Vous souhaitez cultiver votre jardin, mais vous habitez au centre-ville ? Faites appel aux Urbainculteurs.
Vous souhaitez vous cultiver vous-même ? Participez au Bivouac urbain, le festival d’arts numériques de Québec.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
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Quoi qu’en pensent le Figaro et la Presse (2 septembre 2010, p. A16), quand une célébrité publie le récit de sa vie, elle ne publie pas une œuvre dont le genre serait le féminin, de belles mémoires. Cette célébrité publie de gros mémoires, au masculin.
Mieux encore, en bonne typographie, le mot prend toujours la majuscule : des Mémoires spitants.
Bref, les mémoires de Tony Blair ne sont pas barbantes / passionnantes. Ses Mémoires sont barbants / passionnants.
Tout se perd.
[Complément du 31 août 2011]
L’Oreille tendue, le 31 août 2011, a fait paraître un texte sur l’ex-joueur de hockey Jean Béliveau dans le quotidien le Devoir (p. A7). Imaginez combien elle fut marrie de découvrir qu’un correcteur, pensant bien faire, avait enlevé la majuscule qu’elle avait mise à «Mémoires». Elle ne s’en remettra peut-être pas.
[Complément du 14 mai 2015]
Merci, @MondedesLivres, pour ce tweet :
Rencontre avec l'auteure antillaise Maryse Condé, qui publie de savoureux Mémoires culinaires.http://t.co/URTMGffa6F
— Le Monde des livres (@MondedesLivres) May 14, 2015
«Léonard [de Vinci] ne passa que ses trois dernières années au Clos Lucé. Le bâtiment est en briques, avec un pignon à redans de genre flamand, si je me souviens bien. La dame qui nous conduisit, et qui était plus vraisemblablement une vieille demoiselle, avait les cheveux tirés et portait des lunettes, ce qui lui donnait un air de sévérité. Elle était en pantoufles. Quoi qu’il en fût, je savourais son langage châtié, précis, assez monotone au demeurant. Elle utilisait le passé simple avec facilité.
Elle me fit voir quantité d’objets précieux : une page d’évangéliaire illustrée par Fouquet, trois plats de Bernard Palissy, et même des petits automates qu’elle fit distraitement fonctionner. Rien ne la déridait.»
Henri Calet, Cinq sorties de Paris, Paris, Le Tout sur le tout, 1989, 96 p., p. 43.
L’Oreille est tendue internationalement; qu’on se le dise.
Une lectrice attentive a rapporté la photo suivante de ses pérégrinations liégeoises.
Question : avait-on bien besoin de dire la pissotière («pihot’reye») ? Une image ne vaut-elle pas mille mots, vers la gauche comme vers la droite ?
P.-S. — Entrez «Pichelotte» et «Pissotière» dans Google, et vous ne trouverez — cas rare — qu’un lien, vers cette page, où tout est dit, mais sans photo.
Deux citations pour clore (temporairement ?) le cycle du tabarnac/k.
La première — une fois ne sera pas coutume — de Lynda Lemay, de sa chanson «Les maudits Français» (Du coq à l’âme, 2000).
Et quand ils arrivent chez nous
I s’prennent une tuque et un Kanuk
Se mettent à chercher des igloos
Finissent dans une cabane à sucre
I tombent en amour sur le coup
Avec nos forêts et nos lacs
Et i s’mettent à parler comme nous
Apprennent à dire «tabarnac»
La seconde de Richard Dubois, dans son essai Un Québec si lointain. Histoire d’un désamour. En sept points, sur deux pages, il évoque ce qu’est le mot «Tabarnak» pour un Québécois vivant, lui, chez «Les maudits Français». Deuxième point :
Peut-être le mot le plus ému, le plus émouvant, le plus riche en émotions du vocabulaire québécois (p. 212).
Référence
Dubois, Richard, Un Québec si lointain. Histoire d’un désamour, Montréal, Fides, 2009, 213 p.