En 1976, dans sa pièce Un pays dont la devise est je m’oublie, Jean-Claude Germain imagine le dialogue entre un homme fort, Louis Cyr (mort en 1912), et un hockeyeur, Maurice Richard (né en 1921). Cyr a parfaitement compris ce que Richard va représenter : «T’es Mau-ri-ce Ri-chard !… Ç’avait jamais été… pis ça sra jamais !… Çé !… Pis çé là astheure pour tout ltemps !» Cyr, c’est de l’historique; Richard, c’est du mythique.
Jean-Claude Germain est mort le 24 avril.
Référence
Germain, Jean-Claude, Un pays dont la devise est je m’oublie. Théâtre, Montréal, VLB éditeur, 1976, 138 p.
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
[Voix d’homme]
À la mise au jeu
Hamelin
Godbout
Turgeon
Blouin
Dodier
Et Houle
[Voix de femme]
Chus contente d’êt’ la première fille
À garder les buts au tournoi pee-wee
Mes frères jouaient, mon père coachait
J’voulais donc jouer avec eux autres
J’aime ça, jouer au hockey
J’aimerais ça m’rendre assez loin
Ça dépend des conditions
Si chus prête à m’battre ? Ben oui !
«Il est mort d’un cancer de la gorge, quelques mois après cette visite. Il rendait ses derniers souffles dans un lit blanc, perdu au milieu d’une chambre pleine de meubles et de souvenirs qu’il ne reconnaissait plus.»
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Francine Raymond, «Tu peux t’en aller», les Années lumières, 1993
Tu m’serres ta vie autour du cou
Laisse-moi du lousse que je respire
Un nœud coulant pour m’en sortir
Y a rien à faire t’es trop jaloux
Au prix qu’les noces m’ont coûté
J’veux plus d’ton amour économe
Maintenant qu’les bills sont toutes payés Asteur tu peux t’en aller
Bébé
Asteur tu peux t’en aller
Asteur tu peux t’en aller
Ben oui asteur tu peux t’en aller
J’ai faite tes boîtes viens les chercher
Chus pus ta femme chus pus ta blonde
Chus rien qu’un meub’ qu’tu changes de place
Tu m’as assez ri en pleine face
T’as assez dit qu’j’tais pas du monde
Tu pourras r’garder ton hockey, OK ?
Tu pourras aller Chez Parée (c’est qui ça anyway ?)
Notre calvaire est terminé
Asteur tu peux t’en aller
Bébé
Asteur tu peux t’en aller
Asteur tu peux t’en aller
Ben oui asteur tu peux t’en aller
J’ai r’pris tes clefs tu r’pars à pied
Bebye
Asteur tu peux t’en aller
Ben oui asteur tu peux t’en aller
Bébé
Asteur tu peux t’en aller
Bébé bébé
Asteur
Asteur
La shoppe est fermée
Le moule là y est cassé
Asteur
Tu débarques drette ici, là, as-tu compris ?
Asteur
Bye
Oh what a loque humaine he was
Asteur
Asteur
«L’officier lut 6 h 50 à sa montre à gousset, leva le nez, scruta le ciel, tendit l’oreille, puis accepta enfin. Le Chanceux grimpa hors de sa tranchée et remonta les cinq cents mètres qui le séparaient du campement principal, un campement qui ressemblait en tout point à celui de Kollaa.»