Dans le métro.
Dans la revue l’Inconvénient (58, automne 2104, p. 64).
Des publicitaires amateurs de Scrabble ?
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
Dans le métro.
Dans la revue l’Inconvénient (58, automne 2104, p. 64).
Des publicitaires amateurs de Scrabble ?
Allez hop ! Une nouvelle bibliographie du XVIIIe siècle, la 256e.
Quand l’Oreille tendue était petite, cela s’appelait de la musique folklorique. Il était aussi question de folk (ce n’était pas seulement de la musique folklorique, mais c’était aussi cela).
Puis elle a appris que c’était devenu de la musique traditionnelle, du (de la ?) trad, celle-ci prenant plusieurs formes : «Trad, néo-trad, trash-trad et trad trad» (le Devoir, 29 décembre 2003).
Elle en découvre aujourd’hui une nouvelle : «Maître des instruments scandinaves, le musicien J.-F. Bélanger lance ces jours-ci Les vents orfèvres, un superbe disque de trad de chambre» (@louiscornellier).
[Complément du 9 octobre 2014]
Merci à @revi_redac d’élargir la culture musicale de l’Oreille en lui faisant découvrir l’électrotrad.
Entre 13 h et 14 h, l’Oreille tendue sera à la radio de Radio-Canada, à l’émission Plus on est de fous, plus on lit !, pour essayer de répondre à une question impossible : «Que devraient lire les élèves du secondaire ?» Elle proposera — c’est la règle du jeu — cinq titres.
[Complément du jour]
On peut (ré)entendre l’entretien ici. Il réunissait le rappeur Biz, l’enseignante Lynda Dion et l’Oreille, et était animé par Marie-Louise Arsenault. L’historien et sociologue Gérard Bouchard a aussi pris part aux échanges.
Les choix de l’Oreille ? (Classés par niveau, alors que personne ne le lui a demandé.)
Première secondaire : Cyrano de Bergerac (1897) d’Edmond Rostand
Deuxième secondaire : Bonheur d’occasion (1945) de Gabrielle Roy
Troisième secondaire : Roméo et Juliette (1597) de Shakespeare
Quatrième secondaire : l’Homme rapaillé (1970) de Gaston Miron
Cinquième secondaire : Candide (1759) de Voltaire
Autres œuvres considérées ?
Les Souffrances du jeune Werther (1774) de Goethe
Le Cid (1637) de Corneille
Les contes d’Edgar Allan Poe
Volkswagen Blues (1984) de Jacques Poulin
Côte-des-Nègres (1998) de Mauricio Segura
Ses critères de sélection ?
Plusieurs genres (théâtre, roman, poésie)
Plusieurs époques (du XVIe au XXe siècle)
Plusieurs aires géographiques (France, Québec, étranger)
Des œuvres complètes (pas d’extraits)
Des œuvres pas démesurément longues
Des œuvres avec un prolongement médiatique
Il y a jadis naguère, une collègue, et néanmoins amie, de l’Oreille tendue s’interrogeait sur la popularité du bémol.
Je suis allée dans l’Oreille, pour voir si elle ne s’était pas tendue vers quelques bémols. (Le «bémol» tout seul a quelque chose de loufoque, m’enfin).
Je n’en ai pas trouvé.
Corrigeons la situation, car il est vrai que le mot est populaire. Exemples entre mille :
«Bémol sur les manques des universités» (la Presse, 26 mars 2014, p. A8).
«La victoire, mais un bémol» (la Presse, 24 décembre 2013, p. A1).
«Baseball avec bémol» (la Presse+, 14 décembre 2013).
«Toutefois, elle prit soin de mettre un bémol au portrait accompli que je traçais de cette femme inconnue» (Sainte Flanelle, gagnez pour nous !, p. 131).
On ne s’étonnera pas (trop) de le trouver sous la plume de critiques musicaux.
«Ma recension à bémol léger du Maurane Live» (@_scorm).
«Dans une interview parue le jour même de la création attendue, Lefèvre avait loué la nouvelle œuvre en des termes dithyrambiques que le compositeur lui-même avait réduits d’un bémol» (la Presse, 16 juillet 2012, cahier Arts, p. 4).
À quoi sert-il ? À mettre de la distance. Qui formule un bémol pense nuance, restriction, différence, doute, voire désaccord.
Ce sens n’est pas recensé dans le Petit Robert (édition numérique de 2014), qui connaît les deux suivants : «Signe d’altération […] qui abaisse d’un demi-ton chromatique la note de musique devant laquelle, sur la ligne ou sur l’interligne de laquelle il est placé»; «Mettre un bémol : parler moins fort; radoucir son ton, ses manières; être moins arrogant, moins exigeant.»
Comment qualifier le bémol ?
Il y a le «grand bémol» (blogue Littéraires après tout, 7 septembre 2014).
Il y a son antonyme : «Mince bémol sur une riche inventivité» (le Devoir, 7-8 juin 2014, p. B2).
Il y a plus petit encore : «Nadine comprend sans le moindre microbémol le geste de l’actrice» (la Presse, 15 mai 2013, p. A6).
Quand on hésite, on peut dire «certain bémol» (Assieds-toi et écris ta thèse !, p. 75) ou «à quelques bémols près» (le Devoir, 2-3 novembre 2013, p. G3).
Quand on n’hésite pas, on peut les multiplier : «Immigration. Le paradoxe québécois. Derrière une apparente ouverture, beaucoup de bémols» (le Devoir, 6 décembre 2011, p. A1).
P.-S. — À l’émission le Masque et la plume (France Inter) du 21 septembre 2014, dans la bouche de Jérôme Garcin, ceci : «léger mébol».
P.-P.-S. — On sait que le mot peut s’accorder en nombre. En genre, c’est plus rare, Passion bémole étant peut-être la seule exception connue.
[Complément du 13 novembre 2014]
L’Oreille s’interroge. Si bémol signifie bel et bien nuance, restriction, différence, doute, désaccord, peut-on vraiment parler de «sérieux bémols» (la Presse+, 13 novembre 2014) ? N’est-on pas à la limite de l’oxymore ?
[Complément du 20 juillet 2024]
Vous avez une hésitation ? Surveillez le bémol.
Références
Belleville, Geneviève, Assieds-toi et écris ta thèse ! Trucs pratiques et motivationnels pour la rédaction scientifique, Québec, Presses de l’Université Laval, 2014, 125 p. Ill.
Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.