Scènes de la vie linguistique autoroutière

Samedi 3 mars 2012, autoroute des Laurentides, direction nord.

À Laval, à côté du Cinéma Colossus, un immeuble sur le fronton duquel on peut lire, dans une seule langue : «Sky Venture.» Autre exemple d’extraterritorialité lavalloise ?

Quelques kilomètres plus loin, à Sainte-Thérèse, sur les murs d’un centre commercial : «Ici on wouf.»

Au retour.

Un panneau publicitaire, encore à Laval : «Relaxe, prends ton Slow Cow.»

Entre plusieurs maux, faut-il nécessairement choisir le moindre ?

Périple à ski, prise cinq

Vous avez faim ? Vous n’arrivez pas à dormir ? Vous souhaitez déménager ? Vous rêvez d’une croisière en anglais ? Vous trouverez — foi d’Oreille tendue itinérante — tout ce qu’il vous faut le long de l’autoroute 15.

Vous pouvez même faire un arrêt chez le dentiste, par exemple à Saint-Jérôme : c’est là qu’officie l’équipe du centre de santé dentaire Al Denté.

Après le spa dentaire, la dentisterie italoculinaire. Ça ne s’invente pas.

Extraterritorialité lavalloise ?

On peut faire toutes sortes de choses à Laval. Y habiter un «condominium urbain». S’y souvenir de la définition du palindrome. Y acheter des enfants. Y chanter en chœur avec tout le monde.

On peut aussi s’y soustraire à la loi québécoise sur la langue d’affichage. Ce samedi, un panneau en bordure de l’autoroute des Laurentides : «Modern Luxury. Celebrity Cruises.» Uniquement en anglais.

Laval, une société distincte ?

Périple laurentien, prise trois

De samedi en samedi, l’Oreille tendue poursuit ses aventures familiales sur l’autoroute des Laurentides (la 15, pour les intimes).

On a vu qu’on peut s’y sustenter et s’y amuser tard le soir.

On peut aussi habiter ses environs. Dès qu’on entre à Laval, un panneau publicitaire annonce en effet la construction de «condominiums urbains».

De deux choses l’une.

Ou Laval est une ville — et «condominium urbain» est un pléonasme.

Ou Laval n’est pas une ville — mais elle aimerait en devenir une : en attendant, elle donne un cachet urbain à ses condos.

Tout bien considéré, restons montréalais.

Les ploucs

Ce samedi, l’Oreille tendue, une fois de plus, roulait sur l’autoroute des Laurentides. Elle y découvre la vie nocturne au Mont Saint-Sauveur :

«Samedi insomniacs», publicité, 2012

Insomniacs, donc. Insomniaques aurait fait trop plouc ? Pas assez mondialisé ? Pire : français ?