De Jean Béliveau

Sous le titre «Le “Gros Bill” a 80 ans» (p. A7), le Devoir de ce matin publie un texte de l’Oreille tendue sur un joueur de hockey qui est aussi une icône culturelle, Jean Béliveau. Le texte est disponible ici.

Comme dans le cas de son texte sur Guy Lafleur, un complément filmo-vidéo-icono-musico-bibliographique, même partiel, s’impose bien évidemment. Les non-fans peuvent passer leur chemin.

Filmo (par ordre chronologique)

Here’s Hockey ! de Leslie McFarlane, Office national du film du Canada, 1953

Le Sport et les hommes d’Hubert Aquin et Roland Barthes, Office national du film du Canada, 1961

Un jeu si simple de Gilles Groulx, Office national du film du Canada, 1963

Vidéo

On trouve sur YouTube «Bleu, blanc, rouge» (1981) de Michel Como, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky.

Icono

Les tableaux de Benoît Desfossés et de Bernard Racicot sont visibles sur les sites Web de ces artistes.

Les œuvres de Serge Lemoyne sont reproduites dans plusieurs ouvrages, par exemple le catalogue d’exposition rédigé par Marcel Saint-Pierre, Serge Lemoyne, préface d’Andrée Laliberté-Bourque, prologue de Normand Thériault, Québec, Musée du Québec, 1988, 236 p. Ill.

Musico (par ordre chronologique)

La famille Soucy, «Le club de hockey Canadien», 1954

Oscar Thiffault et Marcel Martel, «Boom Boom», 1955

Denise Émond, «La chanson des étoiles du hockey», 1956

Oscar Thiffault, «Ils sont en or», 1957

Oswald, «Les sports», 1960

Les Jérolas, «La chanson du hockey», 1960

Les Jérolas, «La Tarantella al Canada», 1961

Les Jérolas, «Le sport», 1967

Robert Charlebois, «Demain l’hiver», 1967

Marthe Fleurant, «D’l’a gomme baloune», 1968

Georges Langford, «La coupe Stanley», 1973

Michel Como, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky, «Bleu, blanc, rouge», 1981. La version anglaise s’intitule «Red, White, Blue».

Jane Siberry, «Hockey», 1989

André Brazeau, «Ti-Guy», 2002

Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008

Loco Locass, «Le but», 2009

Biblio

Barbeau, Jean, Ben-Ur, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», no 11-12, 1971, 108 p. Ill. Présentation d’Albert Millaire.

Béliveau, Jean, Chrystian Goyens et Allan Turowetz, Ma vie bleu-blanc-rouge, Montréal, Hurtubise HMH, 2005, 355 p. Ill. Préface de Dickie Moore. Avant-propos d’Allan Turowetz. Traduction et adaptation de Christian Tremblay. Édition originale : 1994.

Bujold, Michel-Wilbrod, les Hockeyeurs assassinés. Essai sur l’histoire du hockey 1870-2002, Montréal, Guérin, 1997, vi/150 p. Ill.

Gravel, François, le Match des étoiles, Montréal, Québec/Amérique jeunesse, coll. «Gulliver», no 66, 1996, 93 p. Préface de Maurice Richard.

Hood, Hugh, Puissance au centre : Jean Béliveau, Scarborough, Prentice-Hall of Canada, 1970, 192 p. Ill. Traduction de Louis Rémillard.

Ménard, Sylvain, «Grand comme Jean Béliveau», dans Marc Robitaille (édit.), Une enfance bleu-blanc-rouge, Montréal, Les 400 coups, 2000, p. 138-145.

Poulin, Jacques, le Cœur de la baleine bleue. Roman, Montréal, Éditions du jour, coll. «Les romanciers du jour», no 66, 1970, 200 p.

Pozier, Bernard, «Génétique 1», dans Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991, 84 p., p. 30. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.

Richler, Mordecai, «The Fall of the Montreal Canadiens», dans Home Sweet Home. My Canadian Album, New York, Alfred A. Knopf, 1984, p. 182-209. Repris dans Dispatches from the Sporting Life, Foreword by Noah Richler, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 241-274. Édition originale : 2002.

Robitaille, Marc, Des histoires d’hiver, avec des rues, des écoles et du hockey. Récit, Montréal, VLB éditeur, 1987, 142 p. Ill. Nouvelle édition : Des histoires d’hiver avec encore plus de rues, d’écoles et de hockey. Roman, Montréal, VLB éditeur, 2013, 180 p. Ill.

Salutin, Rick, avec la collaboration de Ken Dryden, Les Canadiens, Vancouver, Talonbooks, 1977, 186 p. Ill. «Preface» de Ken Dryden.

Simard, André, la Soirée du fockey, dans la Soirée du fockey. Le temps d’une pêche. Le vieil homme et la mort, Montréal, Leméac, coll. «Répertoire québécois», 40, 1974, 92 p. Préface de Normand Chouinard.

 

[Complément du 23 septembre 2011]

Le plus récent album de Marc Déry s’intitule Numéro 4 (Audiogramme, 2011). On y trouve une chanson du même nom, où il est question de Jean Béliveau (et de Bobby Hull).

 

[Complément du 30 août 2013]

Trois ajouts à la bibliographie :

Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.

Ménard, L. Jacques, avec Denis et Michèle Beauregard, Réussir. Aller au bout de ses rêves, Montréal, VLB éditeur, 2011, 288 p.

«Poète et amateur de hockey. Une interview de Gérald Godin avec Roland Giguère», le Maclean, 6, 12, décembre 1966, p. 65-66.

 

[Complément du 30 juin 2016]

Jean Béliveau a désormais sa rue à Longueuil.

Rue Jean-Béliveau, Longueuil, juin 2016

Hausse de la valeur du mélange

Prenez le Devoir du 29 juillet 2011 à la page B5.

Lisez la légende de la photo du haut : «The Barr Brothers offre une musique métissée plutôt personnelle, avec une base de chanson folk.»

Lisez la légende de la photo du bas : «Les compositions d’Akido témoignent d’un présent métissé auquel s’abreuve avec intelligence ce créateur originaire de Québec.»

Investissez dans le métissé : son cours est à la hausse.

Septième article d’un dictionnaire personnel de rhétorique

Tautologie

Définition

«Forme de redondance sémantique qui consiste à exprimer deux (ou plusieurs) fois une même idée […]. Souvent dues à la négligence, les tautologies peuvent être voulues pour des raisons stylistiques, afin d’insister sur tel ou tel point» (Dictionnaire des termes littéraires, p. 470).

Exemple

«Au cas où vous manqueriez de nourriture, vous pouvez aussi faire bouillir votre ceinture si elle est en cuir et que vous manquez de nourriture» (Polynie, p. 170).

 

[Complément du 30 novembre 2012]

Autre exemple

«Ce qu’on oublie souvent, c’est que ce transfert du public et du commun vers le privé, en vue d’une création de richesse, se fait en transférant ce patrimoine à un acteur privé, un appropriateur» («Je me souviendrai du spectre du printemps rouge», p. 244).

 

Références

Pineault, Éric, «Je me souviendrai du spectre du printemps rouge», dans Je me souviendrai. 2012. Mouvement social au Québec, Antony, La boîte à bulles, coll. «Contrecœur», 2012, p. 239-245.

Van Gorp, Hendrik, Dirk Delabastita, Lieven D’hulst, Rita Ghesquiere, Rainier Grutman et Georges Legros, Dictionnaire des termes littéraires, Paris, Honoré Champion, coll. «Dictionnaires & références», 6, 2001, 533 p.

Vincelette, Mélanie, Polynie, Paris, Robert Laffont, 2011, 213 p.

Le Numéro 6 cultive-t-il son jardin ?

C’est entendu : le Prisonnier est une série «culte». Tournée en 1967 par la télévision britannique, elle fait partager quelques moments de la vie du Numéro 6 dans un mystérieux Village. Ce personnage, joué par Patrick McGoohan — qui est également un des concepteurs de la série —, y est enfermé après avoir voulu démissionner des services d’espionnage de Sa Majesté. On ne cesse, au long des 17 épisodes de la série, de l’interroger sur ses motivations : pourquoi a-t-il donc voulu s’en aller ? Lui refuse de se plier aux diktats de ses geôliers : «Je ne suis pas un numéro. Je suis un homme libre.»

Le Prisonnier fleure bon les sixties. On y met en scène l’individualisme bafoué, le pouvoir des images et de la croyance, la militarisation et le totalitarisme, la contre-culture et la révolution (à venir ou à empêcher), l’éducation et sa «subversion», le contrôle des esprits par la drogue. On y entend le «All You Need Is Love» des Beatles (à coté de l’Arlésienne de Bizet, il est vrai). Les vêtements, surtout ceux des vilains, sont bigarrés. Le réalisme n’est pas au rendez-vous, notamment dans les nombreuses bagarres (parodiques) auxquelles est mêlé le Numéro 6. Enfin, quiconque chercherait une explication claire à la situation de celui-ci ne la trouverait pas dans la série, ni même dans le dernier épisode, paradoxal à souhait.

Les exégètes ne manquent pourtant pas, dans des livres (The Official Prisoner Companion, 1988) ou sur le Web (ici et , par exemple). Ils ont repéré les allusions littéraires, ouvertes ou cryptées, à Cervantes, Shakespeare, Andersen ou Arthur Conan Doyle. Ils ont décrit les décors, essentiellement ceux du Village, même si tous les épisodes ne s’y déroulent pas. (Ce Village est en fait un hôtel du Pays de Galles, le Portmeirion, qui se faire gloire aujourd’hui d’avoir été le lieu principal du tournage.) Ils ont cherché, et expliqué, bien sûr, symboles sur symboles.

Le rapport de la série au XVIIIe siècle ne paraît cependant pas les avoir passionnés outre mesure. Pourtant, les Lumières y sont.

On trouve dans le Prisonnier des références explicites à la Révolution française, à la Bastille et à la guillotine (4e et 8e épisode), à Napoléon (6e, 8e et 15e épisode) et à Goethe (14e épisode : «Je vois que vous connaissez vos classiques», dit le Numéro 2 au Numéro 6). Les intérieurs fourmillent d’éléments de décor évoquant le XVIIIe siècle : objets, tableaux, costumes (3e, 5e, 8e et 9e épisode, parmi d’autres). Et il y a le jardin du Village et ses statues. Le Numéro 6 les découvre dès le premier épisode, où on les voit longuement, à partir de la vingt-septième minute, puis il les retrouve, plus brièvement, dans le 4e et le 9e. Une des statues ne peut qu’intriguer le dix-huitiémiste qui ne sommeille pas en l’Oreille tendue :

Statue de Voltaire ?

Que fait donc Voltaire — si c’est bien lui, mais ça en a tout l’air — dans ce jardin ? Ce ne serait pas sa seule présence : dans le 6e épisode, son nom est prononcé par un des chefs des tortionnaires, le Numéro 2, au moment où il fait visiter une bibliothèque au Numéro 6 : «Platon, Aristote, Voltaire, Rousseau, et les autres, ils sont tous là.» C’est un bien maigre point de départ, dans un monde où une chose peut toujours en cacher une autre.

P.-S. — La traduction française du Prisonnier est disponible gratuitement au Canada sur Tout.tv. Attention : risque aigu de dépendance.

 

[Complément du 27 septembre 2013]

Ce texte a été repris en revue : Melançon, Benoît, «Pot-pourri. Le Numéro 6 cultive-t-il son jardin ?», Cahiers Voltaire, 12, 2013, p. 303-304.

 

[Complément du 29 septembre 2022]

L’Oreille a aussi repris ce texte dans le livre qu’elle a fait paraître au début de 2020, Nos Lumières.

 

[Complément du 30 décembre 2022]

Il existe aussi une version de ce texte en ligne.

 

Référence

Melançon, Benoît, «Pot-pourri. Le Numéro 6 cultive-t-il son jardin ?», Cahiers Voltaire, 12, 2013, p. 303-304; repris, sous le titre «Le Numéro 6 cultive-t-il son jardin ?», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 78-79.

Autopromotion 010

À la radio de Radio-Canada, ce soir, le 28 août, entre 20 h et 21 h, l’Oreille tendue parlera épistolaire avec Serge Bouchard, à son émission les Chemins de travers. Elle y abordera plusieurs des thèmes de Sevigne@Internet. Remarques sur le courrier électronique et la lettre suivies d’une postface inédite (édition numérique, 2011) et de Écrire au pape et au Père Noël. Cabinet de curiosités épistolaires (à paraître à la fin septembre chez Del Busso éditeur). En deuxième heure, il sera question des correspondances de Louis-Joseph Papineau. En troisième heure, des lettres seront lues, notamment une de Diderot, que l’Oreille commentait longuement dans Diderot épistolier (1996).

 

[Complément du 31 août 2011]

On peut (ré)entendre l’entretien ici.

Écrire au pape et au Père Noël, 2011, couverture