L’oreille tendue de… André Belleau

André Belleau, Notre Rabelais, couverture, 1990

«Si on mettait bout à bout toutes les grossièretés, en oubliant le reste, on finirait par dessiner, au tableau noir, un corps caractérisé par une excroissance prodigieuse du nez, une ouverture abyssale de la bouche et un gonflement énorme de l’étage corporel inférieur. Et ce corps serait dépourvu d’yeux parce que ceux-ci individualisent, renvoient à une singularité. Le regard, reflet de l’intérieur, la vision introspective viendront plus tard avec la littérature bourgeoise. Le corps grotesque se signale au contraire par l’hypertrophie des organes de relation au monde : l’oreille que l’on tend, le nez qui hume.»

André Belleau, Notre Rabelais, Montréal, Boréal, 1990, 177 p., p. 35. «Présentation» de Diane Desrosiers et François Ricard.

Le niveau baisse ! (2009)

Paul St-Pierre Plamondon, Des jeunes et de l’avenir du Québec, 2009, couverture

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Je constate personnellement que dans l’axe Atwater-Bleury de Montréal, l’utilisation du français, tant dans la rue que dans les commerces, diminue et donne l’impression que le français est en train de devenir une lange morte, un peu comme le latin que plusieurs connaissent, mais que personne n’utilise. Par ailleurs, plusieurs moins jeunes me soulignaient, lors de la tournée, leur inquiétude quant à l’état du français, qui se détériore également à l’écrit, surtout chez les jeunes.»

Source : Paul St-Pierre Plamondon, Des jeunes et de l’avenir du Québec. Les rêveries d’un promeneur solitaire, Montréal, Éditions Les Malins, 2009, 136 p., p. 95. Préfaces de Bernard Descôteaux et Marc Lalonde.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Du dépanneur : enquête lexicale hors Québec

Jacques Berrtin, le Dépanneur, 2011, couverture

 

Le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française donne du dépanneur, en une de ses acceptions québécoises, la définition suivante : «Petit commerce, aux heures d’ouverture étendues, où l’on vend des aliments et une gamme d’articles de consommation courante.» En anglais, on parlerait de convenience store.

Le Petit Robert (édition numérique de 2014) donne «RÉGIONAL (Canada) Épicerie qui reste ouverte au-delà des heures d’ouverture des autres commerces. Le dépanneur du coin

Lecteurs francophones (hors Québec), comment désigneriez-vous ce commerce de proximité ?

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