Autopromotion 312

Tha ï Délice Dépanneur, Montréal, affiche

Son université a demandé à l’Oreille tendue de choisir un mot pour représenter Montréal. On peut la lire ici sur dépanneur.

 

[Complément du 1er décembre 2021]

Extension du domaine du dépanneur : le linguistique.

Dépanneur linguistique, cégep Marie-Victorin, Montréal, 2021

 

[Complément du 30 mai 2024]

Dès 1989, François Hébert écrivait : «Nouvelle et proliférante institution montréalaise, le dépanneur est la manne du citadin moderne» (p. 72).

 

Références

Guérard, François, «Montréal se raconte», les Diplômés, Université de Montréal, 432, printemps 2017, p. 8-13. http://nouvelles.umontreal.ca/article/2017/06/01/montreal-se-raconte/

Hébert, François, Montréal, Seyssel, Champ vallon, coll. «Des villes», 24, 1989, 103 p.

Le chapeau qui va déborder

«Casque à la coquette», gravure de L.F. Labrousse (?), 1798-1799

Soit trois phrases.

«Je commençais à en avoir plein mon maudit casque de courir, de lever des poids ou de planter des arbres» (Attaquant de puissance, p. 21).

«J’en ai mon casse aussi» (les Singes de Gandhi, p. 30).

«Dans les années soixante-dix, les Québécois commencent à en avoir plein leur casque que des rivières et des forêts soient réservés à l’usage de quelques riches hommes d’affaires souvent originaires des États-Unis» (Taqawan, p. 177).

En avoir plein son casque, donc, «maudit» ou pas, prononcé «casse» ou pas. Au Québec, l’expression signifie qu’on en a marre, qu’on est tanné, qu’on en a plein le dos. L’exaspération et le ras-le-bol règnent.

Ce n’est pas agréable.

 

[Complément du 7 mai 2024]

Explication de François Hébert, dans Holyoke (1978) : «C’est drôle : en France, on dirait ras le bol; au Québec, plein le casque. Les deux ensemble, le bol et le casque, ça fait une sphère, bizarre évidemment : une sorte de tête artificielle…» (p. 41).

 

Illustration : «Casque à la coquette», gravure de L.F. Labrousse (?), 1798-1799, Rijksmuseum, Amsterdam

 

Références

Hébert, François, Holyoke. Les ongles noirs de Pierre. Roman, Montréal, Quinze, coll. «Prose entière», 1978, 300 p.

Hotte, Sylvain, Attaquant de puissance, Montréal, Les Intouchables, coll. «Aréna», 2, 2010, 219 p.

Plamondon, Éric, Taqawan. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 13, 2017, 215 p.

Roy, Patrick, les Singes de Gandhi, Montréal, Le Quartanier, coll. «Nova», 8, 2013, 68 p.

Poésie du Rocket

Jeannine Goulet, «Acrostiche sur Maurice Richard», années 1940, première strophe

«Maurice Richard aussi était poète.»
Pierre Foglia, la Presse, 28 mai 2000, p. A5.

Maurice Rocket est le plus célèbre joueur de la plus célèbre équipe de hockey au monde, les Canadiens de Montréal. Il a été l’objet de toutes sortes d’écrits : des articles de périodiques et des textes savants, des biographies et des recueils de souvenirs, des contes et des nouvelles, des romans et des livres pour la jeunesse, des chansons et des pièces de théâtre. On lui a consacré des bandes dessinées, des sculptures, des peintures, des films et des émissions de télévision. Son visage a orné des vêtements, des jouets, des publicités. On a donné son nom à des lieux publics.

Et, bien sûr, on lui a consacré de nombreux poèmes.

Des poètes «officiels» ont écrit sur celui qu’on surnommait «Le Rocket». Bernard Pozier l’évoque dans quatre poèmes de son recueil hockeyistique de 1991, Les poètes chanteront ce but («Génétique I», «Postérité», «Numéro 1» et «Numéro 2»), et dans un poème au moment de la mort du joueur en 2000, «L’ultime montée de Maurice Richard». C’est également à ce moment qu’Edmond Robillard écrit «À Maurice Richard…» :

Ayant donc partagé son triomphe, ses gloires,
supporté sa défaite, acclamé ses victoires,
son peuple lui souhaite un repos mérité (2001, p. 416).

Michel Beaulieu parle de Richard dans le poème «44» de Trivialités (2001), mais de façon (un peu) approximative. Son nom apparaît dans le «Chant quarante-huitième» de Toute l’œuvre incomplète de François Hébert (2010, p. 81). Alexandre Faustino lui dédie un des poèmes d’Épiphanie en 2007 (p. 23). «Je ne devinais toujours atrocement pas qui de Truman Capote ou Maurice Richard était le plus important», constate Denis Vanier (cité dans Hôtel Putama, p. 14). Jean-Paul Daoust lui offre une de ses Odes radiophoniques dans le cadre de l’émission Plus on est de fous, plus on lit ! de la radio de la Société Radio-Canada, le 23 novembre 2012 (on peut la lire et l’entendre ici) :

Il était là
Coi comme une huître
Ses yeux célèbres de diamant noir

Félix Leclerc et Maurice Richard, 1983

Le poème (malheureusement) le plus connu sur Maurice Richard est de la plume de Félix Leclerc :

Quand il lance, l’Amérique hurle.
Quand il compte, les sourds entendent.
Quand il est puni, les lignes téléphoniques sautent.
Quand il passe, les recrues rêvent.
C’est le vent qui patine.
C’est tout Québec debout
Qui fait peur et qui vit…
Il neige !

Félix Leclerc
I.O. 1983

Ce poème, offert par Félix Leclerc à Maurice Richard à l’Île d’Orléans («I.O.»), a paru dans un cahier spécial («La Presse. Cent ans d’actualité») du quotidien montréalais la Presse le 20 octobre 1983 (p. 25). Il a été repris de très nombreuses fois, notamment à la toute fin du film Maurice Richard de Charles Binamé en 2005.

À côté de ces poètes patentés, des poètes populaires écrivent.

Ils écrivent parfois dans la presse, par exemple dans le Petit Journal du 16 novembre 1952, sous le titre «Richard Cœur de Lion» :

Richard, roi de la glace,
Recordman au grand cœur,
Tu as, de notre race,
Le panache et l’ardeur.

La froide statistique
Fais de toi un héros,
Mais tes élans magiques
T’élèvent encore plus haut.

Au nom de tous les hommes
Qui chanteront ton nom
Permets que je te nomme
Richard au Cœur de Lion (p. 96).

En 1949, Charles Mayer présente l’Épopée des «Canadiens». Cette épopée est encadrée de publicités et de textes hétéroclites, dont deux poèmes, l’un «À la mémoire de Georges Vézina», qui fut le gardien de but des Canadiens de 1910 à 1926, l’autre «À Maurice Richard». Le second, signé «Mlle Gaétane Dubé, 190 Salaberry St-Jean, P.Q.», est un acrostiche.

Morenz ne pouvait être égalé
A jamais il était admiré
Un autre pourtant l’imita,
Richard, en effet un jour arriva
Il eut à passer à travers plus d’une transe
Courage, courage se disait-il sans fin
Et il rencontra enfin un jour la chance.

Revenons quelques années en avant,
Il travaille, tombe, se relève
C’est ce qui est la gloire de ce grand,
Hier inconnu, aujourd’hui célèbre
Avec des cris de joie on le voit compter,
Richard nous éblouit nous met en émoi
Demain et toujours il fera honneur au Canada (p. 8).

Une certaine Jeannine Goulet publie aussi un acrostiche à la même époque. L’Oreille tendue l’a découvert sur ebay.ca au printemps 2006.

Meilleur joueur que Maurice, celà [sic] se peut-il ?
Aucun autre que lui n’est aussi habile,
Un ou deux points par partie, ce n’est rien pour lui,
Rien ni personne ne l’arrête quand il s’enfuit,
Il est vif, prompt, et actif,
Car il ne manque jamais son objectif,
Et c’est pourquoi il est aujourd’hui l’idole

Riant de ses adversaires qu’il affole,
Insensible à leurs coups, solide et endurant,
C’est en souriant, qu’il en reçoit et qu’il en rend.
Hockey, ce jeu pour lui est une bagatelle,
Aussi il le prouve quand il a la rondelle.
Reste, toujours, Maurice notre ailier,
Durant longtemps, nous garderons la coupe Stanley.

Le plus long poème de ce type est l’œuvre de Camil DesRoches, le «publiciste» des Canadiens de Montréal pendant de très nombreuses années. Il s’agit d’une «poésie à la “Jean Narrache” […] débitée à la Parade Sportive le 14 janvier 1945 au poste [de radio] CKAC». Ce texte de dix-huit strophes s’ouvre ainsi :

Un jour près d’Montréal, Y’a de c’la plus d’vingt ans,
Monsieur et Mame Richard héritaient d’un enfant,
C’était en plein été, de fait c’était l’quatr’ août,
Que notr’ ami Maurice vit l’jour sou’ne feuille de chou.

La fin en est peu réaliste :

Après plusieurs années d’efforts désespérés,
L’Bleu Blanc Rouge a gagné la fameuse coupe Stanley.
Tout l’monde aimerait certes qu’on la garde longtemps,
Avec Richard dans l’club… On l’a POUR PLUS D’CENT ANS !

Au moment de la mort de Richard — car il n’est pas resté «plus d’cent ans» —, les poèmes populaires seront nombreux. On en trouve dans l’album Maurice Richard. Paroles d’un peuple de Michel Foisy et Maurice Richard fils (2008, p. 36, p. 52, p. 90, p. 125) et dans l’essai d’Olivier Bauer, Une théologie du Canadien de Montréal (2011, p. 67).

Maurice Richard est un objet poétique qui traverse les catégories sociales.

P.-S.—Il n’est question, ci-dessus, que de poèmes en français. Or il en existe aussi en anglais, dont le plus grand poème jamais consacré au numéro 9 des Canadiens, «Homage to Ree-shard». Ce sera pour un autre jour.

P.-P.-S.—L’Oreille tendue a abordé quelques-uns de ces poèmes, quelle que soit leur langue, dans un livre de 2006 et, plus précisément encore, dans un article de l’année suivante.

 

[Complément du 19 mai 2025]

Sous la plume de Roland Gendreau («Faculté des lettres»), le Quartier latin, le journal des étudiants de l’Université de Montréal, publie le 22 novembre 1949 un poème où apparaît Richard, «Un soir, à la radio…» (p. 5) :

Je venais de presser sur le commutateur.
Aussitôt, j’entendis comme une foule immense
Qui fulminait des cris de joie ou de démence :
Était-ce pour un héros ou contre un dictateur ?

On aurait cru revoir le temps fascinateur
Des glorieux combats de Rome et de Numance,…
Toréadors d’Espagne et fauves sans clémence
Qui firent tant de fois frémir le spectateur !

De cet humain remous et de cette fournaise
Une sourde rumeur roulait, montait sans cesse
Ainsi qu’un flot qui gronde et devient menaçant.

Soudain, une clameur effroyable et plus prompte
Retentit dans ce lieu de carnage et de sang,
Puis une voix tonna : «…mais Richard lance et compte !» (avec orgue)

La politique, la Rome antique et l’Espagne des torréadors, un «lieu de carnage et de sang» : le poète ne se prive de rien. Il ne lui manque de «l’opium du peuple».

 

[Complément du 20 mai 2025]

N’oublions surtout pas que «Maurice» figure, aux côtés de «Guy, Jacques et Jean», dans un poème de la compagnie automobile Ford en 2014.

 

Références

Anonyme, «Richard Cœur de Lion», le Petit Journal, 16 novembre 1952, p. 96.

Bauer, Olivier, Une théologie du Canadien de Montréal, Montréal, Bayard Canada, coll. «Religions et société», 2011, 214 p. Ill.

Beaulieu, Michel, Trivialités, Montréal, Éditions du Noroît, 2001, [s.p]. Ill. Préface de Guy Cloutier.

Daoust, Jean-Paul, «Ode Maurice Richard», dans Odes radiophoniques II, Montréal, Poètes de brousse, 2014, p. 61-64.

DesRoches, Camil, — Poésie à la «Jean Narrache» due à la plume de Camil DesRoches et dédiée à Maurice «Record» Richard. — Cette poésie fut débitée à la Parade Sportive le 14 janvier 1945 au poste CKAC, poème sur feuille volante.

Faustino, Alexandre, Épiphanie. Poèmes, Montréal, Éditions Marchand de feuilles, 2007, 74 p.

Foisy, Michel et Maurice Richard fils, Maurice Richard. Paroles d’un peuple, Montréal, Octave éditions, 2008, 159 p. Ill.

Goulet, Jeannine, «Acrostiche sur Maurice Richard», Souvenir. Parade sportive. Paul Stuart. à CKAC tous les dimanches. 12 h. 30. P.M., poème sur feuille volante, années 1940.

Hébert, François, Toute l’œuvre incomplète, Montréal, l’Hexagone, coll. «Écritures», 2000, 154 p.

Leclerc, Félix, «Maurice Richard», la Presse, 20 octobre 1983, p. 25. Repris dans Jean-Marie Pellerin, Maurice Richard. L’idole d’un peuple, Montréal, Éditions Trustar, 1998 (1976), p. 11, dans les Canadiens, 15, 7, saison 1999-2000, p. 105 et dans Chrystian Goyens et Frank Orr, avec Jean-Luc Duguay, Maurice Richard. Héros malgré lui, Toronto et Montréal, Team Power Publishing Inc., 2000, p. 144. Traduit dans Chrys Goyens et Frank Orr, avec Jean-Luc Duguay, Maurice Richard. Reluctant Hero, Toronto et Montréal, Team Power Publishing Inc., 2000, p. 145 et dans I. Sheldon Posen, «Sung Hero : Maurice “The Rocket” Richard in Song», dans Martin Lovelace, Peter Narváez et Diane Tye (édit.), Bean Blossom to Bannerman, Odyssey of a Folklorist : A Festschrift for Neil V. Rosenberg, St. John’s, Memorial University of Newfoundland, coll. «Folklore and Language Publications», 2005, p. 377-404.

Maurice Richard / The Rocket, film de fiction de 124 minutes, 2005. Réalisation : Charles Binamé. Production : Cinémaginaire.

Mayer, Charles, Charles Mayer présente L’épopée des «Canadiens». De Georges Vézina à Maurice Richard. 40 ans d’histoire. 1909-1949, Montréal, [s.é.], 1949, 122 p. Ill. Préface de Léo Dandurand.

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Melançon, Benoît, «Écrire Maurice Richard. Culture savante, culture populaire, culture sportive», Globe. Revue internationale d’études québécoises, 9, 2, 2006 [2007], p. 109-135. https://doi.org/1866/28632

Pozier, Bernard, Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991, 84 p. Ill. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.

Pozier, Bernard, «L’ultime montée de Maurice Richard», la Presse, 8 juillet 2000, p. B2. Repris dans Dès l’origine, avec des illustrations de Daniel Gagnon, Esch-sur-Alzette et Trois-Rivières, Phi et Écrits des Forges, coll. «graphiti», 59, 2005, p. 29-30 et dans Josyane De Jesus-Bergey et Bernard Pozier (édit.), Québec 2008 : 40 poètes du Québec et de France, Trois-Rivières et La Chevallerais (France), Écrits des Forges et Sac à mots édition, 2008, p. 93-94.

Purdy, Al, «Homage to Ree-shard», dans Sundance at Dusk, Toronto, McClelland and Stewart, 1976, p. 36-39. Repris dans Bursting into Song. An Al Purdy Omnibus, Windsor, Black Moss Press, 1982, p. 40-43, dans The Collected Poems of Al Purdy, édition de Russell Brown, Toronto, McClelland and Stewart, 1986, p. 235-238, dans Kevin Brooks et Sean Brooks (édit.), Thru the Smoky End Boards. Canadian Poetry about Sports and Games, Vancouver, Polestar Book Publishers, 1996, p. 59-61, dans The Globe and Mail, 3 juin 2000, p. D5, dans Beyond Remembering. The Collected Poems of Al Purdy Selected and Edited by Al Purdy & Sam Solecki, forewords by Margaret Atwood and Michael Ondaatje, Madeira Park, Harbour Publishing, 2000, p. 300-303 et, partiellement, dans Chrys Goyens et Frank Orr, avec Jean-Luc Duguay, Maurice Richard. Reluctant Hero, Toronto et Montréal, Team Power Publishing Inc., 2000, p. 144.

Robillard, Edmond, Du temps que le goglu chantait. Poèmes et chants, Montréal, Maxime, 2001, 417 p.

Vanier, Denis, Hôtel Putama. Textes croisés (Longueuil-New York, 1965-1990), Québec, Éditions de la huit, coll. «Contemporains», 1, 1991, 153 p. Préface de Rémi Ferland. Postface de Lucien Francœur. Illustrations de Louise Néron.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

Maintenant

Claude-Henri Grignon et Albert Chartier, Séraphin illustré, 2010, p. 101

Ses graphies sont multiples et son usage courant au Québec. Justin Laramée, dans le collectif la Fête sauvage (2015), intitule un texte «Astheure» : «Astheure toujours / Nous dirons toujours Astheure / Et nous porterons le maintenant mains tenantes» (p. 30). Le poète François Hébert écrit «à c’tte heure» (p. 93), dans Toute l’œuvre incomplète (2010), mais pas seulement : «astheure, nous aimons ce mot» (p. 89); «Derechef, comme astheure, est un étourdissant adverbe» (p. 97). Le Dictionnaire de la langue québécoise de Léandre Bergeron a une entrée à «Astheure» et une à «Asthure» (1980, p. 51). C’est la première graphie qu’a retenue Jean-Claude Germain dans sa pièce Un pays dont la devise est je m’oublie, quand Louis Cyr s’adresse au hockeyeur Maurice Richard : «T’es Mau-ri-ce Ri-chard !… Ç’avait jamais été… pis ça sra jamais !… Çé !… Pis çé là astheure pour tout ltemps !» (1976, p. 136) Le dictionnaire en ligne Usito donne «astheure», «asteure» et «à c’t’heure».

L’expression n’est pas propre au français du Québec. Philippe Didion, dans ses Notules du 18 octobre 2015, emploie «asteure». Dès 1922, Joseph Dumais notait qu’elle existe en patois angevin («ast’ heure», p. 27). Le Belge Simenon, dans la Veuve Couderc (1942), écrit «à cette heure» (éd. de 2003, p. 1055).

Elle est ancienne, enfin. Elle est dans les Essais de Montaigne (III, 9), selon Mireille Huchon en 2002 («asture», p. 16). Jacques Chaurand, dans l’édition de 1987 de son Histoire de la langue française, la trouve en moyen français («asteure», p. 64).

Son sens ? Maintenant : Astheure, les choses sont peut-être un peu plus claires. Dans certaines constructions, le mot peut marquer l’exaspération : Qu’est-ce qu’y a astheure ? Son synonyme serait alors encore. Il peut former une conjonction de subordination : Astheure que ce texte est écrit, passons à autre chose.

P.-S.—Aux toutes premières lignes du roman Bonheur d’occasion (1945) de Gabrielle Roy, on lit : «À cette heure, Florentine s’était prise à guetter la venue du jeune homme qui, la veille, entre tant de propos railleurs, lui avait laissé entendre qu’il la trouvait jolie» (éd. de 1978, p. 11). Pierre Popovic a étudié cette tournure en 1999.

 

[Complément du 25 février 2016]

Trois réactions, sur Twitter, à ce texte.

@kwebek écrit que le mot est «Bien attesté aussi dans le Glossaire du parler français au Canada, qui en rappelle l’usage dans certaines régions de France». Ce Glossaire date de 1930.

@MichelFrancard signale l’existence d’asteûre en wallon.

@MFBernier rappelle qu’une chanson de Jean-Pierre Ferland s’intitule «À c’t’heure».

Puisqu’il est question de chanson, signalons celles-ci, qui toutes utilisent le mot astheure :

Oswald, «Les sports», 1960

Pierre Bertrand, «Hockey», 1978

Francine Raymond, «Tu peux t’en aller», 1993

Les Mecs comiques, «Le hockey est malade», 2001

Les Cowboys fringants, «Salut mon Ron», 2002

Oui, bien sûr, il s’agit uniquement de chansons qui portent sur le hockey, en tout ou en partie.

 

[Complément du 6 avril 2016]

Les Éditions du Boréal publient ces jours-ci des textes en français de Jack Kerouac sous le titre La vie est d’hommage. Leur éditeur, Jean-Christophe Cloutier, était interviewé dans le Devoir des 2 et 3 avril (p. F1-F2). Extrait :

Ayant étudié les révisions que Kerouac a faites dans ses manuscrits, le chercheur a pu constater son souci de corriger ses textes en supprimant certains anglicismes pour y insérer le bon mot en français. «Par exemple, il raye “la shoppe” et le remplace par “l’imprimerie”. Il peut choisir d’écrire “À cette heure” à un moment donné, et ensuite choisir une écriture phonétique changeante : “a s t heur”, “a s’t’heure” ou “astheure”» (p. F2).

 

[Complément du 11 juillet 2017]

Graphie d’Ancien Régime, chez Françoise de Graffigny, dans sa pièce Ziman et Zenise (1749, scène IX) : «à ste heure» (Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, p. 300). [L’édition de 1775 donne «à stheure», p. 35.]

 

[Complément du 21 avril 2018]

En 1901, dans le troisième chapitre de la Langue française au Canada, Jules-Paul Tardivel écrit «à stheure» (cité ici).

 

[Complément du 13 février 2019]

Le linguiste Mathieu Avanzi, sur Twitter, publie la carte suivante, «Aire et vitalité du mot “asteur” d’après les enquêtes Français de nos Régions». Où l’on voit que le mot existe en français de référence.

Mathieu Avanzi, «Aire et vitalité du mot “asteur” d’après les enquêtes Français de nos Régions», 2019

[Complément du 26 mars 2019]

En 1937, la brochure le Bon Parler français considérait «À c’t’heure», mis pour «Maintenant», comme une «locution vicieuse» (p. 13).

 

Illustration : Albert Chartier, dans Claude-Henri Grignon et Albert Chartier, Séraphin illustré, Montréal, Les 400 coups, 2010, 263 p., p. 101. Préface de Pierre Grignon. Dossier de Michel Viau.

 

Références

Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, 1980, 574 p.

Le Bon Parler français, La Mennais (Laprairie), Procure des Frères de l’Instruction chrétienne, 1937, 24 p.

Côté, Véronique et un collectif d’auteurs, la Fête sauvage, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 06, 2015, 125 p. Ill.

Chaurand, Jacques, Histoire de la langue française, Paris, Presses universitaires de France, coll. «Que sais-je ?», 167, 1987, 127 p. Cinquième édition corrigée.

Dumais, Joseph, le Parler de chez nous. Conférence donnée à l’Hôtel de ville de Québec, sous le patronage de la Société des arts, sciences et lettres, par M. Joseph Dumais. Professeur de diction française, directeur du Conservatoire de Québec, membre de la Société des auteurs canadiens et de la Société des arts, sciences et lettres, Québec, Chez l’auteur, 1922, ii/41 p. Préface d’Alphonse Désilets.

Evain, Aurore, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (édit.), Théâtre de femmes de l’Ancien Régime. Tome IV. XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque du XVIIe siècle», 24, série «Théâtre», 5, 2015, 489 p.

Germain, Jean-Claude, Un pays dont la devise est je m’oublie. Théâtre, Montréal, VLB éditeur, 1976, 138 p.

Graffigny, Françoise de, Ziman et Zenise, suivi de Phaza, comédies en un acte en prose par madame de Grafigny, À Amsterdam, et se trouve à Paris, chez Segaud, Libraire, rue des Cordeliers, 1775, x/107 p.

Hébert, François, Toute l’œuvre incomplète, Montréal, l’Hexagone, coll. «Écritures», 2010, 154 p.

Huchon, Mireille, Histoire de la langue française, Paris, le Livre de poche, coll. «Références. Inédit. Littérature», 542, 2002, 315 p. Ill.

Popovic, Pierre, «Le différend des cultures et des savoirs dans l’incipit de Bonheur d’occasion», dans Marie-Andrée Beaudet (édit.), Bonheur d’occasion au pluriel. Lectures et approches critiques, Québec, Nota bene, coll. «Séminaires», 10, 1999, p. 15-61.

Roy, Gabrielle, Bonheur d’occasion, Montréal, Stanké, coll. «10/10», 1978, 396 p. Édition originale : 1945.

Simenon, la Veuve Couderc, dans Romans. I, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 495, 2003, 1043-1169 et 1458-1471. Édition établie par Jacques Dubois, avec Benoît Denis. Édition  originale : 1942.

Société du parler français au Canada, Glossaire du parler français au Canada : contenant les mots et locutions en usage dans le parler de la Province de Québec et qui ne sont pas admis dans le français d’école, la définition de leurs différents sens, avec des exemples; des notes sur leur provenance, la prononciation figurée des mots étudiés, Québec, Action sociale, 1930, xix/709 p. Réimpression : Québec, Presses de l’Université Laval, 1968.

Souvenirs de René Lecavalier

 

Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny, 1975, p. 39

Il a reçu en 1959 le prix Olivar-Asselin de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et on lui a décerné deux doctorats honoris causa, l’un de l’Université de Montréal, l’autre de l’Université du Québec. Il a déjà déclaré en ondes une chose un brin étonnante : «C’est la première fois, incidemment, que nos appareils de télévision ont le plaisir de vous présenter une bagarre.» Il a été imité par le groupe comique Rock et belles oreilles. Pierre Bertrand l’a chanté en 1977 : «Je r’gardais tous ‘es matchs à tévé / Ent’ mon père pis Lecavalier.» En 1996, François Hébert l’a comparé à Don Quichotte. On le trouve dans des romans (Chien vivant, 2000; Sainte Flanelle, gagnez pour nous !, 2012), des nouvelles («Donny», 1993), des souvenirs («Le hockey», 1992), des livres pour enfants (la Coupe du hocquet glacé, 2010), des bandes dessinées («Québec Utopie 1980», 1969; Onésime, février 1974; On a volé la coupe Stanley, 1975; Gangs de rue, 2011). Quand Marc Robitaille (2013) parle de lui, il prend toujours soin de l’appeler «Monsieur».

Les amateurs connaissent le rôle joué par l’annonceur René Lecavalier (1918-1999) dans la popularisation d’un vocabulaire français pour décrire l’univers du hockey. Même l’écrivaine Anne Hébert, en entrevue avec Jean-François Nadeau en 1995, va dans ce sens :

Comme modèle de correction du langage, Anne Hébert cite en exemple nul autre que René Lecavalier, l’ancien chroniqueur sportif de Radio-Canada ! «Au Québec, au niveau du sport, on a fait quelque chose d’extraordinaire grâce à cet homme. C’est lui qui a changé le vocabulaire. Ça, c’était une grande réussite. Mais en France, les expressions que l’on propose pour le sport sont tellement longues, tellement emberlificotées que personne ne s’en servira jamais. M. Lecavalier devait être un bon grammairien. Il avait le sens du français. Ce sont des hommes comme lui dont nous avons besoin.»

(Anne Hébert suivant un match de hockey à la radio ou à télévision ? Ça fait rêver.)

Seule exception à ce concert d’éloges : Pierre Foglia, en 1999, dans la Presse, au moment de la mort de l’annonceur.

Me voilà à vous parler de [Stéphan] Bureau alors que je m’apprêtais plutôt à vous parler de René Lecavalier, ce sera pour une autre fois… Juste un mot quand même, quand je suis arrivé au Québec au début des années soixante, Lecavalier était déjà celui «qui parlait bien». Quarante ans plus tard, à sa mort, les éloges qu’on lui fait ne disent pas autre chose : Dieu que cet homme-là parlait bien (et abondamment). Lecavalier incarne de façon troublante la fascination du Québec des années soixante pour une langue emphatique. D’autant plus troublante que l’autre héros de ces années-là, Maurice Richard, était un héros muet, faute de maîtriser le discours. Quand vous aurez rangé vos kleenex, il y a là un sujet fascinant je pense.

Oui, il y a là un «sujet fascinant».

 

[Complément du 20 novembre 2021]

Avant de décrire les matchs de hockey, René Lecavalier a notamment participé à des magazines, en partie humoristiques, à la radio de Radio-Canada. Dans la biographie de son père, Eugène Cloutier. Un Canadien errant (2021), Anne-Marie Cloutier consacre quelques pages à une de ces émissions, le P’tit Train du matin (1947-1952), dont on tirera aussi des spectacles (p. 51-55, p. 72-73, p. 190-191). Le portrait ci-dessous se trouvait sur l’affiche d’un tel spectacle, à Québec, en novembre 1949, au Palais Montcalm.

René Lecavalier, portrait, 1949

 

[Complément du 11 janvier 2023]

Le René Lecavalier commentateur est bien connu. Le joueur, moins.

Le 28 janvier 1938, Émile [Bouchard] fait […] ses débuts au célèbre Forum [de Montréal], qui deviendra sa deuxième demeure. Son équipe [les Maple Leafs de Verdun], qui affronte le Victoria Jr, remporte la partie et s’empare ainsi du premier rang au classement de la ligue. Fait intéressant, dans le clan adverse s’aligne un dénommé René Lecavalier qui, cependant, ne deviendra pas célèbre pour ses prouesses au hockey. En 1941, ce même Lecavalier accrochera ses patins pour se consacrer au journalisme. Une décennie plus tard, il commencera sa carrière de commentateur de hockey, carrière qu’il mènera pendant plus de trente ans (Pat Laprade, Émile Butch Bouchard, p. 33).

 

[Complément du 13 janvier 2023]

On entend René Lecavalier évoquer son regret de ne pas avoir fait carrière sportive dans l’émission radiophonique les Défricheurs (troisième épisode, «Les sports», Radio-Canada, 28 décembre 2022, conception et animation : Stéphane Garneau).

 

[Complément du 22 janvier 2024]

La Fondation Lionel-Groulx consacre une des vidéos de sa série «Nos géants» à Lecavalier. C’est ici.

 

[Complément du 20 juillet 2024]

Précisons. En 1992, Michel Tremblay se souvient de René Lecavalier dans «Le hockey» (Douze coups de théâtre) :

Dire que je détestais le hockey serait faible; je haïssais tellement ce sport-là que le seul fait d’entendre le son de la télévision, le samedi soir entre neuf et dix heures pour les parties des Canadiens de Montréal et le dimanche après-midi entre trois et quatre pour celles des Royaux de Québec, m’angoissait à un point inimaginable. Il fallait que je sorte, ou alors que je m’enferme dans ma chambre avec le son de mon tourne-disque poussé au bout. Maman voguait entre la salle à manger et ma chambre pour essayer qu’un des deux, de mon père ou de moi, condescende à faire un compromis : elle avait la voix de René Lecavalier dans une oreille et celle de Maria Callas dans l’autre, pauvre femme ! (Comme beaucoup de Québécois de cette époque, mon père venait à peine d’adopter la voix de René Lecavalier; jusqu’à l’année précédente, habitué depuis toujours à celle de Michel Normandin à la radio, il avait coupé le son de notre poste Admiral pour écouter sa partie de hockey à la radio pendant qu’il la regardait à la télévision !) Je finissais par mettre mes bottes, mon parka, ma tuque et quitter la maison en claquant la porte pour aller rejoindre ceux qui comme moi ne supportaient pas ce sport (p. 195).

 

[Complément du 18 novembre 2024]

L’ami Jean-François Nadeau consacre deux passages de son livre les Têtes réduites (2024) à Lecavalier; dans un cas comme dans l’autre, sa réflexion part du statut de la langue chez l’annonceur. On entend d’abord, avec toujours le même étonnement, l’écrivaine Anne Hébert chanter les mérites grammaticaux du descripteur des matchs des Canadiens de Montréal (p. 177-178). Tout le sixième chapitre , «La parole de René Lecavalier, le silence de Maurice Richard» (p. 183-216), porte sur la faconde du premier et le mutisme du second, «l’anti-Lecavalier» (p. 210). Cela vous changera, à juste titre, des concerts d’éloges.

 

[Complément du 28 mai 2025]

En 2024, Biz rend hommage à René Lecavalier, «l’idéal à atteindre en matière de qualité de la langue» au hockey (p. 152). Il fait de lui «le pionnier de la francisation du hockey», malgré «les travaux d’un certain abbé Blanchard» (p. 151). Il aurait été plus juste de dire «un des pionniers». Cela aurait rendu justice à Blanchard et à Alfred Verreault, auteur d’un étonnant «Vocabulaire français-anglais du jeu de gouret (Hockey)» paru en… 1915.

 

Références

Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny. On a volé la coupe Stanley, Montréal, Éditions Mirabel, 1975, 48 p. Premier et unique épisode des «Enquêtes de Berri et Demontigny». Texte : Arsène. Dessin : Girerd. Bande dessinée.

Beaudet, Marc et Luc Boily, Gangs de rue. Les Rouges contre les Bleus, Brossard, Un monde différent, 2011, 49 p. Bande dessinée.

Bergeron, Alain M., la Coupe du hocquet glacé. Miniroman de Alain M. Bergeron — Fil et Julie, Québec, Éditions FouLire, coll. «Le chat-ô en folie», 9, 2010, 45 p.

Bertrand, Pierre, «Hockey», dans Beau dommage, Passagers, 1977, disque 33 tours, étiquette Cap. ST-70-055, paroles de Pierre Bertrand et Monique Gignac, musique de Beau Dommage; repris sur Beau Dommage, Anthologie, 1999, deux disques audionumériques, étiquette 7243 5 23940 2 9-7243 5 23941 28-7243 5 23942 27 EMI Music Canada et sur Gilles Valiquette, En direct de CKOI, 2008, disque audionumérique, étiquette Musicor Projet Spéciaux.

Biz, «René Lecavalier. Il lance… et compte», dans Claudia Larochelle et Biz, Nos géantes, nos géants. Le français au Québec en 22 destins, Montréal, Éditions de la Bagnole, 2024, p. 148-155. Illustrations de Benoît Tardif.

Chartier, Albert, Onésime. Les meilleures pages, Montréal, Les 400 coups, 2011, 262 p. Publié sous la direction de Michel Viau. Préface de Rosaire Fontaine.

Cloutier, Anne-Marie, Eugène Cloutier. Un Canadien errant, Montréal, Carte blanche, 2021, 253 p. Ill.

Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.

Foglia, Pierre, «Je veux être une tortue», la Presse, 9 septembre 1999, p. A5.

Garneau, Richard, «Donny», dans Vie, rage… dangereux (Abjectus, diabolicus, ridiculus). Nouvelles, Montréal, Stanké, 1993, p. 123-149.

Gélinas, Marc F., Chien vivant, Montréal, VLB éditeur, coll. «Roman», 2000, 375 p.

Hébert, François, «La Bible de Thurso», Liberté, 152 (26, 2), avril 1984, p. 14-23. Repris dans Jean-Pierre Augustin et Claude Sorbets (édit.), la Culture du sport au Québec, Talence, Éditions de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine et Centre d’études canadiennes, coll. «Publications de la MSHA», 220, 1996, p. 207-213. https://id.erudit.org/iderudit/30741ac

Laprade, Pat, Émile Butch Bouchard. Le roc de Gibraltar du Canadien de Montréal, Montréal, Libre expression, 2022, 357 p. Ill. Préface de Réjean Tremblay.

Nadeau, Jean-François, «Une sensibilité universelle. Anne Hébert demeure habitée par le Québec de son enfance», le Devoir, 4 février 1995, p. D1.

Nadeau, Jean-François, les Têtes réduites. Essai sur la distinction sociale dans un demi-pays, Montréal, Lux éditeur, 2024, 236 p.

Nadeau, Marc-Antoine, «Québec Utopie 1980», le Quartier latin, 10 décembre 1969.

Robitaille, Marc, Des histoires d’hiver avec encore plus de rues, d’écoles et de hockey. Roman, Montréal, VLB éditeur, 2013, 180 p. Ill.

Tremblay, Michel, «Le hockey», dans Douze coups de théâtre. Récits, Montréal, Leméac, 1992, p. 181-200.

Verreault, Alfred, «Vocabulaire français-anglais du jeu de gouret (Hockey)», le Parler français. Bulletin de la Société du parler français au Canada, XIV, 4, décembre 1915, p. 149-160.

Photo de René Lecavalier, Almanach du peuple Beauchemin 1972, couverture