Non, encore

Il y eut une première salve, négative, le 9 septembre 2013, suivie d’une série positive, le lendemain. Nouvelle série de «non» ci-dessous.

Les binettes (les smileys) ? Non.

La croyance en la «subversion» artistique ? Non.

Michel Rabagliati ? Non.

LinkedIn ? Non.

«Paradigme» ? Non.

Pierre Falardeau ? Non.

Les films qui font peur ? Non.

L’industrie de l’humour ? Non (évidemment).

Marcel Sabourin ? Non.

Les titres de colloques avec chiasme («Critique de la culture, culture de la critique») ? Non.

Autopromotion 122

Transmettre la culture, 2014, couverture

Entre 2010 et 2012, l’Académie des lettres du Québec a organisé une série de colloques sous le titre général Transmettre la culture. Enjeux et contenus de l’enseignement secondaire au Québec.

2010 : État des lieux. Actes publiés en 2011.

2011 : Devoir ou contrainte ? Actes publiés en 2012.

2012 : À la recherche d’un socle.

Les Actes de cette troisième journée viennent de paraître. On y trouvera un texte de l’Oreille tendue.

Lise Bissonnette, «Transmettre la culture — À la recherche d’un socle», p. 5-9.

Micheline Dumont, «L’histoire, envers et contre tout», p. 10-22.

Martin Brousseau, «Point de repère : entre continuité et discontinuité (réflexions polémique sur l’enseignement en art)», p. 23-31.

Micheline Labelle, «Qu’est-ce que la citoyenneté ?», p. 32-41.

«Discussion de ces trois exposés», p. 42-53.

Benoît Melançon, «Confessions d’un optimiste (numérique)», p. 54-70. https://doi.org/1866/13165

«Discussion de cet exposé», p. 71-80.

«Table ronde avec des enseignants» (Étienne Rouleau [animation], Christian Bouchard, Jean Danis, Michel Stringer, Sylvain Fournier). «Aperçu des propos de chaque intervenant et discussion» (synthèse par Pascale Ryan), p. 81-97.

 

Référence

Académie des lettres du Québec. XXXe Colloque des écrivains. Transmettre la culture. Enjeux et contenus de l’enseignement secondaire au Québec. À la recherche d’un socle. Synthèse et Actes du colloque d’octobre 2012, Montréal, Académie des lettres du Québec, [2014], 97 p. (Cahier photocopié)

Mort d’un mythe

Devant la statue de Maurice Richard, mai 2000

Le 27 mai 2000, l’ancien joueur de hockey Maurice Richard meurt.

Aussitôt connue la mort, les partisans endeuillés se cherchent des points de ralliement. Le Forum de Forum, où Richard a joué tous les matchs de sa carrière avec les Canadiens de Montréal (1942-1960), est en cours de transformation en Centre Pepsi; ça ne fait pas l’affaire pour ces pleureurs de la première heure, pas plus que le Centre Molson, le nouveau domicile de l’équipe, jugé trop impersonnel. Quelques-uns fileront à l’Hôtel-Dieu, où Richard est mort, mais le lieu est trop peu associé au joueur pour pouvoir convenir. On est en quête d’un lieu symbolique susceptible de regrouper le plus grand nombre. Autrement dit : où se recueillir ?

Ce sera devant la maison de Richard, rue Péloquin, dans le nord de Montréal. On y déposera des souvenirs, des fleurs et des messages d’adieu. Les enfants sont nombreux à venir:

Ça fait déjà plus de 9 ans qu’on habite près de chez vous, nous vous avons toujours admiré. Malheureusement, votre départ nous laissera un grand vide dans notre cœur québécois.

C’est un proche, parfois un voisin, que l’on pleure.

Mais tout le monde ne sait pas où habitait Maurice Richard. On se réunira alors à l’aréna qui porte son nom et devant la statue qu’on y trouve. Des gens de toutes générations iront y offrir un tribut à leur héros. On revêtira le joueur de bronze du drapeau fleurdelisé du Québec et d’une écharpe aux couleurs des Canadiens. On laissera à ses pieds des fleurs, des dessins, des photos, des collages et des objets bigarrés (rondelle de ruban adhésif, chandelle, cigare, bâton de hockey). On lui confiera des masses de messages:

Il y a un être cher
de moins sur la terre
Mais… il y a une
étoile de plus au ciel.
Maurice CH #9.

Dans ces messages, l’emploi du prénom et le tutoiement sont monnaie courante : «À Dieu mon grand. On t’aime»; «Maurice. On dit pas adieu à un homme comme toi. On dit salut !!!»; «Ton souvenir est comme un livre bien aimé, qu’on lit sans cesse et qui jamais n’est fermé. Merci Maurice 9»; «Tes bras meurtris ont porté le flambeau. Maintenant, ils peuvent se reposer»; «Au Rocket, sois heureux et veille sur moi.» Les passants échangeront leurs souvenirs du Rocket, entre eux ou pour les journalistes. On viendra même prier.

(À suivre.)

P.-S. — Ce qui précède vient de l’ouvrage que l’Oreille tendue a fait paraître pour la première fois en 2006, les Yeux de Maurice Richard.

P.-P.-S. — Les citations sont tirées de la revue des Canadiens.

 

Références

Les Canadiens, vol. 15, no 7, 1999-2000.

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

Ébullition de testostérone

Dans un match de hockey, il arrive que les joueurs se battent. (C’est stupide, mais c’est comme ça.)

Comment dire ce qui se passe alors ? Quand il y a de vrais coups, on parle de bagarre, d’échauffourée ou de bataille. Quand on ne fait que se colletailler, il y a escarmouche. Il s’agit, dans les deux cas, de brasse-camarade.

D’où cela vient-il ? C’est qu’un joueur a cherché noise à un autre, qu’ils ont eu maille à partir.

Le hockey est un sport jeune, avec un vieux vocabulaire.

P.-S. — Les belligérants (toujours au pluriel) peuvent être désignés de plusieurs façons; voir ici.

P.-P.-S. — Oui, c’est de la langue de puck.

 

[Complément du 8 juin 2022]

Quand les joueurs s’invitent à danser ou à valser, on emploie aussi bousculade et rififi.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture