Mamelles sans (presque de) puck

L’Oreille tendue — ce ne devrait être une surprise pour personne — s’intéresse à la culture du sport, plus particulièrement à la culture du hockey.

Elle a notamment travaillé sur la bande dessinée et ce sport. Elle vient même de publier un article sur le sujet.

Quand son collègue, et néanmoins ami, Michel Porret lui a indiqué l’existence de Lady Death, elle n’a fait ni une ni deux : elle a commandé cette bande dessinée états-unienne, sous-titrée «Sexy Sport Hockey», en Grande-Bretagne.

De fait, la couverture représente une personne du sexe, en patins, bâton de hockey à la main, rondelle à ses pieds, portant le numéro 00, son uniforme (façon de parler) évoquant abondamment la mort (le mot «death», deux fois; plusieurs crânes, accompagnés des os de circonstance).

Lady Death, janvier 2013. Issue 25 : «Sexy Sport Hockey».

À l’intérieur, qu’en est-il du hockey ? Rien. On y voit des dames fort peu vêtues, mais adultes («All characters as depicted in this story are over the age of 18»), exhiber leurs seins et leurs fesses, toujours à la limite de la crevaison, dans des torrents d’hémoglobine. Si l’Oreille a compris l’histoire («To be continued»), la joueuse de hockey (façon de parler) de la couverture s’appellerait Hope et aurait un rôle capital dans cette histoire d’heroic fantasy, si tant est que Lady Death relève bel et bien de ce genre.

On pourrait être déçu à moins.

 

Références

Melançon, Benoît, «BDHQ : bande dessinée et hockey au Québec», dans Benoît Melançon et Michel Porret (édit.), Pucks en stock. Bande dessinée et sport, Chêne-Bourg (Suisse), Georg, coll. «L’Équinoxe. Collection de sciences humaines», 2016, p. 101-117. https://doi.org/1866/28749

Wolfer, Mike et Marc Borstel, Lady Death, Rantoul (IL), Boundless Comics, janvier 2013, s.p. Issue 25 : «Sexy Sport Hockey».

Égal pas égal

Le fédéralisme canadien n’est pas simple. Il existe sans qualification («le fédéralisme») et avec qualification («le fédéralisme quelque chose»).

Avec qualification, cela donne, par exemple :

«Le PC [Parti conservateur] propose son “fédéralisme d’ouverture”» (la Presse, 19 janvier 2006, p. A7).

«Ignatieff répond à ses détracteurs. Le candidat au leadership du PLC [Parti libéral du Canada] propose un “fédéralisme de la reconnaissance et du respect”» (le Devoir, 31 mars 2006, p. A1).

La qualification-serpent-de-mer, qui réapparaît périodiquement, est dite du fédéralisme asymétrique ou du fédéralisme de traviole.

«Le ROC [rest of Canada] appuie le concept de fédéralisme asymétrique de Jean Charest» (le Devoir, 3 septembre 2004).

«Un fédéralisme asymétrique qui respecte les compétences du Québec» (le Devoir, 17 septembre 2004, p. A9).

«Le premier ministre doit agir vite, sinon le malentendu s’accentuera, et le fédéralisme asymétrique prendra le chemin de la société distincte» (la Presse, 25 octobre 2004, p. A18).

«La paradoxale asymétrie. Pour la première fois, le fédéralisme asymétrique fait son apparition dans une conférence fédérale-provinciale» (le Devoir, 18-19 septembre 2004, p. B1).

Ce fédéralisme était dans le journal de ce matin :

«Le gouvernement Trudeau envisage une nouvelle version du “fédéralisme asymétrique” […]» (la Presse+, 14 juin 2016).

Peut-être n’est-il donc pas absolument complètement mort.

Autoportrait animalier du jour

Hervé Prudon, Tarzan malade, 1983, couverture

«Je me suis regardé devant la glace. Une barbe de trois jours. Un pyjama crasseux. Des yeux vitreux. Un raton-laveur à la dérive.»

Hervé Prudon, Tarzan malade, Villeurbanne, Jean-Luc Lesfargues éditeur, coll. «Choc corridor», 1, 1983, 184 p., p. 111. Édition originale : 1979.