Urbain et décomplexé

Depuis quelques années, l’Oreille tendue piste l’urbain, ici, sous la rubrique «Ville urbaine», et là, pour le blogue Vivez la vie urbaine.

Depuis quelques semaines, elle est sensible à la présence, dans les médias, de l’adjectif décomplexé.

Imaginez sa joie devant cette phrase, lue dans le Devoir d’hier : Nouvel onglet, de Guillaume Morissette, est « le roman d’une génération, dit-on, urbaine, active, décomplexée, mais paumée en même temps et en quête de sens dans un présent qui en a de moins en moins à offrir» (p. B6).

Cher Devoir, merci pour ce beau cadeau de Noël.

Ricardo, Elle France et la Presse

Il y a quelques jours, le magazine Elle France a publié un reportage sur un célèbre cuisinier québécois. Ce ramassis de clichés a beaucoup occupé l’espace médiatique (l’Oreille tendue a même donné une entrevue sur le sujet). Parmi ces clichés, il y avait celui-ci : Ricardo serait un «gentleman trappeur».

Faisant du ménage dans son blogue, l’Oreille tombe sur ceci, en date du 19 avril 2012, sous le titre «Ricardo au Dollarama» :

À compter du 26 avril, Ricardo, l’homme privé de patronyme, animera, à la télévision de Radio-Canada, une nouvelle émission, le Fermier urbain. Le voilà donc «gentleman-farmer urbain» (la Presse, 18 avril 2012, cahier Arts, p. 3).

À chacun ses clichés.

Mon quotidien est urbain

La Presse+ du jour présente des «pêcheurs urbains», un passionné d’«apiculture urbaine» et une femme «jeune, branchée et urbaine». Le même quotidien évoque un «train urbain» et une «promenade urbaine». Il présente trois «plans d’escapade» : un «Plan aventure» (aux Bergeronnes), un «Plan gourmand» (à Magog) et un «Plan urbain» (à Québec). Il publie un dossier sur «Le réveil de Montréal».

Voilà du matériel pour le blogue Vivez la vie urbaine.

P.-S. — L’Oreille tendue n’a pas la prétention d’avoir tout repéré en matière d’urbanité journalistique du jour.

Petite annonce (théâtrale)

Guillaume Corbeil, Unité modèle, 2016, couverture

 «L’endroit qu’on habite
C’est pas juste un numéro sur une porte
C’est une émotion»

Pièce de théâtre récente en parfait état de marche : Unité modèle de Guillaume Corbeil. Cinq actes (et un prologue), trois personnages («Le représentant», «La représentante», «Émile»), un lieu (l’unité modèle de Diorama, complexe immobilier en plusieurs phases), des listes (d’objets, de marques), des assemblages antithétiques («Sensuelle et intelligente», «Viril et délicat», p. 31; «Un monument érigé à la mémoire du présent», p. 79), des antimétaboles («Pour que vous viviez vos rêves / Et que vous rêviez votre vie», p. 50), des répétitions habilement réparties «Selon la disposition de l’unité». Admirable construction en clichés (publicitaires, télévisuels, cinématographiques, amoureux, gastronomiques, sociaux) pièce sur pièce. Verbes au conditionnel à tous les étages. Érotisme de bon aloi. Abondance d’images au goût du jour. Crise finale (ou pas). En prime : «Un look urbain et sport» (p. 24); «Champlures traditionnelles / Provençales / Classiques / Urbaines / Ou contemporaines» (p. 35); au dernier étage, «ce qu’on a appelé le chalet urbain» (p. 47). À partager le plus rapidement et le plus largement possible.

 

Référence

Corbeil, Guillaume, Unité modèle, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 07, 2016, 109 p. Ill.