Division peu prévisible

Derrières de vache

Soit la phrase suivante, dans la Presse+ du jour : «Mais on a des gars qui se fendent le derrière en quatre au quotidien.»

Se fendre le derrière en quatre : dans le français populaire du Québec, se donner du mal, faire des efforts.

Dans ses «Expressions contenant le mot fendre», le dictionnaire numérique Usito relève deux expressions qui se croisent ici. En français (de référence) «familier», se fendre en quatre : «Se donner beaucoup de mal.» En français (du Québec) «vulgaire», se fendre le cul : «Déployer de grands efforts à faire quelque chose.»

Se fendre le derrière / le cul en quatre fait partie de ces choses qu’il vaut peut-être mieux ne pas se représenter. On trouvera un autre exemple ici.

À votre service.

Chronique animalière

Bœuf, gravure de Jos. Scholz

Soit la phrase suivante, tirée du quotidien québécois le Devoir du 10 mars 2025 : «Dans un monde où le diable est aux vaches, comment pouvait-il lui sembler avantageux de donner raison à quelqu’un qui montre un front de bœuf ?»

Dans un épisode de 2018, il a été question du front de bœuf.

Qu’en est-il du diable aux vaches ? Explication du dictionnaire numérique Usito : «il y a de la discorde, de la confusion».

À votre service.

 

Illustration : gravure de Jos. Scholz, 1829-1880, Rijksmuseum, Amsterdam

Allez-y !

Un joueur non québécois aurait pu être intrigué par cette définition d’un des mots croisés du quotidien le Devoir (14 février 2025).

Grille de mots croisés, le Devoir, 14 février 2025

Ce sens de téter est attesté dans le dictionnaire numérique Usito avec les indications d’usage «Q/C fam» (Québec, familier) : «Hésiter, tergiverser. Arrête de téter et viens avec nous.»

À votre service.

Pas grand-chose, version locale

«Des mesurettes et des pinottes», tweet de Marc Cassivi, 13 septembre 2018

Deux fois, durant la journée d’hier, l’Oreille tendue a rencontré, dans le même sens, l’expression des pinottes : «Ça représente peut-être des pinottes, dans le grand ordre des choses, mais les gouvernements ne pourraient-ils pas prêcher par l’exemple, en cessant de s’approvisionner sur la plateforme d’Amazon ?» (la Presse+, 28 janvier 2025); «La fin des musées gratuits pour économiser des pinottes» (Tourniquet, 28 janvier 2025).

Dans le français populaire du Québec, des pinottes, c’est bien peu, pas grand-chose, presque rien, dérisoire.

Pinottes, comme dans l’anglais peanuts (arachides, cacahuètes).

À votre service.

P.-S.—Nous avons, en effet, déjà croisé le chemin de la pinotte : dans un virelangue; sur la route.

 

[Complément du 10 avril 2025]

Coup double dans la Presse+ du jour.

En titre : «Trahis par leur comptabilité dans un pot de pinottes.»

Dans le texte : «Un groupe de distributeurs de drogue affilié à la mafia a perdu bien plus que des “pinottes” après que des enquêteurs de la police de Montréal ont copié secrètement sa comptabilité cachée dans un pot d’arachides.»