La ville à la ville

Le Devoir des 19-20 novembre 2011 avait un cahier «Habitation».

Publicité en page 3 : «Demeures urbaines sur Saint-Jacques.»

Sous-titre en page 5 : «On a prévu des chalets urbains […].»

Publicité en page 9 : «Les seules maisons de ville authentiques dans le quartier.»

Il est bon de se faire rappeler que la ville n’est plus à la campagne.

 

[Complément du 23 novembre 2011]

Le phénomène est-il uniquement montréalais, comme dans les exemples ci-dessus ? Que nenni.

Quelques heures après avoir mis son billet en ligne, l’Oreille tendue lit son Devoir. En première page : «Laval prépare un téléphérique urbain» (23 novembre 2011).

N’en doutons plus (si nous en avons déjà douté) : Laval est une ville.

Rappel géographique

Il est bon, périodiquement, de rappeler que la ville est urbaine.

Le Devoir du 10 septembre (p. A4) s’en charge. Une publicité nous y apprend que «Seulement 10 lofts authentiques entre 960 pi.ca. et 2000 pi.ca. restent disponibles» dans le projet montréalais Southam Lofts. Faites vite si vous voulez soigner «votre style de vie urbaine».

L’Oreille, elle, hésite encore (et se demande ce que serait un loft non authentique).

Terrasse de ville

Il y a un petit temps que l’Oreille tendue n’avait pas ajouté de nouveau matériel à la catégorie «Ville urbaine», là, en bas, à droite.

Le Devoir du 12 juillet lui en fournit l’occasion, qui parle d’«une terrasse urbaine et bruyante de Montréal» (p. A8). Que les terrasses de Montréal ne sont pas toutes «bruyantes», on ne saurait en disconvenir : la précision est utile. Mais qu’elles puissent ne pas être «urbaines» étonne un brin plus. Y aurait-il des «terrasses non urbaines» à Montréal ? On aimerait les connaître.

Ambiance de traviole ?

On a déjà eu l’occasion de constater, à l’Oreille tendue, que la critique vinigastronomique a son propre idiome.

Tel bar à vin accueille «des professionnels et autres adultes urbains».

Un établissement québecquois serait «un restaurant résolument urbain»; un autre, une «cabane urbaine».

Avenue Laurier Ouest, à Montréal, vous pouvez fréquenter une (une ?) «barmacie».

«La déco rétro-saxonne» de tel troquet serait à signaler.

Du nouveau dans la Presse du 29 janvier. Qu’y reproche-t-on au Ridi de la rue Sherbrooke Ouest ? Son «Ambiance bancale, degré “0”» (cahier Gourmand, p. 6).

Cela se remet-il d’aplomb ? On l’espère.