Langue de campagne (26)

Quatre déclarations électorales :

«C’est bien connu, la technologie est la locomotive de la nouvelle économie, mais le capital humain en est incontestablement la force motrice»;

le candidat et son parti «s’engagent à […] renouveler la gouvernance du développement économique de [X] pour catalyser les efforts de tous les intervenants et créer des synergies importantes»;

«Le bien-être des citoyens de [X] sera au centre de la démarche qui se voudra inclusive de toutes les composantes de la communauté»;

«La qualité de la gouvernance économique des villes-régions est un facteur clé de leur compétitivité. La capacité de la ville à orienter son développement stratégiquement, à travailler pro-activement pour concrétiser des opportunités économiques et à livrer des services de qualité compte parmi les compétences clés des villes agissantes.»

Est-ce tiré des textes de la campagne électorale actuelle ? Non : cela vient du programme électoral de l’équipe de Gérald Tremblay à la mairie de Montréal en 2001.

Plus ça change, moins c’est pas pareil, en quelque répétitive sorte.

Du miroir photographique

Autoportrait au crâne

Le selfie a déjà fait couler beaucoup (trop) d’encre. Et il a essaimé.

Une photo de téléphone cellulaire (les portables hexagonaux) ? Un cellfie.

Une photo devant sa bibliothèque ? Un shelfie.

Une photo de fermier ? Un felfie.

On n’arrête pas le progrès.

P.-S. — En français ? Selon l’un, égoportrait, autoportrait ou autophoto. Selon un autre, moivatar.

 

[Complément du 11 juillet 2014]

Et ça continue…

Avec un phoque ? Un sealfie (#sealfie).

Avec un poisson ? Un selfish (@danyturcotte).

Au bureau de vote ? Un selfisoloir (Émilie Mouchard).

Aux chiottes ? Un scato-selfie (@culturelibre).

 

[Complément du 12 janvier 2016]

Fournée du jour…

En allaitant ? Un brelfie (#brelfie).

En voyageant ? «Un égoportrait fait à Terre-Neuve s’appelle-t-il un snewfie ?» (@Franciskl)

En faisant voler un drone ? Un dronie.

En vous tenant près d’un être cher ? Un relfie.

Campagne Centraide, métro de Montréal, janvier 2016

Autopromotion 097

L’Oreille tendue se livre à une expérience aujourd’hui : l’ubiquité.

À 16 h 30, elle donne une conférence — «La lettre : un genre mort ?» — à l’Université de Montréal.

Au même moment, entre 17 h et 19 h, on devrait l’entendre à la télévision (réseau RDS) parler de son récent Langue de puck. Abécédaire du hockey. [Mise à jour. Cette diffusion est reportée. L’ubiquité attendra.]

P.-S. — Que les lève-tôt se le disent : demain matin, le 11, vers 6 h 50, elle sera de nouveau dans le poste, à l’émission Ça commence bien, de V télé. [Mise à jour. On peut (re)voir l’émission avec Andy Mailly-Pressoir et Lisa-Marie Blais ici.]

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Langue de campagne (25)

Deux des principaux partis politiques provinciaux québécois, par le choix de leur slogan de campagne, viennent d’en faire la démonstration : le sens de la langue leur échappe totalement.

Le Parti libéral du Québec affirme vouloir s’occuper des «vraies affaires», quoi que soient les «vraies affaires». La Coalition avenir Québec fait pire : «On se donne Legault». (Le chef de la CAQ est François Legault.)

Puisque leurs équipes politiques ne sont pas douées, pourquoi ces partis politiques n’utiliseraient-ils des machines pour les aider ? Ça ne pourrait pas être pire que leur propre prose.

La RAO (rédaction assistée par ordinateur) offre en effet de nombreuses ressources en ligne. Deux exemples :

Générateur de phrases creuses

Leo Ipsum

Aux partis d’en profiter.