Le Robert définit le mot ainsi : «(Canada) Courte baignade» et lui donne comme synonyme «trempette». Usito propose le même synonyme, mais une définition légèrement différente, accompagnée des mentions «Qc» et «Fam.» (pour «Québec» et «Familier») : «Baignade rapide.» La saucette, donc.
Voilà pourquoi la chaîne de restauration Saint-Hubert, dans une publicité récente, peut offrir une «saucette dans l’sud». On entend et lit aussi le mot «sauce» dans ce message, celle de Saint-Hubert étant reconnue.
L’Oreille tendue vient de passer plusieurs jours au Lac-Saint-Jean. De ce périple, elle a ramené une bru et un mot qu’elle ne connaissait pas : la guimauve désigne une botte de foin couverte d’une toile blanche.
L’image ci-dessus annonce l’ouverture d’un restaurant à Montréal. On y servirait, si l’Oreille tendue comprend bien, du poulet (poule) en forme (en shape). On imagine, sans en être tout à fait sûr, que c’est une bonne chose.
Tant d’interrogations (culinaires), si peu d’heures.
P.-S.—Ce pourrait être pire (ou mieux) : La poule en top shape.
«Dès qu’il fut à Venise,
il fit chercher Cacambo dans tous les cabarets,
dans tous les cafés,
chez toutes les filles de joie, et ne le trouva point.»
Voltaire, Candide, chapitre vingt-quatrième
Un panneau de l’exposition «À table ! Le repas français se raconte» (Montréal, 2019) rappelait la passion de Voltaire (et de Balzac) pour le café.
Aubé, au XIXe siècle, liait déjà son café et la figure voltairienne.
Aujourd’hui, on peut moudre son café dans le moulin Voltaire,
puis le boire dans son gobelet de la Voltaire Foundation («Je suis fidèle à mon café»)
ou dans une tasse s’amusant d’une citation apocryphe.
À une époque, à Montréal, on pouvait faire plus simple : fréquenter le Café Candide. Ce n’est plus possible.
«Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.» Beaucoup attribuent cette phrase, avec des variantes diverses, à Voltaire, mais ils se trompent. Elle est de l’historienne britannique Evelyn Beatrice Hall dans The Friends of Voltaire, en 1906.
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Jockey,
C’est pas mauvais ! Hé.
«Ah ! mes amis, dit la baronne,
Restez dîner, je vous l’ordonne,
Avec notre ami le jockey.»
Et elle ajoute en souriant :
«Jockey,
C’est pas mauvais ! Hum.»
«Ah ! Cornebleu, dit l’amiral,
Si j’pars en mer mon amie râle.
En ce cas resterai-je au quai ?»
Et moi j’ajoute en souriant :
«Jockey,
C’est pas mauvais ! Hein.»
«Moi, dit l’joueur de hockey sur glace,
Je vais rester, mais c’est dég’lasse,
Comme entraîneur ai-je au hockey.»
Et moi j’ajoute en souriant :
«Jockey,
C’est pas mauvais ! Hein.»
«Jockey,
C’est pas mauvais ! Hé.»
Comme nous nous levions de table,
M’sieur La Fontaine qui est affable
S’exclama : «Darling, suis-je okay ?»
J’ai dit «Jockey,
C’est pas mauvais. Hé.»
Après avoir un bon moment
Cherché moi-même un compliment
Entre la poire et le jockey,
J’ai dit «Jockey,
C’est pas mauvais. Hé.»
«Mon cher, rétorqua la baronne,
Vos plaisanteries sont très bonnes
Mais ici elles pourraient choquer.»
J’ai dit «Jockey ?
C’est pas mauvais. Hé.»
N.B. Il s’agissait d’une publicité pour le fromage blanc Jockey.