Chantons la langue avec Plume Latraverse

Plume Latraverse, album Plume pou digne, 1974, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Plume Latraverse, «Encore des mots», Plume pou digne, 1974

 

Encore des mots qui veulent pus rien dire
Encore une batch de vieux souvenirs
Encore des mots quand y a tellement d’aut’choses à faire
Que d’garrocher son dictionnaire

Tout l’monde veut blower tout l’monde
Faut toujours charrier plus loin
On parle d’une même longueur d’onde
Jusqu’à c’qu’on comprenne pus rien
Faqu’on remet toutte ça au lendemain

Encore des mots, des ballounes de cire
Qui pètent en l’air, le temps de l’dire
Encore des mots qui ont mis leurs culottes à l’envers
Comme le vieux bon roi Dagobert

Tout l’monde veut blower tout l’monde
Au lieu d’prendre ça comme ça vient
On parle d’une même longueur d’onde
Jusqu’à c’qu’on comprenne pus rien
Faqu’on remet toutte ça au lendemain

Encore des mots, faudrait ben finir
C’te p’tite chanson qui veut rien dire
Encore des mots qui s’pavanent sans vouloir se taire
En compliquant l’vocabulaire
En compliquant l’vocabulaire

 

P.-S.—L’Oreille tendue l’a souvent dit : elle a un faible pour Plume.

 

Chantons la langue avec Jérémie Kisling

Jérémie Kisling, le Ours, 2005, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Jérémie Kisling, «Rendez-vous courtois», le Ours, 2005

 

One, two, three
Allez viens vous asseoir
Il faut pas que vous te barres
Sous mon toit vous serez à ton aise
Donne-moi votre main
Couchez-moi contre ton sein
Je t’avoue que je vous aime bien
Permettez que je me jette à tes genoux
Ma gorge nouée à vous se dévoue
Et pour toujours j’veux que tu me gardes à vous
Mais toujours, c’est beaucoup
Mon amour est têtu
Pas un jour ne s’est tu
Si pour vous je me tue
J’veux pas qu’vous t’habitues
Allez viens vous asseoir
Il faut pas que vous te barres
Sous mon toit vous serez à ton aise
Donne-moi votre main
Couchez-moi contre ton sein
Je t’avoue que je vous aime bien
De rendez-vous volés dans vos pas de danses
De voitures que j’avance
Au rendez-vous vous où tu recules en silence
Situez la nuance
Mon amour est têtu
Pas un jour ne s’est tu
Si pour vous je mets tu
J’ai peur qu’vous t’habitues
Allez viens vous asseoir
Il faut pas que vous te barres
Sous mon toit vous serez à ton aise
Donne-moi votre main
Couchez-moi contre ton sein
Je t’avoue que je vous aime bien
Yeah Oh yeah

 

P.-S.—Vous avez l’oreille : il a déjà été question de Jérémie Kisling ici.

 

Chantons la langue avec Brigitte

Brigitte, Et vous, tu m’aimes, 2011

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Brigitte, «Monsieur je t’aime», Et vous, tu m’aimes, 2011

 

Monsieur je t’aime
Monsieur je t’aime
Rendez-vous au cinéma
Impatiente, infidèle
Je ne vous résiste pas
Mes verres fumés, mon vieil imper
Je suis cachée, coupable, fière
Échappée pour quelques heures
D’une vie rangée qui nous perd
Monsieur je t’aime
Monsieur je t’aime
Je ne pense plus qu’à vous
Mon secret, ma parenthèse
Mon interdit, ma folie douce
Vous n’êtes pas le plus beau
Le plus tendre des Zorros
Mais il se cache dans vos baisers
Un je n’sais quoi qui me rend cinglée
Monsieur je t’aime
Monsieur je t’aime
Ce regard posé sur moi
À la maison ne se pose plus
Ou je ne le vois pas
Mais je préfère garder de vous
Ces instants volés, ces tabous
Ma tête est sens dessus dessous
Ou je vous laisse ou je quitte tout

 

P.-S.—Vous avez l’oreille : il a déjà été question de Brigitte ici.

 

Chantons la langue avec Fatal Bazooka

Fatal Bazooka, T’as vu, 2007, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Fatal Bazooka, «C’est une pute», T’as vu, 2007

 

N’en déplaise aux puristes
La langue française demeure beaucoup trop machiste

Rien n’a changé

Un gars, c’est un jeune homme
Et une garce, c’est une pute

Un coureur, c’est un joggeur
Et une coureuse, c’est une pute

Un chauffeur, y conduit l’bus
Et une chauffeuse, c’est une pute

Un entraîneur, c’est un homme sportif
Et une entraîneuse, bah c’est une pute

Un homme à femmes, c’est un séducteur
Une femme à hommes, c’est une pute

Un chien, un animal à quatre pattes
Une chienne, c’est une pute

Un cochon, c’est un mec sale
Une cochonne, c’est une pute

Un salaud, c’est un sale type
Une salope, bah c’est une pute

Un allumeur, ça allume le gaz
Une allumeuse, c’est une pute

Un masseur, c’est un kiné
Une masseuse, c’est une pute

Un maître, un instituteur
Une maîtresse, c’est une pute

Un homme facile, c’est un gars sympa
Une femme facile, bah c’est une pute

Un calculateur, un matheux
Une calculatrice, c’est une pute

Un toxico, c’est un drogué
Une toxico, c’est une pute

Un beach, un volley sur la plage
Une bitch, c’est une pute

Un Hilton, c’est un hôtel
Et Paris Hilton, bah c’est une pute

 

P.-S.—Vous avez l’oreille, il a déjà été question de Fatal Bazooka ici.

 

Chantons la langue avec Michèle Arnaud

Michèle Arnaud, «La grammaire et l’amour», 1965, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Michèle Arnaud, «La grammaire et l’amour», 1965

 

Ça se conjugue à tous les temps, l’amour
Ça commence au présent
Tout ce que j’ai je te le donne
Ça se conjugue à tous les temps
Mais cela commence au beau temps
Avec la première personne, l’amour
Je t’aime, t’aime et t’aimerai
Puisque le futur admet
Que dans tes bras je m’abandonne, l’amour
Nous le rendrons presque parfait
Ça se conjugue à tous les temps
Du bout des lèvres au bout des dents
Par temps d’avent ou temps d’orage
Ça s’écrit au sable des plages
Avec quelques gouttes de sang
Ça peut se faire à tous les temps
L’amour c’est comme le printemps
Ça refleurit, ça récidive
Ça peut se faire à tous les temps
Selon la mode de l’instant
Pour la si fa la formative, l’amour
Sur tant de faces c’est éreintant
Sur la pavade c’est tentant
On s’ennuie mais on se cultive, l’amour
Ça peut se faire à contretemps
Ça peut se faire à tous les temps
Du bout des lèvres au bout des dents
Par temps d’avent ou temps d’orage
Ça se fait au sable des plages
Avec quelques gouttes de sang
Ça se décline à tous les temps
Ça se déchire à belles dents
Par temps de mensonge et de rage
Et ça s’efface sous les plages
Ça se décline sans savoir
Je t’aime, je t’aimais, bonsoir