants en ligne de fête» (p. 162) : cela ne dura que quelques jours, mais c’est une autre histoire, qui n’a plus rien à voir avec la lecture assistée.

P.-S.—En effet : quand l’Oreille a évoqué la lecture à haute voix, c’était dans un contexte un tantinet moins chaste.

 

Références

Chartier, Roger, «Loisir et sociabilité : lire à haute voix dans l’Europe moderne», Littératures classiques, 12, janvier 1990, p. 127-147. https://doi.org/10.3406/licla.1990.1238

Verboczy, Akos, la Maison de mon père. Roman, Montréal, Boréal, 2023, 327 p.

Autopromotion 709

«Blason ou art héraldique», deuxième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1763, planche IV

La 566e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 66 726 titres.

Illustration : «Blason ou art héraldique», deuxième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1763, planche IV