L’Oreille tendue attend toujours avec gourmandise la parution du Français à l’université, la lettre d’information de l’Agence universitaire de la francophonie. Elle y savoure les «êtres sociaux locuteurs», elle y déguste l’«excellence bornée par sa norme», elle s’y régale de «la circulation extrême de termes qui “affaissent” la notion».
La plus récente livraison l’a, encore une fois, sustentée. Un exemple — une seule phrase — suffira : «Il y a là des décisions engageantes à prendre : construire des savoirs en plusieurs langues (ce n’est pas une problématique de handicap, mais un défi), mettre à disposition des connaissances dans des systèmes d’accès libres et ouverts (c’est abonder le corpus global multilingue).»
Ah ! ces «décisions engageantes» ! Cette «problématique de handicap» ! Cet «abonder le corpus global multilingue» !
Les mots manquent devant pareille abondance de goût.
Le Français à l’université, 15, 4, quatrième trimestre 2010, p. 1.