Moustaches du jour

Montage de livres

Au rayon poils, nous avons déjà rangé la rosette, le monosourcil, la barbestache, la biscotte et la barbe des séries. (Ce n’est pas tout.)

Voici deux ajouts.

Parlant lèvre avec son fils cadet, l’Oreille tendue a récemment découvert l’existence de la pornstache. Mieux vaut tard que jamais.

Ce matin, sur Mastodon, ceci : «Nous avons un poste ouvert en histoire contemporaine à Versailles Saint-Quentin, XIXe-XXIe, avec une orientation histoire culturelle et environnementale. Le poste est réellement ouvert : pas de moustache, pas de personne attendue. N’hésitez pas à candidater !» Pas de moustache ? «Ce n’est pas un “poste à moustache”, profilé pour correspondre au profil de quelqu’un en particulier.»

L’Oreille se couchera moins niaiseuse.

Accouplements 225

L’Oeil de l’ermite et l’Échiquier, couvertures, collage

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

La Charité, Claude, l’Œil de l’ermite. Fiction en pièces détachées, Longueuil, L’instant même, 2023, 237 p. Ill.

«Déjà enfant, j’aimais être seul. Quand on a annoncé la fermeture des universités le vendredi 13 mars, j’ai éprouvé la fébrilité des écoliers, tout à leur joie d’échapper à la classe à cause de — ou plutôt grâce à — la tempête de neige. Cette pandémie est tombée sur moi comme une bénédiction. Elle allait me libérer des contraintes de la vie sociale. Des réunions inutiles. Des discussions de couloir oiseuses. Des débats hystériques sur l’avènement de l’utopie en ce bas monde, à grand coups d’équité, de diversité et d’inclusion. […] Tout cela, j’allais enfin le laisser derrière moi, en claquant la porte. Pour me livrer à l’écriture de ma fiction sur l’ermite Toussaint Cartier» (p. 31-32).

Toussaint, Jean-Philippe, l’Échiquier, Paris, Éditions de Minuit, 2023, 244 p. Ill.

«De plus en plus souvent, j’ai conscience maintenant que, plus tard, dans quelques mois ou dans quelques années, je verrai cette période comme une période particulièrement heureuse de ma vie. Là où intervient la dualité de la pensée, c’est que ce bonheur supposé que j’imagine que je vais ressentir rétrospectivement en repensant à cette période, je ne le perçois pas pour le moment. Je sais que, plus tard, en repensant à ces journées de confinement, je me dirai que j’avais été heureux dans mon bureau à Bruxelles à travailler à ce nouveau livre, mais ce bonheur que je me promets depuis le futur, je n’en vois pas la couleur pour l’instant, je n’en éprouve aujourd’hui aucun des agréments.

En somme, depuis le début du confinement, je vis heureux sans le savoir» (p. 114-115).

Et vous ?

«Quel est le degré de littératie de votre région ?», le Devoir, 14 octobre 2021, titre

Elle est partout : scientifique, juridique, numérique, financière, économique, médiatique, informationnelle, familiale, communautaire, agricole, physique, universitaire (c’est un dada de l’Oreille tendue), etc. La littératie se prête à toutes sortes de caractérisation.

Dans le Devoir du 15 janvier, l’Oreille découvre la «littératie émotionnelle».

Elle ne la connaissait pas. Elle n’est pas sûre de la posséder.

P.-S.—Une définition de la littératie ? «La literacy est “l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses compétences et capacités”» (définition de l’Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE] citée par Béatrice Fraenkel en 2021).

 

Référence

Fraenkel, Béatrice, «Littératie», dans Josiane Boutet et James Costa (édit.), Dictionnaire de la sociolinguistique, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2021, p. 221-224.

Une langue en déclin ?

Corbeil, Jean-Pierre, Richard Marcoux et Victor Piché (édit.), Le français en déclin ?, 2023, couverture

L’Oreille est toujours tendue quand Jean-Pierre Corbeil, Richard Marcoux et Victor Piché, seuls ou ensemble, se prononcent sur l’état démolinguistique du français au Québec.

Elle se réjouit donc de la parution de ceci, qui vient de tomber sur sa table de travail :

Corbeil, Jean-Pierre, Richard Marcoux et Victor Piché (édit.), Le français en déclin ? Repenser la francophonie québécoise, Montréal, Del Busso, 2023, 459 p. Ill.

Nous devrions en reparler.

 

Table des matières

Jean-Pierre Corbeil, Richard Marcoux et Victor Piché, «Avant-propos», p. 7-9.

Jean-Pierre Corbeil, Richard Marcoux et Victor Piché, «Un Québec au diapason de la nouvelle francophonie», p. 10-35.

Steven Therrien et Richard Marcoux, «Encadré 1. L’expression “déclin du français” dans les médias au Québec de 2017 à 2022», p. 35-38.

Victor Piché, «Encadré 2A. Langue et choix de société», p. 39-41.

Jean-Pierre Corbeil, «1. Une lecture plus nuancée de l’état de la situation linguistique au Québec en 2023», p. 42-92.

Jean-Pierre Corbeil, «Encadré 2B. Doit-on suivre l’évolution des groupes linguistiques ou celle de la présence et des usages du français ?», p. 93-95.

Victor Piché «2. Un peu d’histoire : au-delà des indicateurs désincarnés», p. 96-111.

Marc Termote, «3. Forces et faiblesses des indicateurs linguistiques», p. 112-146.

Jean-Pierre Corbeil et Richard Marcoux, «Encadré 3. La capacité autodéclarée de soutenir une conversation en français : un indicateur utile et pertinent», p. 147-149.

Calvin, Weltman, «4. L’analyse sociolinguistique des variables linguistiques du recensement canadien», p. 150-167.

Éric Caron-Malenfant et Jean-Pierre Corbeil, «Encadré 4. Les changements au contenu linguistique dans le recensement de 2021 : une mise au point», p. 168-170.

Nicolas Auclair, «5. Portrait et évolution des groupes de langues française et anglaise dans la région de Montréal selon différentes approches, 2011-2016», p. 171-187.

Éric Caron-Malenfant, Jean-Pierre Corbeil et Nicolas Bastien, «6. La mesure des transferts linguistiques au Québec : différentes approches et considérations méthodologiques», p. 188-205.

Michel Pagé, «7. Connaître l’usage des langues en public : une question de méthode», p. 206-220.

Jean-Benoît Nadeau, «8. Qu’est-ce qu’un francophone ? Enjeux et implications d’une définition», p. 221-232.

Richard Marcoux, «Encadré 5. Les limites de la langue maternelle pour renseigner sur la réalité francophone», p. 233-235.

Patricia Lamarre. «9. Une approche ethnographique dans l’analyse de la situation linguistique québécoise», p. 236-257.

Corina Borri-Anadon, Josée Charette et Danial Nabizadeh, «10. Politiques d’aménagement linguistique et éducation inclusive en milieu scolaire : leviers et obstacles», p. 258-273.

Diane Gérin-Lajoie, «11. Le rapport aux langues chez les jeunes dans les écoles de langue anglaise au Québec : une réalité complexe», p. 274-287.

Karine Vieux-Fort, «12. Que deviennent ces étudiantes et étudiants francophones qui fréquentent le cégep anglophone ?», p. 288-304.

Louis Cornelissen, «13. L’évolution de la composition industrielle de l’économie québécoise a-t-elle affecté l’usage des langues au travail ?», p. 305-319.

Jean-Pierre Corbeil, «Encadré 6. Éducation postsecondaire et langue : une causalité à repenser», p. 320-323.

Étienne Lemyre, «14. Fréquence d’utilisation du français au travail par les diplômés des cégeps et des universités anglophones de l’île de Montréal», p. 324-338.

Mario Polèse, «15. Petite promenade dans NDG et quartiers avoisinants : le dilemme linguistique québécois (et canadien)», p. 339-354.

Victor Piché et Jean-Pierre Corbeil, «Encadré 7. Quel Montréal ?», p. 355-357.

Jean-Philippe Gauvin et Antoine Bilodeau, «16. Quels rôles la langue française joue-t-elle dans l’intégration politique des personnes immigrantes au Québec ?», p. 358-369.

Chenour Oechslin et Danièle Bélanger, «Encadré 8. Les défis de la francisation des immigrants temporaires», p. 370-372.

Stéphanie Arsenault, Alessandra Bonci et Samantha Giroux, «17. Le parcours à obstacles des résidents temporaires en emploi pour apprendre le français à Québec», p. 373-386.

Malika Danican, «18. Francophone ou Québécois : quand “parler français” ne garantit pas l’intégration», p. 387-400.

Michel Symour, «19. La loi 14. Des mesures raisonnables au niveau collégial ?», p. 401-415.

Julius Grey, «20. La réforme des lois linguistiques : la fausse prémisse», p. 416-430.

Richard Y. Bourhis et Réal Allard, «21. Vitalité communautaire et acceptabilité des immigrants anglophones : perceptions d’étudiants franco-ontariens, acadiens et québécois», p. 431-448.

Marco Micone, «22. Langue et immigration», p. 449-456.