Interrogation toponymique du jour

Publicité pour l’emploi en région, métro de Montréal, avril 2022

Ayant quitté le Togo pour vivre à Granby, comment Taka prononcera-t-il/elle le nom de sa ville d’adoption, cette «“capitale du bonheur” autoproclamée» (le Basketball et ses fondamentaux, p. 229) ?

Ainsi que le faisait remarquer, à juste titre, @OursMathieu, on entend parfois quelque chose comme «Grammebé».

La troupe de théâtre Le théâtre du futur propose, dans son plus récent spectacle, «Graine B». (Graine comme dans graine ?)

Le Wiktionnaire offre cinq variations phonétiques pour le même mot.

Tant de questions, si peu d’heures.

P.-S.— Les auditeurs de la radio de Radio-Canada se souviendront que Serge Bouchard avait toujours grand plaisir à mâcher ce mot en ondes.

 

Référence

Messier, William S., le Basketball et ses fondamentaux. Nouvelles, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 2017, 239 p.

Capotez-vous ?

«Décapotante», publicité automobile, 2012

Il est des mots qui peuvent dire une chose et son contraire. Ainsi, au Québec, d’écœurant, parfois synonyme de très bien, parfois pas du tout.

Capoter est un cas semblable. Voici comment l’Oreille tendue codéfinissait le terme en 2004 dans le Dictionnaire québécois instantané :

1. Beaucoup apprécier, voire tomber en extase. En écoutant le dernier album de Céline, j’ai capoté. Voir débile, extrême, full, hyper, masse (en ~), max, méchant, méga, moyen, os (à l’~), pas à peu près, phat, planche (à ~), super, torcher et über.

2. Devenir fou de rage. En écoutant le dernier album de Céline, j’ai capoté. Voir coche (sauter une ~) et fils (avoir deux ~ qui se touchent) (p. 35).

Pourquoi rappeler cela aujourd’hui ? À cause de ce tweet :

Outre l’emploi absolu (J’ai capoté) et l’emploi intransitif (J’ai capoté sur l’album de Céline), il existerait donc un emploi transitif (J’ai capoté ma vie), qu’on pourrait rapporter au modèle de J’ai pleuré ma vie.

C’est toujours bon à savoir.

 

[Complément du 9 février 2020]

Les anglophones (et les autres) apprécieront le tableau ci-dessus, vu sur Twitter.

 

Référence

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Benoît Melançon, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, 2004, couverture