Les zeugmes du dimanche matin et de Frédéric Lenormand

Frédéric Lenormand, Le diable s’habille en Voltaire, 2014, couverture

«Son futur valet avait lu Aristote à l’occasion d’études qui s’étaient révélées décevantes pour son avenir autant que pour sa famille» (p. 41).

«Ainsi que Pline le Jeune l’avait écrit en son temps et en latin : “Étudier son ennemi, c’est se connaître soi-même”» (p. 46).

«Il décida de suivre le cortège sur les traces de soufre et de bêtise laissées par le démon» (p. 81).

«le naïf Cherrier n’avait pas encore fait connaissance avec les ressources d’un esprit nourri de lentilles et de philosophie» (p. 91).

«Il avait perdu un matelas, son appétit, l’exclusivité de son protecteur, sa chute n’aurait plus de fin» (p. 242-243).

«La vie le quittait en même temps que son oiseau» (p. 278).

Frédéric Lenormand, Le diable s’habille en Voltaire, Paris, Éditions du Masque, coll. «Suspense historique», 39, 2014, 315 p.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Norbert Elias (1897-1990)

Norbert Elias est mort il y a vingt-cinq ans aujourd’hui. Le psychologue Steven Pinker a signalé la chose par un tweet insistant à la fois sur l’importance de la pensée d’Elias et sur le fait qu’il est peu connu :

Ce tweet renvoie au blogue de l’historien John Carter Wood, Obscene Desserts, qui explique comment Elias a nourri son travail de recherche sur le crime et la violence. Il regrette de ne l’avoir jamais rencontré : «On the long list of deceased intellectuals from the past with whom I’d like to have had the chance to have dinner, Norbert Elias is at the top

En français, la sociologue Nathalie Heinich a publié une introduction à son œuvre en 1997. Dans des travaux de jeunesse, l’Oreille tendue a emprunté à Elias le concept de configuration afin d’étudier des correspondances de femmes du XVIIIe siècle.

L’œuvre de Norbert Elias est peut-être injustement méconnue, mais elle réunit des psychologues, des historiens, des sociologues, des littéraires. Ce n’est pas rien.

 

Références

Heinich, Nathalie, la Sociologie de Norbert Elias, Paris, La Découverte, coll. «Repères», 1997, 121 p.

Melançon, Benoît, «La configuration épistolaire : lecture sociale de la correspondance d’Élisabeth Bégon», Lumen. Travaux choisis de la Société canadienne d’étude du dix-huitième siècle. Selected Proceedings from the Canadian Society for Eighteenth-Century Studies, XVI, 1997, p. 71-82. https://doi.org/1866/31893

Melançon, Benoît, «La lettre contre : Mme du Deffand et Belle de Zuylen», dans Benoît Melançon (édit.), Penser par lettre. Actes du colloque d’Azay-le-Ferron (mai 1997), Montréal, Fides, 1998, p. 39-62. https://doi.org/1866/14089