Il arrive à l’Oreille tendue de répondre à ses lecteurs. Exemple.
Le 23 juin dernier, @Bixi0u, manchette de la Presse à l’appui («Être paré pour le “D”»), tweetait ceci : «“Paré” pour prêt, c’est répandu ?»
Réponse : oui, depuis longtemps, et pas seulement au Québec.
Il y a paré à.
«Ils sont parés à payer le prix, ça, y est pas question» (le Libraire, éd. de 1977, p. 109).
«Surpris, j’ai dévalé les marches, prêt à partir au pas de course, imaginant Robert Pinchault, surgissant tel un maniaque, avec une pelle en acier au-dessus de sa tête, paré à me décapiter» (Panache, p. 17).
«10e numéro, paré à venir» (le Tiers Livre, 9 août 2013).
Il y a paré pour.
«paré pour expérience demain aux aubes» (@fbon, 24 août 2013).
«Parés pour le décollage ?» (la Presse+, 8 août 2013).
Remarque historique
Dans la Vie quotidienne en Nouvelle-France, Raymond Douville et Jacques-Donat Casanova citent Jean-Baptiste d’Aleyrac, probablement ses Aventures militaires au XVIIIe siècle : les Canadiens du Siècle des lumières disent «paré à pour prêt à» (p. 249).
Yapadkoi.
Références
Bessette, Gérard, le Libraire. Roman, Montréal, Pierre Tisseyre, coll. «CLF poche canadien», 17, 1977, 153 p. Édition originale : 1960.
Douville, Raymond et Jacques-Donat Casanova, la Vie quotidienne en Nouvelle-France. Le Canada, de Champlain à Montcalm, Paris, Hachette, 1964, 268 p.
Hotte, Sylvain, Panache. 1. Léthargie, Montréal, Les Intouchables, coll. «Aréna», 1, 2009, 230 p.