Trafic d’enfants ?

Indigo, Laval, 2010, publicité

Publicité de la chaîne Indigo, découverte à Laval, en banlieue de Montréal, l’autre jour : «Livres • Cadeaux • Enfants.»

Ils sont combien, vos petits ? Je vais prendre le dernier Janette Bertrand, deux garçons et trois filles. Vous pouvez me faire un paquet cadeau ?

 

[Complément du 18 mars 2020]

Il y a les enfants qui sont comme des livres ou des cadeaux. Mais il a pire : ceux qui sont comme des maladies (selon la Presse du 17 mars 2020).

Enfants et rougeoles selon La Presse

 

Autopromotion 002

Benoît Melançon, Bangkok, 2009, couverture

Vient de paraître : Benoît Melançon, Bangkok. Notes de voyage, Montréal, Del Busso éditeur, coll. «Passeport», 2009, 62 p. Quinze photographies en noir et blanc. ISBN : 978-2-923792-00-2. (14,95 $)

Site de l’éditeur : http://delbussoediteur.ca/publications/bangkok/ (description, commandes).

Deux extraits :

«Tricycle motorisé, clinquant, pétaradant, omniprésent. Le tuk-tuk a beau être ouvert sur les côtés, il offre de la ville une vue bien singulière : que des jambes sur les trottoirs, que des roues dans la rue. Son toit bas aplatit l’espace, le regard» (p. 12).

«Dans un restaurant chinois, la nourriture, déposée sur un plateau, vient à notre rencontre. Dans un japonais, ce sont des rails qui charroient, en boucle, les sushis. Les Thaïlandais aiment manger, et la mécanique» (p. 48).

 

[Complément du jour]

Des extraits à lire, en PDF, sur le site de l’éditeur.

 

[Complément du 31 août 2011]

Le livre est désormais disponible en format numérique.

 

[Complément du 7 novembre 2016]

À tuk-tuk, l’Office québécois de la langue française préfère l’autopousse ou le rickshaw pour désigner une «Voiturette motorisée à trois roues, typique de plusieurs pays asiatiques, que l’on conduit comme une petite moto et qui sert au transport de passagers, assis sur une banquette protégée des intempéries». L’Oreille tendue ne sait pas si elle va pouvoir s’y faire. Heureusement qu’il y a cette note : «Selon le pays où on le trouve, ce véhicule peut avoir des appellations locales. Par exemple, en Thaïlande on l’appelle couramment touk-touk (ou tuk-tuk), une onomatopée formée d’après le bruit du moteur.»

 

[Complément du 17 janvier 2024]

Le livre, au format PDF, est désormais disponible en libre accès ici.

 

[Dans les médias]

«C’est extrêmement bien écrit, comme seul Benoît Melançon peut le faire» (Jean-François Nadeau, Christiane Charette, Radio-Canada, 18 février 2010).

«Bangkok – Notes de voyages, de Benoît Melançon, aux éditions Del Busso. Un court itinéraire livresque ou un abécédaire dans le désordre de la ville de Bangkok… Des observations et des réflexions de l’auteur sur les transports, l’enfance, les restos, les journaux. Itinéraire facile de quelque 60 pages en petit format» (Lio Kiefer, le Devoir, 29-30 mai 2010, p. D2).

«Avec la multiplication des guides de voyage aussi variés les uns que les autres, cet opuscule de 62 pages peut-il nous surprendre ? Oui, certainement ! […] le format du livre et l’approche adoptée par l’auteur ne manquent pas d’originalité. […] La façon de traiter des thèmes n’est par ailleurs ni banale ni extravagante. […] [Les] clichés sont généralement abordés à travers des remarques aussi laconiques qu’ironiques ou des anecdotes personnelles qui les entremêlement subtilement et, ce faisant, les donnent à voir d’une manière inusitée» (Pierre Rajotte, Nuit blanche, 119, juillet-août-septembre 2010, p. 54).

Trekking linguistique

Il fut un temps où l’Oreille tendue fréquentait avec assiduité les rues de Paris. Elle y revient aujourd’hui, après une absence de cinq ans. Elle y est frappée par la présence massive de l’anglais.

Des films gardent leur titre original (Funny People). La publicité automobile vante «The Only One», le «Nouveau Mini One Clubman». Les boutiques s’appellent Cinebank, The Conran Shop, Bike in Paris ou Star Nails. Les bars offrent qui un «Happy Hour», qui un «Happy Diner». Comme les magasins d’alimentation («Simply Market»), les restaurants, y compris ceux qui vendent des «French Specialties», sont particulièrement touchés : Speed Rabbit Pizza, Coffee India. Et le favori de l’Oreille, pour des raisons qui seront évidentes dans quelques semaines :

Restaurant Spice and Wine, Paris, 1er octobre 2009

Est-ce cet engouement qui explique pareille petite annonce ?

Cours d’anglais, Paris, 1er octobre 2009

Peut-être…

De deux interprétations l’une. Ou l’Oreille avait oublié; ou les choses ont bel et bien changé. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : elle a parfois l’impression de se trouver à… Bruxelles.

Prendre la route 003

Deux pratiques québécoises qui ne cessent d’étonner l’Oreille tendue : applaudir aux funérailles; applaudir quand son avion atterrit. Façon d’éloigner la mort en la transformant en spectacle ?

 

[Complément du 14 juillet 2016]

Applaudir en avion, avance @LIndeprimeuse, peut être lourd de conséquences.

Il vaut mieux ne pas applaudir en avion

 

[Complément du 4 mars 2018]

Lu ce matin, dans la Presse+ du jour, sous la plume de Marc Cassivi :

Il reste une question qui, pour moi, reste insoluble. Les Québécois applaudissent souvent à l’atterrissage des avions, en particulier au retour de destinations soleil. Je n’ai pas remarqué ce phénomène ailleurs. Pourquoi donc ? Est-ce parce que nous formons une nation si peu confiante en son avenir que nous nous étonnons même de survivre à un vol d’avion ? Une théorie fumeuse à méditer pendant la relâche.

«Insoluble», en effet.

P.-S.—Comme l’indiquent les commentaires ci-dessous, cette pratique n’est pas propre au Québec.

 

[Complément du 25 avril 2018]

Allons voler du côté de l’Amérique du Sud, avec Juan José Saer :

Entre Rio de Janeiro et Buenos Aires, l’avion se vide de ces Brésiliens aimables et voyants qui, comme s’il s’agissait d’une prouesse inespérée du pilote ou d’un supplément de spectacle non inclus dans le prix du billet, applaudissent aux atterrissages, avec un tel enthousiasme que nous autres Argentins, un peu plus réservés et méfiants, nous nous regardons en dissimulant notre inquiétude et en nous demandant si le pilote, grisé par la popularité de sa manœuvre, n’aura pas l’idée, bien dans la tradition des artistes à succès, d’offrir un bis d’hommage à son public. Modernité et obscurantisme font bon ménage dans les avions : lors des turbulences, on peut voir se signer les hommes d’affaires aussi bien que les top models (le Fleuve sans rives, cité sur Twitter).

 

[Complément du 6 septembre 2019]

Le romancier François Hébert propose une lecture historique du phénomène :

Un type à la casquette des Canadiens de Montréal [c’est du hockey], il vient de Drummondville d’où viennent la poutine et les chanteurs des Trois Accords, détache sa ceinture, se lève et applaudit le pilote et sa bonne étoile. […] Personne n’aura encore appris à la Casquette à se tenir tranquille. Les gens n’applaudissent plus dans les avions depuis fort longtemps, mais sans doute Orville eut-il raison d’applaudir Wilbur en 1903 quand leur avion a réussi son premier vol (Miniatures indiennes, p. 54-55).

 

Références

Hébert, François, Miniatures indiennes. Roman, Montréal, Leméac, 2019, 174 p.

Saer, Juan José, le Fleuve sans rives, Paris, Le Tripode, 2018, 340 p. Traduction de Louis Soler.