Curiosités voltairiennes (et éveillées)

Georges Simenon, Maigret et l’inspecteur Malgracieux, 1947, couverture

«On vous a sans doute dit que les vieillards ont besoin de fort peu de sommeil… Il y a aussi des gens qui, pendant toute leur vie, dorment très peu… Cela a été le cas d’Érasme, par exemple, et aussi d’un monsieur connu sous le nom de Voltaire» (p. 47).

Simenon, qui écrit ce qui précède dans sa nouvelle «Le témoignage de l’enfant de chœur», n’est pas le seul à s’intéresser au sommeil des créateurs.

Tableau des heures de veille et de sommeil de plusieurs créateurs, dont Voltaire

Voltaire est toujours bien vivant.

 

Référence

Simenon, «Le témoignage de l’enfant de chœur», dans Maigret et l’inspecteur Malgracieux, dans Tout Simenon 2, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1988, p. 7-122, p. 37-64. Édition originale : 1947.

Le zeugme du dimanche matin et de Ruth Rendell

Ruth Rendell, Some Lie and Some Die, éd. de 1994, couverture

«The suite was on the first floor. They were admitted not by Nell but by a small dark man of about thirty who introduced himself as Godfrey Tate and who favoured them with a narrow smile. There was something spare and economical about him from his longish thin black hair and dab of moustache to his tiny feet in lace-up boots. He wore tube-like black slacks, a very tight skimpy black shirt, and the air of one who rations his movements, his speech and his manners to the starkest barrenness social usage permits.»

Ruth Rendell, Some Lie and Some Die. An Inspector Wexford Mystery, Londres, Arrow Books, 1994, 191 p., p. 94. Édition originale : 1973.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille tendue de… Simenon

Illustration de Madrazo pour Touriste de bananes

«Et voilà que soudain, Donadieu ricanait, tout haut, au point que Hina, dans son lit, tendit l’oreille et pensa qu’il rêvait. Il ricanait parce qu’il évoquait à nouveau les œillets du presbytère, qui étaient peut-être la cause initiale de sa fugue à Tahiti…»

Simenon, Touriste de bananes ou Les dimanches de Tahiti, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 273-381, p. 378. Édition originale : 1938.

Deux visions d’un cabinet

Couvertures de Till Death Do Us Part et The Size of Thoughts, collage

Celle, détaillée, de John Dickson Carr :

«There was a chair at Dick’s elbow. He sat down in the chair. Colonel Pope, the owner of this cottage, had turned the sitting-room into a place of shabby and slippered comfort. Pipe-smoke had tinged grey the white-plaster walls, and seasoned the oak beams. Round the walls ran a single line of military prints from the early and middle nineteenth century, their colours of battle and uniform softened by time yet still vivid» (p. 44).

«Dick leaned back in the chair. He felt bruised and deflated; but he was not feeling the worst yet, for the shock had not passed off. This placid sitting-room, with its military prints and its dark oak beams and its Benares brass ornaments on the mantelpiece, seemed as unreal as the history of Lesley» (p. 61).

Celle, condensée, de Nicholson Baker :

«so pipe-smokingly Indo-European» (p. 70).

On peut préférer la seconde à la première.

P.-S.—Certes, ce n’est pas la première fois que nous croisons cette citation de Nicholson Baker.

 

Références

Baker, Nicholson, The Size of Thoughts. Essays and Other Lumber, New York, Random House, 1996, 355 p. Ill.

Carr, John Dickson, Till Death Do Us Part, Londres, British Library, coll. «British Library Crime Classics», 2021, 254 p. Édition originale : 1944. Introduction de Martin Edwards.

Les zeugmes du dimanche matin et de Tristan Saule

Tristan Saule, les Sept Robes, 2025, couverture

«En plus de son chien, il est accompagné par la réputation de violence et d’absence totale de pitié qu’il s’est taillée ces dernières années» (p. 25).

«Il y a eu d’autres combats après celui-là, et aucune victoire, juste une avalanche de coups, assénés sur son corps, sa fierté et ses espoirs» (p. 113).

«Après leur violente rencontre qui l’a laissé avec une arcade fendue et un orgueil blessé, Lounès n’a cessé de ressasser cette nuit et d’espérer le jour où viendrait sa vengeance» (p. 335).

Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], les Sept Robes. Roman. Chroniques de la place carrée. V, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 06, 2025, 361 p.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)