Le zeugme du dimanche matin et de Tristan Saule

Tristan Saule, Jour encore, nuit à nouveau, 2023, couverture

«OK, comme tu veux, dit Fabian, laissant Loïc avec son mensonge et son sandwich, dont on se demande bien où il va le manger.»

Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], Jour encore, nuit à nouveau. Roman. Chroniques de la place carrée. III, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 04, 2023, 293 p., p. 84.

P.-S.—L’Oreille tendue apprécie fort le travail de cet auteur. Voir ceci, par exemple.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et d’Émmelie Prophète

Émmelie Prophète, les Villages de Dieu, 2020, couverture

«Celui qui assassinait le Chef le remplaçait, héritait de ses biens, de sa folie, parfois de ses maîtresses.»

«On racontait que Jules César avait déchargé son arme à travers la porte des toilettes. Il était de mèche avec le dreadlocks qui était l’un des rares à pouvoir approcher Cannibale 2.0. Quand les autres avaient compris ce qui se passait, ils étaient arrivés avec leurs gros rires, leur sueur, leur cruauté, leur ras-le-bol et avaient déchargé à tour de rôle leurs armes sur la porte des chiottes.»

«Sans abri, pauvre, elle ramassait tout ce qu’elle trouvait et vivait sous des morceaux de plastique, entourée d’objets qu’elle récupérait, qui allaient des bouteilles vides à des ossements humains. Un matin on la retrouvera dans un corridor, morte avec son passé, ses tragédies silencieuses ou non traduites.»

«Il y avait de la boue sur nos pieds, nos vêtements, nos mains. Peut-être sur nos âmes aussi.»

Émmelie Prophète, les Villages de Dieu, Montréal, Mémoire d’encrier, 2020, 224 p. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Le zeugme du dimanche matin et de Catherine Éthier

Catherine Éthier, Une femme extraordinaire, 2022, couverture

«En trois femmes grises qui, de génération en génération, s’étaient transmis le sens du spectacle, nous lui répondîmes toutes en même temps, en ne tenant absolument pas compte que “Corinne-Gazaille-Micheline-Gisèle-Trottier-votre-manteau” feraient vibrer les osselets des oreilles diaphanes du vieillard en un ramassis de syllabes et d’autorité qui donne envie d’aller se cacher derrière les rideaux.»

Catherine Éthier, Une femme extraordinaire, Montréal, Stanké, 2022, 302 p., p. 17.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et de Christopher Clarey

Christopher Clarey, Federer, 2022, couverture

Le biographe de Roger Federer, Christopher Clarey, aime beaucoup les zeugmes.

«Si, pour moi qui étais assis sur la banquette arrière avec mes notes et mes pensées de pré-entretien, cette chanson [«All by Myself»] semblait parfaitement dans le ton, elle n’aurait pas convenu à Federer, lui qui est si rarement seul et qui l’était encore moins à cette occasion-là» (p. 11).

«Mais Federer et son agent, Tony Godsick, voyaient les choses autrement : ils visaient des marchés et des émotions qu’ils n’avaient pas encore exploités» (p. 12).

«Une sorte de Tatar slave avec un côté cool, sexy, et un revers à deux mains explosif, souvent sauté, qui ne ressemblait à aucun de ceux que j’avais pu voir» (p. 31).

«Ça lui épargne beaucoup de stress et de kilométrage» (p. 238).

«Au tennis, les matchs d’exhibition sont souvent des événements où l’on échange balles et ricanements, blagues et coups foireux» (p. 254)

«Mais même pendant ces brillantes saisons, on avait du mal à oublier l’image de Nadal triomphant, encore et encore, sur terre battue, tandis que Federer perdait la face et son assurance à mesure que le schéma se répétait» (p. 278).

À la moitié de l’ouvrage, l’Oreille tendue a cessé de les noter.

 

Christopher Clarey, Federer. Le maître du jeu. Biographie, Montréal, Flammarion Québec, 2022, 589 p. Traduction de Suzy Borello. Édition originale : 2021.

 

P.-S.—Souvenez-nous : ce n’est pas le seul cas de cette nature croisé ici.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)